Entre les notes

par

Luis Codera Puzo (° 1981)
Multiplicidad
Sarah Maria SUN (voix), Javier HAGEN (voix), Ulrike MAYER-SPOHN (flûte à bec basse), Ensemble Modern, dir. : Clemens HEIL et Mariano CHIACCHIARINI, Ensemble Recherche, CrossingLines, dir. : Luis Codera Puzo
DDD-2014-43’ 21’’-Texte de présentation en allemand et en anglais-Col Legno 40412

Né à Barcelone en 1981, Luis Codera Puzo a commencé son éducation musicale en autodidacte avant d’étudier successivement le piano, le trombone, la guitare électrique et les percussions et de s’intéresser aussi bien au classique, à l’électronique qu’au jazz et de suivre des cours de composition auprès d’Agusti Charles et de Wolfgang Rihm. Par la suite, il s’est beaucoup investi dans des formations d’avant-garde telles que le CrossingLines (il en a été le co-fondateur), l’Ensemble Modern, l’Ensemble Intercontemporain, la Camerata Variabile Basel ou encore le Minguet Quartet, et  a participé avec elles à toute une série de manifestations publiques, çà et là en Europe. Ce disque contient cinq de ses œuvres écrites de 2011 à 214 – cinq œuvres courtes, dont deux avec une voix, Aproximación a lo indivisible sur des textes de Spinoza et Oscillation ou interstice sur des poèmes de la Sétoise Irène Gayraud (né en 1984). C’est indéniable, Luis Codera Puzo possède une griffe bien à lui, quoique les sonorités qu’il propose soient parfois irradiées de couleurs qu’on retrouve chez certains de ses grands devanciers (Anton Webern, Morton Feldman ou Otomo Yoshihide, par exemple). Cette griffe bien à lui, elle triomphe dans la pièce savamment intitulée Kaolinite [Al2Si2O5(OH)4] Quartet, qui date de 2012 et qui est un quatuor à cordes, où le deuxième violon a cédé la place à une contrebasse. La présence très perceptible de cet instrument donne d’ailleurs aux trois mouvements de l’œuvre une puissance expressive étonnante, une réelle ardeur même, pourrait-on dire, un peu comme si le feu brûlait entre chaque note. Le présent CD laisse en tout cas supposer que Luis Codera Puzo est un musicien promis à un bel avenir. Encore faudra-t-il qu’il ne brade pas ses talents et qu’il les mette au service d’œuvres de plus grande envergure.
Jean-Baptiste Baronian

Son  8  -  Livret  7  -  Répertoire  8  -  Interprétation  9

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