Une chatoyante production de l’œuvre de Ravel

par

Maurice RAVEL (1875-1937)
- L’heure espagnole sur un livret de Franc-Nohain

Kazushi ONO, chef d’orchestre, Orchestre philarmonique de Londres, Elliot MADORE, Ramiro, François PIOLINO, Torquemada, Stéphanie d’OUSTRAC, Concepcion, Alek SHRADER, Gonzalve, Paul GAY, Don Inigo Gomez, François ROUSSILLON, directeur du film
- L’enfant et les sortilèges sur un livret de Colette
Kazushi ONO, chef d’orchestre, Orchestre philarmonique de Londres, Chœur de Glyndebourne, Khatouna GADELIA, l’enfant, Elodie MECHAIN, la mère
2013 – DVD – 120’04 - Livret en anglais, français, allemand, italien, espagnol – FRA Musica

François Roussillon, propose au sein de ce DVD, deux œuvres aussi connues que différentes de Maurice Ravel : L'Heure espagnole et L'Enfant et les Sortilèges. Un réel plaisir pour le spectateur devant son écran et une gageure réussie de la part de François Roussillon, tant il est vrai que filmer l’opéra reste une tâche des plus délicates et des plus ardues. L’orchestre accompagne très justement les chanteurs qui font tous preuve d’une impeccable diction française, d’une aisance formidable, d’un jeu scénique admirable et d’une vocalité fidèle à l’esthétique ravelienne.
Stéphanie d’Oustrac, dans le rôle de Concepcion, use des innombrables charmes féminins, telle une actrice expérimentée, entourée des horloges du magasin qui deviennent les ombres de ses amants divers. La mise en scène trouve sa forme la plus parfaite tant les chanteurs allient leurs qualités vocales à un véritable jeu théâtral.
Il en va de même dans L'Enfant et les Sortilèges où se déploie une fabuleuse mise en scène, servie par des chanteurs qui se prêtent au vent des mouvances scéniques. Tour à tour se succèdent la théière anglaise conversant avec la tasse chinoise, le duo des chats se séduisant réciproquement dans des costumes qui contribuent à nous faire pénétrer dans l’univers fantasmatique de l’enfant coléreux cédant à la sagesse après maintes péripéties à la fin de l’œuvre. Pastoureaux et pastourelles, extraits de la toile de Jouy que l’enfant a déchirée, sont d’une incroyable crédibilité dans l’expression de leur détresse. A chaque scène, le spectateur est enveloppé et emporté par la magie du spectacle, rendue par un grand art du sens global de la mise en forme de l’œuvre.
Une grande réussite où le spectateur savoure chaque instant, avec ce goût propre au direct de la salle d’opéra.
Marie-Sophie Mosnier

Son 10 – Livret 9 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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