Fabuleuse musique

par
Purcell

Henry PURCELL
(1659 - 1695)
The Fairy Queen (vers 1692/93)
Caroline MUTEL, sop., Virginie POCHON, sop., Hjördis THEBAULT, sop., Caitlin HULCUP, mezzo-sop., Christophe BASKA, contre ténor, Julien PICARD, ténor, Anders DAHLIN, ténor, Samuel BODEN, ténor, Guillaume ANDRIEUX, bar., Kévin GREENLAW, bar., Ronan NEDELEC, bar. basse, Frédéric CATON, basse, LES NOUVEAUX CARACTERES, Sébastien d' HERIN, clavecin et dir.
Enr. 21-26 septembre 2016 - 2 CD- CD1 60'01- CD 2 63'51- présentation en anglais, français, allemand-texte et chanté en anglais- pas de traduction- Glossa GCD 922702

Fabuleuse musique ! Et captivante réalisation ! Intelligente, vivante, précise sans raideur et digne de figurer parmi celles qui l'ont précédée – Deller Consort (HM) à Gardiner (Archiv) ou W. Christie. Dès le début la petite caisse claire, par son ramage discret, rappelle les spectateurs au silence : attention, écoutez bien cette très belle musique et grand chef-d’œuvre. Débarrassé des entraves d'une mise en scène discutée, l'orchestre sonne à la fois léger et tonique, transparent et coruscant, souple et capricieux ; tout en conservant la dynamique théâtrale aussi bien dans le ton, les émissions, soupirs et silences, tous gorgés de musique (CD1, 18) que dans l'emploi de tel ou tel instrument, par exemple l'emploi agreste de la flûte douce ou flageolet (CD1, 21). En effet, l'instrumentation inventive rutile ici de couleurs et ose des combinaisons voix-instrument parfois périlleuses (la justesse approximative des vents en particulier peut faire sursauter). Dans cette version, chœur, chant, orchestre s'imposent sans lourdeur ni ostentation, recréant une spontanéité simple qui rencontre l'exigence de la clarté. Avec de superbes onomatopées (CD1, 11) ou d'effets d'écho (CD1, 12), la distribution, par sa diction et l'éventail des timbres, dispense de beaux moments ; ils compensent la polyvalence, parfois relative, de certaines voix. Cinq actes qui progressent en « élévation » dramatique jusqu'à l'admirable Chaconne finale annonciatrice de Haendel. La musique passe du drôle à la douceur, à l'invention rythmique, technique, musicale -fabuleuses mesures consacrées aux « Quatre saisons » Acte IV (avant Vivaldi!) - et à une noblesse de ton sublime, la philosophie orientale venant mettre son grain de sel et pimenter le discours européen... Moment grandiose, traité légèrement, comme saura le faire le proche XVIIIe siècle.
Pour les « Thrice happy Lovers » du plus génial des enchanteurs.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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