Houm Papa Haydn. Paavo Järvi et La Deutsche Kammerphilharmonie ratent leur cible 

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Joseph Haydn (1732–1809) : Symphonie  n°101 en Ré majeur,  Hob I:101 “L’horloge” ; Symphonie n°103 en mi bémol majeur Hob I:103  “Roulement de timbales”. The Deutsche Kammerphilharmonie Bremen,  Paavo Järvi.  2022. Livret en allemand et anglais. 53’42’’ RCA  19658 80741 2

En ce jour de couronnement à Londres, la ville est la fête ! Quelle meilleure occasion pour se lancer dans l’écoute des Symphonies londoniennes de Joseph Haydn ? Surtout quand c’est Paavo Järvi qui en est le chef ! Il est à nos yeux une sorte de Guillaume Tell estonien de la direction d’orchestre. Depuis 2007 et le choc de son intégrale des Symphonies de Beethoven il a rarement manqué sa cible et les plusieurs parutions à venir en attesteront sûrement. 

Malheureusement ce n’est pas le cas de cet opus Haydn. Et pourtant les ingrédients sont là ! La Deutsche Kammerphilharmonie et Järvi n’ont rien perdu de leur talent, c’est esthétiquement beau, bien exécuté mais on s’ennuie fermement ! On a parfois le sentiment d’une prise de distance avec l’œuvre que l’on prend avec des gants. Où est donc passé l’audace du chef tallinnois ? On se croit davantage en présence d’une formation sclérosée des années 1950 que face à une bande de rebelles du répertoire symphonique. Parfait pour une bonne sieste dans votre jardin durant une belle après-midi de printemps car même le « Roulement de timbales » de la 103ème Symphonie vous laissera tranquille. 

Puisque nous sommes en terrain horloger avec la 101e Symphonie nous filerons la métaphore… l’interprétation offerte ressemble au mouvement d’une montre pas assez portée et dont les huiles commencent à sécher faute d’activité. Petit à petit les rouages peinent à tourner les uns avec les autres entraînant une dérive du temps. Une bonne révision s’impose pour éviter la panne et surtout repartir de l’avant ! Paavo Järvi et donc « Monsieur Presque 100% » et heureusement qu’il ne réussit pas tout. Il en faut pour les autres ! Nous recommandons Ádám Fischer, Antal Doráti ou encore Thomas Fey. 

Son : 7 – Répertoire : 8 – Interprétation : 7

Bertrand Balmitgère

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