Karl Böhm au festival de Lucerne
Paul Hindemith (1895-1963) : Concerto pour vents, harpe et orchestre ; Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n°7 en mi majeur WAB 107. Werner Tripp, flûte ; Gerhard Turetschek, Hautbois ; Ernst Pamperl, basson ; Hubert Jelinek, harpe. Wiener Philharmoniker, Karl Böhm. 1964 et 1970. Livret en anglais, allemand et français. 78’13’’. Audite 95.649.
Comme chaque année avec la régularité d’une montre suisse, la collection des archives du festival de Lucerne publiée par Audite s’enrichit d’un nouveau titre : le millésime 2021 est dédié au grand Karl Böhm, une manière de célébrer les 40 ans du décès du grand chef.
On retrouve ainsi le maestro dans une rareté et un cheval de bataille. Dans le rôle de la rareté, le Concerto pour vents, harpe et orchestre de Paul Hindemith. Composée en 1949, cette œuvre mixe une maîtrise solide de l’écriture avec une gouaille extravertie qui peut surprendre chez Hindemith. Les deux mouvements rapides virevoltent et piaffent, encadrant un “Grazioso” délicat et chantant. Sans s’avérer un chef d’oeuvre, ce concerto oublié est un sympathique moment de musique d’autant plus qu’il est porté par l’excellence des solistes du Philharmonique de Vienne superbement accompagnés par un chef qui fut dans sa jeunesse un grand défenseur de la musique de son temps.
Changement de registre avec la Symphonie n°7 (captée lors d’un autre concert en 1964), l'une des oeuvres fétiche du musicien autrichien. Le chef est son propre concurrent avec son enregistrement studio de 1976 avec ce même Philharmonique de Vienne pour DGG, l’une des grandes références de la discographie de la partition. Certes tout est bien construit et mené par un intime connaisseur de cette musique, mais on pointe une certaine raideur de trait. Face à la version studio de 1976, ce live ne peut s’imposer.
Son : 7 Notice : 10 Répertoire : 9 Interprétation : 8
Pierre-Jean Tribot