La Traviata à Sofia
Guiseppe VERDI
(1813 - 1901)
La Traviata, opéra en trois actes
Marta Torbidoni (Violetta Valéry) – Michail Michailov (Alfredo Germont) – Anton Keremidtchiev (Giorgio Germont) – Elisabetta Lombardi (Flora Bervoix) – Emilia Kircheva (Annina) – Alexander Baranov (Gastone) – Orfey Petrov (Barone Douphol) – Nikola Ivanov (Marchese d’Obigny) – Peter Petrov (Dottore Grenvil) – Alexander Baranov (Giuseppe) – Peter Petrov (Domestico di Flora et Commissionario)
National Philharmonic Choir, Sofia Philharmonic Orchestra, Ljubka Biagioni zu Guttenberg, direction
2017-DDD-CD1 66’19 CD2 48’02-Textes de présentation en allemand et anglais-Hanssler-PH16050
Belle proposition de la part du Maestro Ljubka Biagioni dont on découvre ici la baguette colorée et imaginative. Un opéra que tout le monde connaît pour ses airs et ensembles devenus « incontournables » et qu’il convient de guider avec tout le dramatisme, sans pour autant l’alourdir, du discours. Ljubka Biagioni parvient à se détacher d’un certain automatisme, dirions-nous académisme, et propose une lecture fluide tout en restant « classique » dans l’approche. Il faut dire, tout est écrit et si par moment il n’est pas interdit de s’émanciper du texte, le respect de sa lecture et donc des nombreuses informations fournies par la partition suffit à honorer ce bel ouvrage. Biagioni est originaire d’Italie. Après des études à l’Académie Nationale de musique de Sofia, à Varna en Bulgarie, à l’Accademia di Santa Cecilia et enfin à l’Accademia Musicale Chigiana à Sienne, elle se distingue en assistant d’éminents confrères tels que Valery Gergiev, Gustav Kuhn ou encore Ilya Musin. Son répertoire se développe considérablement, de Mozart à Strauss en passant par Rossini, Bellini ou encore Wagner. Sa baguette se révèle être non seulement expressive mais aussi source de nombreuses textures et atmosphères. Les respirations, tant à l’orchestre que sur le plateau, vont dans le sens du texte, l’énergie déployée est convaincante même si un peu de mordant à l’orchestre pour quelques minimes sections aurait donner une version encore plus intéressante. Une production qui se démarque par l’admirable National Philharmonic Choir : homogène, texte clair, saisissant par la mise en place et la palette de dynamiques. Du côté des solistes, Alfredo et son père se distinguent clairement ici. Michail Michailov (Alfredo) offre un chant spontané, naturel et d’une beauté indicible. Même constat pour Germont père, un baryton dont la voix somptueuse donne à découvrir une émission vocale parfaite et majestueuse. Marta Torbidoni campe une Violetta Valéry convaincante. Ligne fluide avec ce qu’il faut de vibrato pour préserver la clarté du discours, contours mélodiques soignés, aigus ronds… Les autres voix sont du même acabit avec une note spéciale pour l’Annina subtile et pleine de fraîcheur d’Emilia Kircheva. Tant les airs que les ensembles ne trahissent à aucun moment le texte. Une belle production, du beau Verdi.
Ayrton Desimpelaere
Son 9 – Livret 9 – Répertoire 9 – Interprétation 9