L'âme russe de Hvorostovsky
DMITRI HVOROSTOVSKY sings of War, Peace, Love and Sorrow
Airs et scènes d’opéras de Rubinstein, Tchaikovsky et Prokofiev
Dmitri Hvorostovsky (baryton), avec Asmik Grigorian (soprano), Irina Shishkova (mezzo-soprano), Mikhail Guzhov (basse), Igor Morozov (ténor), Vadim Volkov (haute-contre), chœur du Helikon Opera, State Academic Symphony Orchestra of Russia « Evgeny Svetlanov » sous la direction de Constantine Orbelian.
2016-DDD-53’51''-Textes de présentation et textes de opéras en russe et en anglais- Delos DE 3517
Ce disque est un retour du baryton russe Dmitri Hvorostovsky à ses racines et illustre son envie de promouvoir des œuvres qu’il considère encore trop peu représentées sur les scènes internationales. Il a donc choisi des airs et scènes d’opéras qu’il a interprétés ou espère ajouter à son répertoire. « Eugène Onegin » de Tchaikovsky, un opéra où il a brillé et brille toujours n’y figure pas (trop connu ?) mais bien « La Dame de Pique », « Iolanta » et « Mazeppa ». De ce dernier opéra, Hvorostovsky chante l’amour et la tendresse de l’homme âgé pour sa jeune maîtresse Maria avec son baryton souple et chaud qu’il prête aussi plein de passion et de tempérament au Duc Robert qui, dans « Iolanta » vante la beauté de sa bien aimée Mathilde dans un air plein de bravoure. Dans « La Dame de Pique » Dmitri Hvorostovsky délaisse le prince Eletsky (un rôle qu’il a souvent interprété) en faveur du Comte Tomsky, beaucoup moins aristocratique, dans son récit du secret des trois cartes, suivi par la chanson pleine d’allusions érotiques avec laquelle ce militaire amuse ses camarades. Hvorostovsky les chante avec humour et une voix bien conduite. Une tout autre atmosphère est évoquée dans la première scène printanière de « Guerre et Paix » de Prokofiev ou le Prince Andrei tombe sous le charme de la jeune Natasha qui lui redonne une joie de vivre qu’il croyait perdue .La musique coule mélodieusement et les voix fraîches de Asmik Grogorian et Irina Shishkova s' harmonisent avec les élans lyriques de Hvorostovsky. Dans la longue scène du « Démon » de Rubinstein le soprano clair d’Asmik Grigorian semble un peu maigre et parfois pincée. Elle évoque bien le désarroi de la jeune et innocente Tamara confrontée aux pouvoirs de séduction du Démon. Hvorostovsky y déploie toute la gamme, allant de la menace à la supplication, évoquant souffrance et espoir, orgueil et peine. Son interprétation est convaincante mais le rôle serait encore mieux servi par une voix plus sombre et plus mordante. Bonne prestations des autres solistes, chœurs et orchestre sous la direction de Constantin Orbelian au service des chanteurs.
Erna Metdepenninghen
Son 7 - Livret 8 - Répertoire 8 - Interprétation 8