Trio de Tchaikovsky au pathos exagéré

Pyotr Ilych TCHAIKOVSKY (1840-1893) : Trio avec piano, opus 50 « à la mémoire d’un grand artiste »

Angela GOLUBEVA (violon), Sébastien SINGER (violoncelle), Martin Luca STAUB (piano)
2012 – DDD – 50’38 – Livret en allemand, anglais, français – audite 92.673 SACD

Le Swiss piano trio a choisi d’enregistrer le trio opus 50 "à la mémoire d’un grand artiste" de P.I. Tchaikovsky. Cette œuvre rend hommage au pianiste et directeur du Conservatoire de Moscou, N. Rubinstein, dans une forme atypique, sur une durée de cinquante minutes. Deux mouvements, le premier élégiaque et le second, en thème et variations, usent d’une rhétorique fouillée aux exigences techniques élevées.
D’emblée, la pâte instrumentale du Swiss piano trio prône une sonorité généreuse et opulente, presque grasse, permettant d’étaler les phrases sur une ample et longue zone. Un choix tout à fait respectable et assumé, toutefois, on regrette quelque peu cette constance sonore qui en vient à bouder l’étendue gamme des sonorités et expressions réalisables. Les variations offrent d’infinies possibilités qui permettent aux instrumentistes de mettre en exergue leurs qualités inhérentes, comme le chant des cordes ou bien l’aigu cristallin du piano. Certaines variations, notamment la neuvième, au tempo andante flebile, ma non tanto installent des ambiances typiquement slaves : l’évocation des cloches, une mazurka, une barcarolle au clair de lune, une fugue des plus complexes… A l’écoute, nous sommes saisis par un charme immédiat, mais on en reste malheureusement là, à ce premier niveau d’écoute.
Marie-Sophie Mosnier
Son 9 – Livret 7 – Répertoire 9 – Interprétation 7