Le jeune Beethoven à l'épreuve des cordes

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Trio à cordes en mi bémol majeur, op. 3
Sérénade pour trio à cordes en ré majeur, op. 8
Trio Zimmermann : Frank Peter Zimmerman, violon, Antoine Tamestit, alto, et Christian Poltéra, violoncelle
2013-SACD-67'55''-Texte de présentation en anglais, allemand et français - BIS-2087Le trio Zimmerman avait déjà fait l'unanimité dans ses enregistrements, que ce soient le Divertimento K. 563 de Mozart, le Trio D. 471 de Schubert ou les Trios à cordes op. 9 de Beethoven. Après ses trois trios avec piano, op. 1, ses trois sonates pour piano seul, op. 2, c'est à cette formation assez rare du trio à cordes, une sorte de successeur de la sonate à trois baroque, que Beethoven s'attaque en 1794 avec son op. 3. Le temps n'est pas encore venu pour qu'il aborde le genre du quatuor à cordes ; il n'y viendra que quatre années plus tard avec son op. 18, après avoir touché à la sonate pour piano et violon ou pour piano et violoncelle et au quintette. C'est déjà bien Beethoven que l'on entend ici, même si on classe ces deux trios dans les "oeuvres de jeunesse" ; les longues mélodies sont remplacées par un enchaînement de motifs qui, passant d'un instrument à l'autre, donnent vie à ces compositions. Le Trio op. 3 est sans aucun doute inspiré par le Divertimento K. 563 de Mozart : même tonalité (mi bémol), même nombre de mouvements (six). La Sérénade op. 8 a une structure assez inhabituelle ; une même marche encadre cinq autres mouvements : un adagio, un menuetto, un nouvel adagio, un allegretto alla Polacca et un tema con variazioni. Le trio Zimmerman met en valeur ces petits chefs-d'oeuvre pleins d'exubérance. Le mélomane curieux s'intéressera aussi aux op. 42 et 64 du même Beethoven. Ce sont des transcriptions probablement apocryphes : l'op. 3 devient la Sonate pour piano et violoncelle op. 64 tandis que l'op. 8 est transcrit pour piano et alto dans le Notturno op. 42.
Jean-Marie André

Son 10 – Livret 8 – Répertoire 9 – Interprétation 10