Le Journal

Oscar Straus, 70 ans

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Oscar Nathan Straus est un compositeur d’opérettes autrichien né le 6 mars 1870 à Vienne et mort le 11 janvier 1954 à Bad Ischl (Autriche). Auteur prolifique, il a abordé avec succès tous les genres musicaux, des plus classiques aux plus populaires.

Né dans une famille juive, fils de Ludwig et de Gabrielle née Stern, tous deux commerçants, il était destiné à faire lui aussi une carrière commerciale, comme ses parents, mais ceux-ci remarquent ses talents musicaux dès son plus jeune âge et l’encouragent dans cette voie. Ainsi commence-t-il à étudier auprès du compositeur Hermann Graedener à Vienne, puis de Max Bruch à Berlin.

Il occupe les postes de chef d’orchestre et de compositeur dans plusieurs villes en Tchéquie et en Slovaquie : Brno, Bratislava, Teplitz-Schönau, puis en Allemagne, à Mayence et Hambourg. Durant cette période, il fait l’objet de critiques à caractère antisémite.

Son nom d'origine était en fait Strauss. Il décide, pour des raisons professionnelles, d’omettre le «s» final de son nom, ne souhaitant pas être associé à la famille Johann Strauss. Néanmoins, cela ne l’empêche pas, en 1898, de suivre le conseil de Johann Strauss II qui l’engage à se consacrer à la composition pour le théâtre, très lucrative, plutôt qu’à celle des valses.

En 1900, il retourne à Berlin où Ernst von Wolzogen, propritaire de l’Überbrettl, un cabaret littéraire à la mode, l'engage comme chef d’orchestre-compositeur. Il y rencontre ses premiers succès populaires, notamment avec la chanson « Die Musik kommt » (La musique arrive), avant de regagner Vienne. Suivant les conseils de Johan Strauss II, il commence à écrire des opérettes et rivalise bientôt avec Franz Lehár. Lorsque celui-ci crée « La Veuve joyeuse » en 1905, Straus aurait fait la remarque : «Das kann ich auch ! (Moi aussi je peux le faire!)». Dans cet esprit, il compose « Ein Walzertraum » (Un rêve de valse) en 1907, qui sera un de ses plus grands succès, au même titre qu’une autre de ses opérettes, « Der tapfere Soldat » (Le brave soldat) plus connue sous le titre « Le soldat de chocolat », composée l’année suivante.

Auteur prolifique, il aborde tous les genres : il compose plus de cinq cents chansons de cabaret, des opérettes, des musiques de films, mais aussi, dans un style plus classique, de la musique de chambre, des œuvres orchestrales et chorales.

Célébrité internationale, il dirige des concerts dans plusieurs villes et capitales à travers le monde : Zurich, Hollywood, Londres, Lisbonne, New York et Paris4.

Mais après l'Anschluss nazi de 1938, il quitte l’ Autriche en raison de ses origines juives et se réfugie à Paris. En 1939, il est nommé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur et obtient la nationalité française, avant de s’établir à Hollywood. Il obtient la nationalité américaine en 1948 et, la même année, il rentre en Europe et s’installe à Bad Ischl où il meurt le 11 janvier 1954.

 

Gunnar Berg, 115 ans

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Gunnar Berg (11 janvier 1909 - 25 août 1989) est un compositeur danois né en Suisse. Principal représentant du sérialisme au Danemark, il est considéré comme ayant écrit la première pièce sérielle danoise, sa Cosmogonie pour deux pianos, en 1952.

Berg est né en Suisse de parents danois et suédois. Il étudie avec Herman David Koppel de 1938 à 1943, puis s'installe à Paris en 1948, où il fréquente Honegger et Messiaen. En 1952, il épouse la pianiste Béatrice Duffour, qui enregistrera plus tard une grande partie de sa musique pour piano. La même année, il devient le premier Danois à participer aux cours d'été de Darmstadt.

Arrivé à Paris en 1948, il s'inscrit dans le mouvement moderniste international de l'Europe de l'après-guerre en rejoignant le cercle d'Olivier Messiaen. Il y fait des rencontres inspirantes avec des personnalités telles que John Cage, Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen. L'organisation sérielle commence à s'imposer dès la Pièce pour trompette, violon et piano du nouveau venu, en 1949. Désormais, Berg restera fidèle, sans compromis mais à sa manière, au mode d'expression complexe du modernisme musical et composera toujours dans le cadre théorique et esthétique du sérialisme.

Le centenaire de la naissance de Gunnar Berg a été célébré par des concerts, des programmes radiophoniques, des rééditions de CD, des écrits, des partitions imprimées et des expositions au Danemark, en Suisse, en France, en Allemagne, en Autriche, aux États-Unis, en Ukraine et en Chine. Ces activités ont entraîné un changement significatif dans la compréhension et le respect de son œuvre artistique, qui est loin d'être un jeu mathématique et spéculatif froid.

Le groupe de travail Gunnar Berg -Agneta Mei Hytten, Erik Kaltoft et Jens Rossel- a été créé après la mort de Gunnar Berg en 1989 par le compositeur Tage Nielsen (1929-2003), l'éditeur et ancien chef de la section musicale de DR, Mogens Andersen (1929-2008), le pianiste Erik Kaltoft et Jens Rossel, dans le but de mieux faire connaître et comprendre la musique de Gunnar Berg.

Le groupe de travail a déposé la plus grande partie des manuscrits et des objets laissés par Gunnar Berg à la Bibliothèque royale de Copenhague, a publié deux doubles CD avec des enregistrements historiques de la musique pour piano de Gunnar Berg chez Danacord Records et a coordonné les diverses activités du centenaire de la naissance de Gunnar Berg.

Otto Dienel, 185 ans

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Otto Dienel (* 11 janvier 1839 à Tiefenfurt dans le district de Bunzlau, Basse-Silésie ; † 10 mars 1905 à Berlin-Steglitz) est un organiste et compositeur allemand.

Fils du cantor et organiste Karl Wilhelm Dienel, il reçut très tôt des leçons d'orgue de son père et le remplaça dès l'âge de 10 ans au service religieux. Otto Dienel a passé son baccalauréat au lycée de Görlitz, puis a commencé une formation à l'école normale de Bunzlau.
Après avoir travaillé plusieurs années comme instituteur auxiliaire à Olszanica (Alzenau), il avait économisé suffisamment d'argent pour financer les études de musique auxquelles il aspirait. De 1863 à 1867, Dienel est inscrit à l'Institut royal de musique sacrée et, à partir de 1864, à l'Académie des arts de Berlin. Il y suivit les cours d'orgue, de violon, de chant, de direction de chœur et de composition auprès d'August Wilhelm Bach, Eduard Grell et Wilhelm Taubert.
Parallèlement à ses études, Dienel gagna un peu d'argent de poche en tant que professeur de chant et d'orgue et occupa son premier poste officiel d'organiste dès 1865 à l'église Saint-Barthélemy de Berlin-Friedrichshain, avant de passer plus tard à l'église Sainte-Croix de Berlin-Kreuzberg.
Il conserva ce poste jusqu'à sa mort et y fut nommé directeur musical en 1881.
À l'église Sainte-Marie, Dienel introduisit les concerts d'orgue publics et gratuits réguliers, soutenus par des chanteurs et des instrumentistes, qui rencontrèrent un tel succès que l'église dut souvent être fermée à cause de sa surpopulation. Ces concerts étaient exclusivement financés par des dons et par la vente de programmes. Plus tard, l'engouement pour les dons ayant diminué et des désaccords avec d'autres organistes étant apparus, le conseil paroissial tenta, à partir de 1901, de dissuader Dienel d'organiser des concerts, sous prétexte que ses véritables fonctions de directeur musical en pâtiraient.

En outre, Otto Dienel a travaillé de 1877 à 1898 comme professeur de musique au séminaire berlinois pour les enseignants des écoles municipales et a régulièrement donné des cours particuliers. Parmi ses élèves les plus connus, on compte notamment le futur Thomaskantor Karl Straube. Il s'engagea en outre dans l'association des organistes berlinois, dont il fut d'abord le secrétaire, puis le président de 1895 à 1902. Dienel s'y engagea surtout pour la protection contre le licenciement, l'emploi à vie et le droit à la retraite des organistes.

Dienel était considéré comme un fin connaisseur de la musique de Johann Sebastian Bach et un excellent improvisateur à l'orgue. Plusieurs voyages d'études, entre autres à Londres (1871 et 1885), en Italie (1874) et à Paris (1878), ont marqué son style de composition.
En 1898, il fut nommé membre d'honneur de la Guilde américaine des organistes pour l'ensemble de son œuvre.

Par ailleurs, Dienel s'est intéressé de près à la facture d'orgues et au développement de la technique de l'orgue. C'est ainsi que, sous sa direction, l'orgue Wagner de l'église Sainte-Marie a été modifié à plusieurs reprises et transformé par le facteur d'orgues Schlag & Söhne. En outre, Dienel a publié plusieurs expertises d'orgues et articles spécialisés dans ce domaine.

Otto Dienel a écrit environ 600 œuvres au cours de sa vie, mais seul un quart d'entre elles nous sont parvenues sous forme imprimée. De nombreux manuscrits ont été brûlés pendant la Seconde Guerre mondiale, une autre partie se trouve encore en possession de la famille. Les compositions pour orgue constituent le plus grand nombre de ses œuvres, suivies par les œuvres didactiques. Les compositions de Dienel pour chant, chœur d'hommes et chœur mixte ainsi que les œuvres de musique de chambre sont pratiquement inconnues.

 

"La ville morte" de Nadia Boulanger à l'Opéra National grec

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À partir du 19 janvier, l'Opéra national grec mettra en scène une rareté du répertoire, l'unique opéra composé par l'emblématique compositrice française Nadia Boulanger : La ville morte, mise en scène par Robin Guarino et dirigée par Neal Goren, grâce à l'orchestration de Joseph Stillwell, Stefan Cwik et David Conte.

L'audacieux opéra La Ville morte, basé sur une œuvre du même titre du célèbre poète italien Gabriele D'Annunzio, qui a également écrit le livret de l'adaptation de l'opéra, raconte l'histoire tragique et scandaleuse d'une obsession érotique, décadente et incestueuse sur fond de fouilles des ruines de l'ancienne cité de Mycènes.
L'œuvre, dont la musique impressionniste est empreinte de références à Debussy, devait être créée à l'Opéra-Comique de Paris en 1914, mais fut finalement annulée en raison du déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Marin Alsop, première cheffe d'orchestre invitée à Philadelphie

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Marin Alsop sera la nouvelle première cheffe d'orchestre invitée de l'Orchestre de Philadelphie. Le mandat de trois ans de cette New-Yorkaise d'origine débutera à partir de la saison 2024-25.
Dans le cadre de cette fonction, Marin Alsop dirigera l'orchestre lors de plusieurs concerts d'abonnement, d'événements spéciaux, de résidences d'été annuelles ainsi que de tournées nationales et internationales. La première étape sera un voyage en Chine.

Theo Adam, 5 ans

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Theo Adam est un baryton-basse allemand, chanteur d'opéras et d'oratorios, né le  à Dresde où il est mort le .

Comme son compatriote Peter Schreier -qui sera son fréquent partenaire à la scène et dans le studio d'enregistrement, et « l'autre » chanteur classique le plus célèbre de la République démocratique allemande- il est d'abord membre de la chorale de l'église de la Croix à Dresde, avant de faire ses études dans cette ville (de 1946 à 1949) et d'y débuter l'année même de la création des deux républiques allemandes.

À partir de 1953, il est membre de l'Opéra d'État de Berlin et commence à se produire à l'étranger. Jusque dans les années 1980, il est une star internationale, invité aux États-Unis, au Japon, en Argentine et omniprésent sur toutes les grandes scènes européennes, dont le Festival de Bayreuth. Il enregistre beaucoup, travaillant notamment avec Herbert von Karajan, Karl Böhm, Carlos Kleiber, Otto Klemperer, Karl Richter, Marek Janowski et Hans-Joachim Rotzsch et, à partir des années 1980, il se lance dans la mise en scène et l'écriture autobiographique.
En 1984, il crée à Salzbourg l'opéra de Luciano Berio Un re in ascolto dans le rôle de Prospero.

Il reçoit en 1989 l'étoile de l'amitié des peuples, décoration est-allemande dont il est l'un des derniers récipiendaires.

Le , Theo Adam fait ses adieux dans le rôle de l'ermite du Freischütz au Semperoper de Dresde où il commença sa carrière. Il meurt le dans sa ville natale.

Il a enregistré plus d'une centaine de disques d'opéra.

Sven-Erik Bäck, 30 ans

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Sven-Erik Bäck (16 septembre 1919 – 10 janvier 1994 ) était un compositeur , professeur de musique , chef d'orchestre et violoniste suédois .

Il étudie le violon à la Kungliga Musikhögskolan de Stockholm avec Charles Barkel de 1938 à 1943 et la composition avec Hilding Rosenberg de 1940 à 1945 .
Il poursuit ses études à l' Académie de Musique de Bâle, en 1948 avec Ina Lohr et en 1950 avec August Wenzinger , ainsi qu'à Rome avec Goffredo Petrassi de 1951 à 1952 .

De 1940 à 1944 , il joue dans le Quatuor Kyndel et de 1944 à 1953 dans le Quatuor Barkel en tant que violoniste.
À partir de 1953, il fut chef d'orchestre de chambre de la radio suédoise et également directeur des études de la Fondation Edsberg Music Institute.
De plus, il était membre de l'Académie royale de musique suédoise depuis 1961 .

Il a écrit une œuvre considérable, comprenant des opéras, de la musique de ballet, des oratorios, des cantates, des mélodies et des œuvres pour orchestre, orchestre d'harmonie, ainsi que des œuvres pour la scène, la télévision, la radio et le cinéma.

Martin Scherber, 50 ans

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Martin Scherber est un professeur de musique et compositeur allemand, né à Nuremberg le  et mort dans la même ville le .

Martin Scherber est le troisième et dernier enfant de Marie et Bernhard Scherber, premier bassiste dans l’orchestre de l’Opéra municipal.

À cinq ans, il a commencé à jouer du piano et du violon. Il avait l'oreille absolue. Il n’a pas voulu apprendre des notes. Cela provoqua un conflit avec son père et il accepte finalement les notes comme une forme de présentation de la musique. Plus tard sa force était dans l’improvisation du piano.

À treize ans, il écrivait ses premières compositions. Il comprit que la musique naissait dans les profondeurs de l’âme humaine et n’avait pas de modèle extérieur. Ainsi allait se définir son œuvre de vie, au xxe siècle où la musique connaissait une évolution toute différente : il voulait remonter à la source même de la musique et à ses lois propres.

Depuis , il allait à l'Académie d'État de la Tonkunst à Munich. Pour ce faire, il a reçu des bourses. En même temps, il a étudié la philosophie.

En , il accepte un poste de répétiteur à Aussig-sur-Elbe. En peu de temps, il devient chef d’orchestre et de chœur. Lorsque son contrat a expiré en , il quitte la vie publique. À partir de ce moment, il vivait dans sa ville natale.

Les Métamorphoses symphoniques (Metamorphosensymphonien) sont ses œuvres principales, publiées au début des années 1970. Il a écrit sa 1ère Symphonie en re mineur en 1938.
Ses expériences en tant que soldat pendant la Seconde Guerre mondiale l'ont durablement affecté, et la 2e Symphonie en fa mineur (1951-52)5 et la 3e Symphonie en si mineur (1952-55) montrent une plus grande profondeur.

Martin Scherber mourut à Nuremberg en 1974, des suites d'un accident.

Fred Raymond, 70 ans

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Fred Raymond, de son vrai nom Raimund Friedrich Vesely ( - ) est un compositeur autrichien.

Né à Vienne, Il est le troisième enfant de Vinzenz Vesely, un employé du chemin de fer de l’État autrichien, et de son épouse Henriette, née Dluhos. Les deux parents sont d'origine tchèque. Ils souhaitent que leur fils étudie l'exploitation minière après l'école secondaire, et poursuive une carrière dans la fonction publique. Après la mort prématurée de ses parents, Raymond entre dans une école commerciale et reçoit une formation de banquier. À l'époque, il fait de la musique pour son plaisir personnel et prend des leçons de piano et d'harmonie au Conservatoire de Vienne.

Raymond compose de la musique d'opérette ainsi que de nombreuses musiques de films et de Schlager, qui ont, dans les années 1920 et 1930, un certain succès populaire.
Il devient célèbre en 1925 avec Ich hab mein Herz in Heidelberg verloren (J'ai perdu mon cœur à Heidelberg), et des compositions dans le style typique des années 1920, en particulier Ich hab das Fräulein Helen baden seh'n (J'ai vu Mlle Helen se baigner) ou Ich reiß' mir eine Wimper aus (J'ai perdu un cil).

En raison d'une faiblesse cardiaque, il passe son service militaire dans un service de propagande à l'émetteur militaire de Belgrade. Après la guerre, il a prend une courte pause à l'Orchestre radiophonique de Salzbourg pour aller à Hambourg où il termine ses deux dernières opérettes, Geliebte Manuela (Ma bien-aimée Manuela) et Flieder aus Wien (Lilas de Vienne).

En 1951, il déménage dans une nouvelle maison à Überlingen, où il passe trois ans avec sa jeune épouse Eva-Maria avant de mourir d'une insuffisance cardiaque.

Camille Thomas, débuts à Madrid

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La violoncelliste Camille Thomas fait ses débuts à Madrid avec l'orchestre symphonique de la RTVE
L'Orquesta Sinfónica RTVE et son chef d'orchestre Christoph König proposent dans leur nouveau programme d'abonnement le Concerto pour violoncelle et orchestre "Never give up" de Fazil Say avec la violoncelliste franco-belge Camille Thomas, qui se produira pour la première fois dans la capitale. Le programme sera complété par des œuvres de Xavier Montsalvatge (Kaléidoscope symphonique op. 61) et de Serguei Prokofiev (suites 1 et 2 de Roméo et Juliette).

Never give up est un concerto pour violoncelle et orchestre en trois mouvements que le compositeur et pianiste turc Fazil Say a écrit expressément pour Camille Thomas, qui l'a créé le 3 avril 2018 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris et l'a interprété pour la première fois en Espagne en avril 2021 avec la Real Filharmonía de Galicia. Il s'agit d'un plaidoyer pour que le monde mette fin à la violence.

Camille Thomas joue sur le Stradivarius "Feuermann" 1730 prêté par la Nippon Music Foundation.