Le Journal

Décès de Hellmut Matiasek

par

Le metteur en scène autrichien Hellmut Matiasek est décédé à l'âge de 90 ans.
De 1983 à 1996, Matiasek a été directeur du Gärtnerplatztheater de Munich avant de rejoindre le Festival Carl Orff à Andechs jusqu'en 2008. De 2000 à 2003, il a également été président de l'Académie bavaroise de théâtre "August Everding".

Le ministre bavarois des Arts Markus Blume a rendu hommage à Matiasek comme à un titan du théâtre et à un véritable talent universel pour la scène:  en Allemagne et à l'étranger, il a eu beaucoup de succès et a été reconnu en tant que metteur en scène, directeur artistique et enseignant. L'État culturel bavarois et le public peuvent s'estimer très heureux d'avoir connu Matiasek en tant que directeur artistique.

Né à Vienne en 1931, Matiasek a étudié la mise en scène et l'art dramatique au Max-Reinhardt-Seminar de l'Université de la musique et des arts du spectacle, ainsi que la théâtrologie, la musicologie, la philologie allemande et la philosophie à l'Université de Vienne. D'abord actif en tant que metteur en scène, il assume dès 1962 sa première direction artistique au Landestheater de Salzbourg. Parallèlement à ses engagements fixes, il a mis en scène des spectacles en tant qu'invité à l'Opéra d'État de Hambourg, à l'Opéra d'État de Stuttgart, au Burgtheater de Vienne ainsi qu'au Festival de Salzbourg et au Festival de Bregenz. De 1972 à 1978, il a également été directeur de l'école des arts du spectacle Otto Falckenberg à Munich. Il a reçu, entre autres, la Croix fédérale du mérite de 1ère classe de l'Allemagne (1992), l'Ordre du mérite bavarois (1996) et le Grand Ordre d'honneur du mérite de la République d'Autriche (2016).

Tarmo Peltokoski à Rotterdam

par

L’Orchestre Philharmonique de Rotterdam remplace Valery Gergiev par Tarmo Peltokoski pour le concert avec Yuja Wang qui marquera la fin de la résidence de la pianiste. Pour l'occasion, Tarmo Peltokoski fera donc ses débuts avec l'orchestre.

Peltokoski est actuellement le chef invité principal de la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen : il est le premier chef à occuper ce poste en 42 ans d’histoire de l’orchestre.

Peltokoski a commencé ses études avec Jorma Panula à l’âge de 14 ans et étudie maintenant avec Sakari Oramo à l’Académie Sibelius. Parmi ses autres professeurs, on compte Hannu Lintu et Jukka-Pekka Saraste.

Il a déjà dirigé l’Orchestre Symphonique de la radio finlandaise, l’Orchestre Philharmonique d’Helsinki, la Tapiola Sinfonietta, la Sinfonia Lahti, l’Opéra National de Finlande et le Kammerorchester Basel.

Peltokoski a fait aussi des études de piano à l’Académie Sibelius avec Antti Hotti et s’est produit en soliste avec tous les grands orchestres finlandais. En 2018, Peltokoski a été nommé Jeune musicien de l’année par la Fondation Pro Musica.

Armin Jodan aurait 90 ans

par

Le chef suisse Armin Jordan est né le  à Lucerne et décédé le  à Zurich.

Après des études au Collège Saint-Michel à Fribourg et au Conservatoire de Lausanne, sa carrière débute dans les théâtres-opéras de Bienne, Soleure (de 1961 à 1963), Saint-Gall et les opéras de Zurich et Bâle. Il a été directeur artistique et chef de l'Orchestre de Chambre de Lausanne (de 1973 à 1985), de l'Ensemble Orchestral de Paris (de 1986 à 1992) et enfin de l'Orchestre de la Suisse romande (de 1985 à 1997) par qui il a été réinvité par la suite à plusieurs reprises.

En 1982, il joue le rôle d'Amfortas (sans le chanter, toutefois), dans le film Parsifal de Hans-Jürgen Syberberg.

Plusieurs succès au Grand Théâtre de Genève avec La BohèmeCosì fan tutteDon GiovanniLes Noces de FigaroMadame ButterflyParsifalTristan et Isoldele Ring,... e

En 2000-2001, Armin Jordan est l'invité de l'Orchestre de Paris, de l'Orchestre radiophonique national de Hollande, de l'Orchestre de la Suisse romande, de l'Orchestre de Chambre de Lausanne, de l'Orchestre de la Tonhalle de Zurich, des Orchestres symphoniques de Nancy, Bâle, Montpellier et Monte-Carlo.
Il  a dirigé à l'Opéra de Lyon, à l'Opéra de Nancy, à l'Opéra de Bordeaux, de nombreuses fois à l'Opéra de Marseille, au Théâtre de la Monnaie, à Hambourg, à Munich et à Vienne.

Il a enregistré avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne, l'Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo, l'Orchestre Symphonique de Bâle, l'Orchestre Philharmonique de Radio France, l'Orchestre National de France, l'Ensemble Orchestral de Paris, l'Orchestre de la Suisse Somande et Felicity Lott.

Hospitalisé le 15 septembre 2006 à Zurich à la suite d'un malaise au cours d'une représentation à Bâle de L'Amour des trois oranges (Prokofiev), il meurt le 20 septembre.

Plusieurs grands prix discographiques lui ont été décernés en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Allemagne.

Le Canadien Jaeden Izik-Dzurko l'emporte au Concours Maria Canals

par

Le pianiste canadien Jaeden Izik-Dzurko a remporté le 67e Concours international de musique Maria Canals de Barcelone
Jaeden Izik-Dzurko, 22 ans, a été proclamé lauréat par un jury international composé du pianiste catalan Enrique Bagaría, du Français Pascal Le Corre, de l'Ukrainienne Inesa Sinkevych, de la Russe Anna Malikova, de la Sud-Coréenne Yangsook Lee, du Français Billy Eidi, de la Japonaise Akiko Ebi et de l'Israélien Albert Mamriev, sous la présidence de Carlos Cebro.

Le lauréat a remporté le Prix de la Fondation Jesús Serra doté d'une somme de 25 000 € et d'un minimum de 4 concerts avec orchestre en Espagne. Il a devancé le Chinois Antonio Chen Guang, 27 ans, et le Japonais Masaya Kamei, 20 ans, qui ont remporté respectivement les 2e et 3e Prix.
Le 2e Prix est offert par la Fondation Carulla et est doté de 10 000 euros et le 3e Prix, le Prix Maria Canals, est doté de 6 000 euros.

Le Prix du Public offert par Solfa Recordings (l'enregistrement et l'édition de 25 heures de musique) a également été décerné à Izik-Dzurko.
Le pianiste Antonio Chen Guang (2e Prix) a emporté le Prix de la Fondation Carulla d'un montant de 10 000 euros ; et Masaya Kamei (3e Prix) reçoit le Prix Maria Canals d'un montant de 6 000 euros.

Les lauréats du concours se partageront aussi des concerts dans les saisons régulières d'orchestres tels que l'Orchestre Symphonique de Madrid, l'Orchestre Symphonique de Séville, l'Orchestre Symphonique de Bilbao, l'Orchestre Symphonique de Tenerife, entre autres.

350 choeurs réunis à Leipzig

par

Le festival allemand des choeurs prévoit cette année environ 500 concerts.
Du 26 au 29 mai, quelque 350 ensembles avec 9.500 chanteurs sont attendus à Leipzig, du chœur d'enfants à l'association de chant masculin et du cantor au groupe vocal.

Un accent particulier est mis sur le domaine des chœurs d'enfants et de jeunes qui ont été particulièrement touchés par le confinement.

Les concerts se dérouleront sur 27 scènes dans 23 lieux différents et seront pour la plupart gratuits. Le maire de Leipzig, Burkhard Jung, a évoqué la grande tradition chorale de la ville et sa "scène chorale vibrante, du Thomanerchor et du Gewandhauschor aux ensembles comme Amarcord ou Calmus, en passant par le MDR-Rundfunkchor.

Cette année, un compositeur de Leipzig sera également au centre de la fête des chœurs : 2022 marquera le 175e anniversaire de la mort de Felix Mendelssohn Bartholdy. Le public pourra écouter son Elias et son Lobgesang, et même chanter son Paulus.

Le Festival des chœurs a lieu tous les quatre ans depuis 2008. Lors de la troisième édition en mai 2016 à Stuttgart, 400 chœurs ont proposé un total de 700 concerts. Plus de 100 000 visiteurs ont assisté chaque jour à ces manifestations. En 2020, la manifestation a été annulée pour cause de corona et reportée à cette année.

 

Décès de Miguel Angel Estrella à 85 ans

par
Né en Argentine au sein d'une famille modeste, Miguel Ángel Estrella poursuit des études au conservatoire de Buenos Aires. Il joue avec son épouse Martha dans les bidonvilles, pour faire découvrir la musique aux plus démunis. Une initiative qui fait d’eux des communistes aux yeux des régimes autoritaires argentins qui se succèdent alors au fil des coups d'État.
À partir de 1965, Miguel Ángel Estrella continue ses études de musique à Paris avec pour professeures Nadia Boulanger et Marguerite Long. Malgré la dictature, le pianiste décide de rentrer en Argentine. Arrêté par la junte militaire en 1977, il est détenu en Uruguay où il subit des tortures qui lui abiment notamment les mains. Le musicien continue néanmoins de jouer dans sa cellule avec un clavier muet.

Sous la pression de comités de soutien (composés d’Yves Montand, de Simone Signoret, de Nadia Boulanger ou encore d’Henri Dutilleux), Miguel Ángel Estrella est libéré en 1980.
Il se réfugie alors en France et, en 1982, reprend ses concerts. Il crée la Fime (Fédération Internationale Musique Espérance), pour remercier le monde musical de l’avoir « sauvé de l’enfer ». 10 ans plus tard, la fondation devient une ONG reconnue par l’Unesco. Le pianiste fonde aussi l’Orchestre pour la paix, composé de jeunes musiciens chrétiens, musulmans et juifs. Le chanteur Daniel Balavoine lui dédie en 1983 sa chanson Frappe avec ta tête qui évoque les tortures sous les régimes militaires en Amérique latine.

Parmi les enregistrements de Miguel Ángel Estrella, les Bagatelles de Bartók, le Concerto n°3 pour piano de Beethoven, Bach, ou encore Chopin.  En 2000, il avait reçu le Prix Nansen et le Prix des Nations Unies pour les Trois Amériques.
Miguel Ángel Estrella était aussi depuis 2003 ambassadeur d'Argentine à l’UNESCO. Chevalier de la Légion d’honneur, naturalisé français en 1985, il a consacré toute sa vie à la musique au service de la liberté, écrivent ses proches dans un communiqué.

Giuseppe tartini, 330 ans

par

Le violoniste et compositeur italien Giuseppe Tartini est né le  à Pirano (actuellement Piran, en Slovénie), près de Trieste, et mort le  à Padoue.

Destiné à la carrière ecclésiastique par ses parents, Giuseppe Tartini refuse de devenir franciscain ; aussi l'envoient-ils en 1708 à l'Université de Padoue pour y étudier le droit afin d'exercer ensuite la profession d'avocat.
Au cours de ses études, il pratique l'escrime et se rend à plusieurs occasions sur le pré pour des duels. Sa passion pour cette discipline est alors si forte qu'il veut se rendre à Paris ou à Naples pour y devenir maître d'armes.

Il abandonne ce projet lorsqu'il tombe amoureux de son élève, Elisabetta Premazore, nièce et favorite du Cardinal de Padoue, Giorgio Corner (1658-1722).
Le père de Giuseppe, invoquant une trop grande différence de classe sociale et d'âge, désapprouve cette union. Ce n'est qu'après la mort de ce dernier que Tartini épouse secrètement Elisabetta, le .
Ce mariage attire sur lui la colère de sa belle-famille et les foudres du cardinal qui accuse Tartini d'enlèvement, contraignant celui-ci à s'enfuir à Rome déguisé en pèlerin, laissant son épouse à Padoue où on l'enferme dans un couvent.
Ne trouvant aucune sécurité nulle part, il va de ville en ville jusqu’à ce qu’il trouve un refuge sûr dans un monastère d’Assise dont l'abbé, le père Giovanni Battista Torre, est un de ses parents.

Tartini reprend alors ses études de violon, complètement négligées à Padoue. Cette retraite imposée métamorphose son caractère : de violent et orgueilleux, il devient aimable et humble. C'est là que, selon toute vraisemblance, il reçoit une instruction musicale du Tchèque Bohuslav Matěj Černohorský.
Sa cachette reste longtemps inconnue car, dans l'église du monastère, il joue dissimulé derrière un rideau. Jusqu'au jour où, une rafale de vent soulevant le rideau, Tartini est reconnu et se croit perdu. Mais il apprend que le Cardinal lui pardonne et le recherche pour le conduire dans les bras de son épouse.

À compter de 1714, il devient musicien d'orchestre, exerçant son activité dans les terres d’origine du franciscanisme : à Assise, et à Ancône où il découvre le phénomène dit du « troisième son » ou son résultant.

En 1721, à 29 ans, il se voit confier la direction de l'Orchestre de la Basilique Saint-Antoine de Padoue, poste qui lui permet d'effectuer plusieurs voyages. C'est à Padoue qu'il rencontre Antonio Vandini, alors premier violoncelle à la Basilique. Il s'ensuit une amitié fidèle de près de cinquante ans, et Vandini devient son premier biographe.

Séjournant plusieurs années à Prague, il a l'occasion d'y assister au couronnement de Charles VI.
De retour à Padoue, il fonde une école de musique réputée qui attire des musiciens de toute l'Europe tels Friedrich Rust à qui il enseigne vers 1767, ou Pietro Nardini qui reste un de ses élèves favoris.

Tartini rédige de nombreux ouvrages théoriques sur la musique parmi lesquels un traité sur l'art de l'ornementation qui a pu servir d'exemple à Leopold Mozart pour son École du violon. Les traités de Tartini qui paraissent par la suite, reposant sur de réelles données de l'expérience mais aussi, partiellement, sur des spéculations erronées, sont de ce fait l'objet de critiques virulentes et de mises en doute par ses concurrents.
Ces controverses le rendent malade et il en meurt en 1770, à 78 ans.

Josef Krips, 120 ans

par

Josef Krips, l'une des principales personnalités de la direction d'orchestre avant et après la Seconde Guerre mondiale, est né le 8 avril 1902 à Vienne.
Élève de Felix Weingartner, il l'a assisté de 1821 à 1824 en tant que répétiteur et chef de chœur à l'Opéra populaire de Vienne.
Après des étapes intermédiaires à Aussig et Dortmund, il fut nommé directeur général de la musique à Karlsruhe en 1926. A partir de 1933, il travaille à nouveau à l'Opéra populaire de Vienne en tant que chef d'orchestre permanent et, à partir de 1935, il enseigne également à l'Académie de musique de Vienne.
En 1938, il dut quitter Vienne après l'invasion des nationaux-socialistes et fut même interdit d'exercer sa profession jusqu'en 1945, ce qui l'obligea à travailler à l'étranger comme chef d'orchestre invité.
Dès la fin de la guerre, il revint cependant à Vienne pour la réouverture de l'Opéra de Vienne et participa un an plus tard à la refondation du Festival de Salzbourg. En 1946 et 1947, il a dirigé le concert du Nouvel An de l'Orchestre Philharmonique de Vienne.
De 1950 à 1954, il a été à la tête de l'Orchestre Symphonique de Londres, puis il est parti aux États-Unis où il a finalement dirigé l'Orchestre Symphonique de San Francisco de 1963 à 1970.
A partir de 1968, il dirige à nouveau régulièrement l'Opéra de Vienne et succède à Wolfgang Sawallisch à la tête de l'Orchestre Symphonique de Vienne de 1970 à 1973, sans toutefois en être officiellement nommé directeur.
Son dernier grand succès, début 1974, fut une nouvelle mise en scène de Così fan tutte à l'Opéra de Paris.
Josef Krips est décédé le 13 octobre 1974 à Genève.

L’Ecole belge du violoncelle

par

Le deuxième Concours Musical International Reine Elisabeth consacré au violoncelle est l’occasion de mettre en lumière l’histoire belge du violoncelle. C’est le prétexte de l’exposition “François Servais, le Paganini du Violoncelle” qui se tient du 9 au 21 mai 2022 à Flagey.
François Servais (1807-1866) fut un violoncelliste pionnier, une star européenne et l’un des pères fondateurs de l’école belge de violoncelle. Il a contribué à l'utilisation généralisée de la pique d'appui de l'instrument. Il a joué avec Mendelssohn, Rossini et Vieuxtemps, et fut hautement apprécié par Schumann, Meyerbeer et Berlioz. Un siècle et demi après sa mort, ses compositions pour violoncelle résonnent encore toujours dans le monde entier. Les participants à l’édition 2022 du Concours Reine Elisabeth ont dû produire un enregistrement vidéo d’une Etude.
L’asbl Servais permet au public du concours de découvrir les diverses facettes de ce musicien belge remarquable grâce à de nombreux documents et photos puisées dans la Collection Servais à Hal.
La visite de l’exposition est gratuite. Elle se tient dans le hall d’entrée de Flagey et est ouverte tous les jours (sauf le dimanche) de 14 à 22h. Une visite guidée est possible (sur rendez-vous).

Une saison à Berlin

par

Le Staatsoper Berlin vient de dévoiler sa nouvelle saison, intitulée « Sans rivage », forte de 37 opéras, dont 4 créations mondiales et 9 nouvelles productions.
Parmi celles-ci les 4 pièces de la Tétralogie, qui s’annonce l’événement de l’année. C’est Dmitri Tcherniakov qui signera mise en scène et décors, Daniel Barenboim dirigeant la Staatskapelle Berlin.
Parmi les autres nouvelles productions, le rare Il Giustino de Vivaldi dirigé par René Jacobs, un Mitridate, re di Ponto par Marc Minkowski, Daphne avec Vera-Lotte Boecker et René Pape (Peneios).
Parmi les créations mondiales, La piccola Cubana de Hans Werner Henze sur un texte de Hans Magnus Enzensberger.
Le reste de la programmation concerne des reprises.