Le Journal

Josep Vincent à Saint-Pétersbourg

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Le chef révolutionnaire espagnol Josep Vicent  est sur le point de s'engager dans deux collaborations internationales de haut niveau : le 27 février, il fera ses débuts avec l'Orchestre Symphonique et le Chœur du Théâtre Mariisnky en dirigeant Carmina Burana de Carl Orff, et le 28 avril avec l'Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg en dirigeant Prokofiev et son Roméo et Juliette et Amor Brujo de Manuel de Falla.

La carrière internationale ascendante deJosep Vicent se poursuit. Le Valencien, pionnier dans l'exploration et la création de nouveaux formats et publics, met en avant le rôle du maestro en tant qu'artisan dans la construction des orchestres, plaçant au premier plan le travail intime avec ses musiciens depuis la position du chef principal. La reconnaissance de ce travail est renforcée par sa trajectoire indiscutable à la tête de l'un des projets les plus authentiques et uniques d'Espagne : depuis 2015, il est directeur artistique et musical de l'ADDA (Auditorio de la Diputación de Alicante, Fundación de la Comunidad Valenciana) et chef principal de l'ADDA.
Il est la force motrice de l'un des ensembles les plus transformateurs en termes de style, de programmation, d'esthétique... tout est différent et tout est né de sa créativité.

Musicien polyvalent, il dirige des productions d'opéra au Teatro Real de Madrid, au Teatro del Liceo de Barcelone, à l'Opéra de Leipzig et au Teatro de la Maestranza de Séville. Depuis 2014, il travaille en tant que directeur musical avec la célèbre troupe d'opéra/théâtre "La Fura del Baus" et a collaboré avec des groupes tels que le London Symphony Orchestra, le Liverpool Philharmonic, le Royal Philharmonic Orchestra, le Gewandhausorchester Leipzig, le Rotterdams Philharmonisch, l'Orchestre de Chambre de Paris....
Parmi ses succès les plus récents, citons la spectaculaire production scénique Carmen dans une mise en scène d'Emilio Sagi, la production scénique de La Création de Haydn avec La Fura et la création et la mise en scène du projet scénique des neuf symphonies de Beethoven pour la Philharmonie Zuidnederland.

Ses enregistrements avec ADDA-Simfònica comprennent l'intégrale des ballets de Stravinsky, des symphonies de Mahler, Beethoven ou Chostakovitch et le récent enregistrement d'une monographie de Saint-Saëns et d'un hommage symphonique à Chick Corea.

En plus de son travail de chef d'orchestre, il est également un vulgarisateur de l'émission télévisée "Tot és art" sur la chaîne publique valencienne À Punt.

Un autre Duc de Mantoue à Liège

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Une modification a été opérée dans la distribution de Rigoletto, Francesco Demuro se trouvant dans l’incapacité d’assurer son rôle dans la production.
En conséquence, Iván Ayón Rivas interprètera désormais le rôle du Duc de Mantoue aux côtés d’Amartuvshin Enkhbat et de Maria Mudryak.

La seconde distribution verra quant à elle Giuseppe Gipali en Duc de Mantoue, aux côtés de Sebastian Catana et de Jodie Devos.

Nikita Magalov, 110 ans

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Le pianiste russe et suisse Nikita Dmitrievitch Magalov est né le  à Saint-Pétersbourg (Empire russe) et décédé le  à Vevey (Suisse).

Rappel pour les plus jeunes.

La famille côtoyait beaucoup les artistes de Saint-Pétersbourg, comme Alexandre Siloti ou Prokofiev. Sa mère et son oncle étaient de très bons pianistes amateurs. Ils émigrèrent en Finlande, puis à Paris en 1918, après la révolution. Nikita fut l'élève d'Isidore Philipp au Conservatoire, dont il sortit avec le premier prix. Il se rapprocha alors de Ravel, qui dit de lui : « En Magaloff, un grand, un extraordinaire musicien est né ».
Magaloff complétera sa formation auprès d'autres pianistes, sera l'élève de Prokofiev, et épousera la fille du violoniste Joseph Szigeti.

Bien que n'ayant jamais obtenu de prix à un concours, il devint un des pianistes les plus recherchés et les plus appréciés dans les concerts du monde entier1. Il commença à enseigner en 1949, quand il reprit la classe de Dinu Lipatti au Conservatoire de Genève, et continua cette activité durant toute sa vie, à Paris, à Sienne, à Taormine, ou chez lui à Montreux (il avait acquis la citoyenneté suisse en 1956 après s'être établi dans la Maison de l'Élysée, à Céligny). Parmi ses disciples figurent Martha Argerich, Alexander Lonquich, Michel Dalberto, Philippe Cassard, Sergio Calligaris.

Magaloff a été membre du jury du Concours International de Piano de Santander Paloma O’Shea en 1982 et 19872.

Il joua le Capriccio de Stravinsky sous la direction du compositeur, et fut invité par de grands chefs d'orchestre : Karl Böhm, Josef Krips, Igor Markevitch (dont il était un ami proche), Lovro von Matačić, Georg Solti, Ernest Ansermet, Günter Wand, Rafael Kubelik, etc.
Son amitié avec Prokofiev (de qui il apprit à devenir un excellent joueur d'échecs) lui permit de faire la création française de la 7e Sonate op.83.

Le répertoire de Nikita Magaloff était gigantesque : en plus de l'œuvre intégrale de Chopin, qu'il a présentée dans des cycles de 6 récitals tout au long de sa vie à travers le monde, il aimait jouer les compositeurs baroques (Soler, Scarlatti, Bach, Frescobaldi), les classiques et les romantiques (qui incluaient de nombreuses œuvres de Weber, Mendelssohn, Grieg, Scriabine), les compositeurs de la première moitié du 20e siècle, la musique espagnole, et il cultivait tout un répertoire peu fréquenté de pièces de salon et de transcriptions. Il avait écrit des cadences de Concertos de Mozart pour son amie Clara Haskil.

Le besoin de la présence du public fit qu'il enregistra relativement peu de disques. Il laissa cependant de très estimées gravures de Chopin, Liszt, Mendelssohn, Schumann, Tchaikovsky et Scriabine notamment. De très nombreux "live" ont été publiés, montrant l'étendue de son répertoire.

Osman Kavale, Prix des Droits de l'Homme

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La Tonhalle Düsseldorf décerne cette année son prix des droits de l'homme à Osman Kavala. Ce promoteur culturel et militant des droits de l'homme turc souhaite, par le biais d'activités artistiques et culturelles, promouvoir le dialogue entre des personnes ayant des idées politiques différentes et des identités ethniques et religieuses diverses.

Osman Kavala est détenu depuis quatre ans dans une prison turque sans avoir été reconnu coupable d'aucune des charges retenues contre lui en lien avec les manifestations nationales de Gezi et la tentative de coup d'État de 2016. Le cas d'Osman Kavala est un exemple bouleversant d'influence politique massive sur la justice. De toute évidence, il s'agit ici de punir et de réduire au silence une personne qui s'engage pour les droits de l'homme et du citoyen, a déclaré le chef principal de l'Orchestre Symphonique de Düsseldorf, Ádám Fischer. C'est lui qui choisit les bénéficiaires du prix doté de 10.000 euros, lui qui s'engage depuis des années pour la liberté et les droits de l'homme.

Le prix sera remis le 19 mars dans le cadre du concert sur les droits de l'homme à la Tonhalle de Düsseldorf. Comme Kavala ne pourra pas assister personnellement à l'événement, le ministre fédéral de l'agriculture Cem Özdemir recevra le prix en son nom. Lors du concert, Fischer dirigera la 9e Symphonie de Beethoven.

Le prix des droits de l'homme est décerné depuis 2016. Parmi les précédents lauréats figurent l'organisation "Médecins sans frontières", l'initiative de médecins "Praxis ohne Grenzen", l'association viennoise Mimikama et le mouvement "Fridays for Future".

Georges Aperghis honoré par la Fondation Ernst von Siemens

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Georges Aperghis recevra ce 22 février le Prix international de Musique Ernst von Siemens 202 doté de 250.000 euros.
Avec Georges Aperghis, la Fondation Ernst von Siemens pour la musique distingue une voix incomparable parmi les compositeurs exceptionnels de notre époque. Le conseil d'administration de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique rend hommage à l'œuvre d'une vie qui se situe à la croisée de tous les courants, qui résiste à une classification rapide et qui a renouvelé et enrichi de manière unique le théâtre musical de notre époque. La diversité et la profondeur de sa musique, son approche progressiste du langage sont appréciées au même titre que son ouverture sans limite à des domaines dans lesquels la musique contemporaine ne parvient guère à s'aventurer.

Né le 23 décembre 1945 à Athènes d'un père sculpteur et d'une mère peintre, Aperghis ne sait tout d'abord pas comment choisir entre le monde des arts plastiques et celui de la musique, qu'il a découvert en suivant les cours de piano d'un ami de la famille et en écoutant la radio. Il devient finalement compositeur, essentiellement en autodidacte. L'indépendance qui s'y manifeste, associée à une confiance inébranlable en sa propre force artistique, imprègne toute son œuvre jusqu'à aujourd'hui.
En 1963, il part pour Paris où il vit et travaille encore aujourd'hui. Il y cherche tout d'abord à se rattacher aux courants de composition les plus marquants de l'époque : le sérialisme représenté en France par Pierre Boulez, les expériences sur bande magnétique de la "musique concrète", la musique de masse de son compatriote Iannis Xenakis, qui vit à Paris aussi, et le théâtre instrumental de Mauricio Kagel.
À partir de 1970, il développe peu à peu son langage musical unique. La production d'Aperghis comprend plus de 100 œuvres, dont de nombreuses pièces pour instruments solistes, mais aussi, assez souvent, pour voix seule, comme les Récitations pour voix de femme de 1978, ou les Jactations (littéralement : bégaiement) pour baryton solo de 2001. Parallèlement, il écrit de la musique de chambre, des œuvres d'ensemble, plus rarement des œuvres pour orchestre.

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Jordi Savall aux Etats-Unis et au Canada

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Jordi Savall entamera ce 22 février une tournée de dix concerts aux États-Unis et au Canada, qui le conduira, avec Le Concert des Nations et La Capella Reial de Catalunya, dans neuf villes différentes jusqu'au 6 mars.

Ils débuteront  le 22 février au Carnegie Hall de New York avec un programme consacré à Monteverdi, repris le lendemain sur la même scène, cette fois avec la musique du Versailles baroque. Ce seront ensuite Boston, Toronto, Santa Barbara, Berkeley et Seattle avec les Musiques baroques de Versailles et Tous les Matins du Monde.

La Maestra, les candidates

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La deuxième édition du concours de femmes chefs d'orchestre La Maestra se déroulera du 3 au 6 mars 2022 à la Philharmonie de Paris qui organise cet événement avec le Paris Mozart Orchestra. Au total, 202 candidates de 48 nationalités et de 5 continents se sont inscrites, avec une moyenne d'âge de 35 ans.
Certains candidates de 2020 se sont représentés mais 132 femmes chefs d'orchestre se présentaient pour la première fois.

Le jury présidé par Deborah Borda, directrice générale du New York Philharmonic, comprend Marin Alsop, Claire Gibault, Ariane Matiakh et Markus Stenz.

Les candidates retenuess sont
Yeo Ryeong Ahn, 29 ans - Corée du Sud
Clara Baget, 23 ans - France
Mélisse Brunet, 45 ans - France
Mercedes Diaz Garcia, 42 ans - Espagne
Ustina Dubitsky, 33 ans - Allemagne
Tamara Dworetz, 32 ans - États-Unis
Beatriz Fernández Aucejo, 38 ans - Espagne
Vivian Ip, 35 ans - Hong Kong
Nikol Kraft, 33 ans - République tchèque
Maria Kurochkina, 32 ans - Russie
Natalia Raspopova, 39 ans - Australie
Joanna Natalia Slusarczyk, 36 ans - Pologne
Anna Sulkowska-Migon, 26 ans - Pologne
Zoe Zeniodi, 45 ans - Grèce

Sans Edo de Waart

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Edo de Waart se dédit de ses concerts avec l'Orchestre Symphonique de Chicago le mois prochain "en raison de complications imprévues dans le calendrier".

Le chef d'orchestre assistant du Boston Symphony, la jeune Russe Anna Rakitina, prendra le relais.

Ferenc Fricsay, 60 ans

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Ce 20 février 2022 marque le 60e anniversaire de la mort du chef d'orchestre hongrois Ferenc Fricsay.
Il a reçu sa formation musicale à l'Académie de musique Franz Liszt de Budapest et a été l'élève de Zoltán Kodály (composition) et de Béla Bartók (piano).
En 1939, il fait ses débuts à l'Opéra de Budapest dont il devient le directeur musical en 1945.
La percée internationale a lieu en 1947 lors de la création de l'opéra de Gottfried von Einem, Dantons Tod, au Festival de Salzbourg. En 1948, il dirige la création du Vin herbé de Frank Martin et, en 1949, celle d'Antigone de Carl Orff au Festival de Salzbourg. Jusqu'au début des années cinquante, il fut GMD du Deutsche Oper Berlin et, de 1956 à 1958, GMD du Bayerische Staatsoper.
À partir de 1959, il est chef principal de l'orchestre symphonique de la RIAS de Berlin et est acclamé par le public et la presse.
Ses nombreux enregistrements discographiques documentent son héritage musical.

On le sait moins

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En 1978, le père de la mezzo-soprano Brigitte Fassbaender, Willi Domgraf-Fassbaender, est décédé. Avec sa voix merveilleusement souple et son excellente technique, il était considéré comme l'un des meilleurs barytons lyriques de l'entre-deux-guerres. Il est né le 19 février 1897 à Aix-la-Chapelle sous le nom de Willi Fassbaender. Il a adopté le double nom de "Domgraf-Fassbaender" pendant son séjour à Stuttgart, afin d'éviter les confusions fréquentes avec son collègue Wilhelm Fassbinder.
Après ses études à Aix-la-Chapelle, Berlin et Milan, il fait ses débuts en 1922 au théâtre municipal d'Aix-la-Chapelle dans le rôle du comte Almaviva dans Les Noces de Figaro. Suivent des engagements à Berlin (1923-1925), à Düsseldorf (1925-1927) et à Stuttgart (1927-1930). De 1930 à 1948, il chante régulièrement à l'Opéra National Unter den Linden de Berlin et se fait alors se fait une réputation particulière de chanteur mozartien, notamment dans son rôle-phare de Figaro dans l'opéra de Mozart.
Après la guerre, Domgraf-Fassbaender s'installe à Nuremberg. Il s'y occupa entre autres des scènes municipales en tant que chef de troupe et travailla à partir de 1954 comme professeur au conservatoire Meistersinger. Il était un professeur de chant très demandé et couronné de succès. Ses élèves les plus remarquables furent Rita Streich et sa fille Brigitte Fassbaender.
Willi Domgraf-Fassbaender est décédé le 13 février 1968 à Nuremberg. Son héritage nous est parvenu par le biais de nombreux enregistrements discographiques, dont certains ont été réédités en CD.