Le Journal

Les Beatles à l'Univ'

par

L'Université de Liverpool, la ville du groupe de Lennon et Mc Cartney, a créé cette année un Master sur l’impact des Beatles dans l’industrie musicale et ses conséquences dans la région.
Des cours tout à fait sérieux, le Docteur Michael Jones est spécialiste de l’économie de la musique et des Beatles : Je n’imagine pas un Master sur Nirvana ou sur les Rolling Stones. Je ne minimise pas leur poids mais il y a un effet culturel durable avec les Beatles.  Très peu de chanteurs ou de groupes peuvent être étudiés comme ça, à part les Beatles [...] Ce n’est pas seulement un groupe, c’est un phénomène dans le temps."

Avec ce diplôme, l’Université promet des débouchés dans la musique, la culture et le tourisme.

 

Me We

par

Me We, c'est la réponse que le boxeur Muhammad Ali (Cassius Clay) a donnée à un groupe d'étudiants qui lui demandaient un poème en 1975.
Ce Me We est la devise pour l'édition 2022 de "cresc...", le festival biennal de musique contemporaine promu par l'Ensemble Modern et le Frankfurt Radio Symphony : En ces temps d'isolement, nous souhaitons créer de nombreuses rencontres, y compris interactives, entre les styles, les expériences, les émotions, les lieux et les cultures avec la prochaine édition de 'cresc...'[...] Faisons se rencontrer la musique contemporaine avec la sci-fi funk et l'afro-beat, l'Islande avec l'Afrique de l'Ouest, l'art sonore avec l'art culinaire.
La sixième édition de "cresc..." se déroulera du 25 au 27 février et les 4 et 5 mars entre Francfort, Darmstadt et Offenbach et se concentrera notamment sur la rencontre entre deux zones géographiques, l'Islande et l'Afrique de l'Ouest, et la transformation d'un "je" artistique-individuel en un "nous" socio-politique-collectif.

Stephen Sondheim meurt à 91 ans

par

Le légendaire compositeur et librettiste américain Stephen Sondheim est décédé à l'âge de 91 ans.
Après avoir appris auprès d'autres grands noms comme Oscar Hammerstein II et écrit des chansons pour des spectacles mineurs de Broadway et d'Hollywood, il a connu sa grande chance avec Leonard Bernstein qui lui a proposé d'écrire les paroles de son film West Side Story. Gypsy, Golfus de Roma, et A Little Night Music ont suivi, jusqu'en 1970.

En 1971, il met en scène Follies. En 1979, un autre grand succès, Sweeny Todd, tandis qu'en 1987, Into the Woods voit le jour.
Au total, il a reçu huit Tony Awards, le Prix Pulitzer pour Sunday in the Park with George et l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1990 pour Sooner or Later, chantée par Madonna dans le film Dick Tracy.

Le Prix Rolf-Hans Müller 2021

par

Le Bâlois Michael Künstle se voit décerner le prix Rolf-Hans Müller pour la musique de film 2021. Il reçoit cette distinction dotée de 10.000 euros pour sa composition pour Jagdzeit et "l'instrumentation très personnelle et particulière, qui combine habilement des instruments acoustiques insolites avec l'électronique, et qui intègre en partie des sources sonores du film, sans pour autant détourner l'attention de celui-ci".

Michael Künstle a étudié la composition à la Zürcher Hochschule der Künste.
À 21 ans, il a remporté le "Golden Eye Award" pour la meilleure musique de film lors du 1er concours international de musique de film du Festival du film de Zurich.
Depuis, Michael Künstle a participé à plus de 20 productions cinématographiques et composé pour des ensembles tels le Tonhalle Orchester Zürich et le Trio Eclipse. Ses œuvres ont été jouées en Suisse, en Italie, au Luxembourg, en France, en Pologne, en Autriche et en Allemagne. Ce qui le caractérise, c'est le mariage de la musique de film et de la musique contemporaine, sa richesse de couleurs musicales et ses rythmes enjoués.

Le prix Rolf-Hans Müller pour la musique de film est décerné tous les deux ans depuis 1992 à des compositeurs pour leurs musiques de film. Ce prix, organisé par la chaîne publique Südwestrundfunk, est fondé par la fondation Rolf-Hans Müller de Baden-Baden et la MFG Medien- und Filmgesellschaft Baden-Württemberg. Chef d'orchestre, compositeur et arrangeur, Rolf-Hans Müller a été étroitement lié à l'ancienne SWF (aujourd'hui SWR) pendant des années. Les précédents lauréats étaient Richard Ruzicka (2018), Julian Maas et Christoph Kaiser, Martina Eisenreich, Daniel Sus, Rainer Bartesch, Natalia Dittrich, Marco Hertenstein, Karim Sebastian Elias, Florian Appl, Johannes Kobilke, Jörg Lemberg, Ralf Wienrich, Frank Loef et Nikolaus Glowna.

Cette année, le jury était composé de Richard Ruzicka, Robert Gehring, Dr Peter Moormann, Prof. Jürgen Christ, Bernd Künzig et Harald Letfuß.

Une agence dédiée aux jeunes chefs

par

La fondation Lead ! d'Helsinki a ouvert une agence internationale pour les chefs d'orchestre prometteurs.
Les premiers clients sont l'Américain, Caleb Young, le Finlandais Joonas Pitkänen et l'Ukrainien-Norvégien Roman Reznik.
Les artistes bénéficieront d'un encadrement personnalisé de la part de Jukka-Pekka Saraste.

Nouvelle salle à Edimbourg

par

Le conseil municipal d'Édimbourg a approuvé la construction du Dunard Centre, nouvelle salle de concert d'une capacité de 1 000 places dont l'ouverture est prévue en 2026 et qui accueillera le Scottish Chamber Orchestra.
L'architecte en sera David Chipperfield et l'acousticien Minoru Nagata.
La dernière réalisation de ce dernier n'est autre que l'Elbphilharmonie de Hambourg.

Philippe Hirschhorn, 25 ans

par

Décédé il y a 25 ans d'une tumeur au cerveau, Philippe Hirshhorn reste heureusement bien présent dans la mémoire et dans le coeur des mélomanes. Et les plus jeunes peuvent le découvrir au disque : son Premier Concerto pour violon de Niccolò Paganini avec lequel il remportait en 1967 (à 21 ans) le Concours Reine Elisabeth reste définitivement un moment de grâce. Cette année-là, la concurrence était rude et Gidon Kremer se classait troisième. Les deux jeunes Lettons avaient été envoyés à Bruxelles pour représenter le fleuron musical du régime soviétique.

Philippe Hirshhorn ne s'est pourtant jamais hissé parmi les quelques grands noms de la musique classique et son parcours en intrigue plus d'un.
PourMischa Maiksy, Hirshhorn était "l’un des plus grands musiciens" qu’il ait eu la chance de rencontrer : "Une sorte de puissance mystique et ensorcelante émanait de son jeu. Je n’ai ressenti cela chez personne d’autre. Il s’approchait de la perfection musicale à tel point que cela devait devenir angoissant, n’est-ce pas ? Essayer d’atteindre quelque chose d’inatteignable. C’est une source de tension énorme."
En 1967, le soir de la finale, Marcel Doisy (RTB) exprimait ainsi son émotion : "Hirshhorn est un musicien incroyable. Ici à Bruxelles, bien qu’entouré de nombreux virtuoses, il se distingue par son niveau exceptionnel. […] Une seule et unique note a suffi à ébranler la salle entière. Cet artiste se trouve littéralement au cœur de sa carrière."
Hirshhorn avait profondément impressionné tant le public que le jury. Sa technique fantastique, couplée à une sensibilité musicale et une puissance hors-normes, faisait l’unanimité. Et on retrouve cette approche, cette signature sonore unique et puissante sur les rares enregistrements qu’il nous a laissés.

Philippe Hirshhorn était pourtant d’une impitoyable sévérité envers lui-même. Dans le documentaire De Winnaars du réalisateur néerlandais Paul Cohen, Hirshhorn s’observe sur un vieux cliché pris juste après l’annonce de la décision du jury. Le visage du jeune homme, entouré par la foule, ne rayonne pas de joie. Se pointant du doigt, Hirshhorn déclare : "Vous voyez ? Quel drame. De la joie ? Non. De la mélancolie, c’est tout." Et un peu plus loin : "Quel frimeur, ce type… J’ai joué n’importe comment. D’une manière ou d’une autre, j’ai jeté de la poudre aux yeux du jury. Et j’ai gagné."  Comme si le jury -qui comptait celle année-là David Oïstrakh, Yehudi Menuhin, Arthur Grumiaux et Theo Olof- lui avait attribué à tort ce Premier Prix...

Plus tard, il surprit parfois. Ainsi, il refusa de collaborer avec Herbert von Karajan et ses allures de demi-dieu : il ne pouvait s’identifier à l’approche de Karajan. Son refus en étonna plus d'un, tant ses admirateurs que ses détracteurs, car le nom et la renommée de Karajan rayonnaient aussi sur les solistes avec lesquels il travaillait.

Bien qu’il ait partagé la scène avec de grands orchestres -London Symphony Orchestra, Royal Philharmonic Orchestra, Wiener Symphoniker,...- Hirshhorn fut toujours de ceux qui œuvrent dans l’ombre. Entre 1989 et 1993, il rejoignit cependant le jury du Concours Reine Elisabeth pour violon. Et cet homme qui préférait l’enseignement à la scène partagea longtemps ses connaissances et son savoir-faire aux conservatoires d’Utrecht et de Bruxelles. Dès 1973, il s’était d’ailleurs installé à Bruxelles et avait obtenu la nationalité belge. Quant à son rôle de pédagogue, il l'évoquait avec beaucoup d'humilité: Évidemment, cela me permet de payer mes factures. Mais… c’est vraiment stimulant d’un point de vue intellectuel.

À Utrecht, Janine Jansen fut une de ses élèves. Le compositeur russe Victor Kissine avait reçu un jour un appel téléphonique d’Hirshhorn qui venait d’entendre la jeune violoniste et voulait partager son enthousiasme et sa surprise. Il la prit sous son aile alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle confie volontiers qu’elle lui doit en grande partie le lancement de sa carrière. Quand elle l'évoque, elle parle d'un "musicien électrisant", un professeur capable de mettre ses élèves sous haute tension. Et elle raconte qu'un jour, Hirshhorn lui demanda de jouer la même phrase de cinq manières différentes. Après un "Bien, tout cela se ressemble un peu. Maintenant, essaie de faire quelque chose de vraiment différent", elle fit une nouvelle tentative. Hirshhorn lui demanda alors de se laisser complètement aller : "Joue cette phrase de la manière dont tu la ressens vraiment".
Après le portrait intime et intrigant d’Hirshhorn,Paul Cohena réalisé en 2010 le film Janine, où la violoniste évoque sa vie et son travail. Ici aussi, l’éloge de son ancien professeur est en bonne place.
Philippe Hirshhorn et Janine Jansen ne se sont côtoyés que pendant deux ans : en 1996, Philippe Hirshhorn décédait d’une tumeur cérébrale à l’âge de 50 ans. Grâce à l’intervention de la Reine Fabiola, il est enterré au coeur du magnifique cimetière classé du Dieweg (Uccle), non loin d'Hergé, de l’architecte Paul Hankar et du peintre français Jacques-Louis David.

Décision judiciaire à Saragosse

par

Une décision du Tribunal des affaires contentieuses de Saragosse a déclaré nul le processus de sélection des artistes résidents de l'Auditorium pour 2019 et 2020, contraignant à une nouvelle évaluation des groupes qui se sont présentés. Il s'agit d'une décision lourde de conséquences économiques et managériales tant pour les groupes musicaux qui ont déjà reçu leurs salaires que pour une institution dont le bon fonctionnement est remis en cause.
Le groupe musical qui est allé en justice est El Triunfo de Ariadna qui avait été exclu du processus.

Le juge annule donc l'ensemble du processus de sélection, considérant que la proposition des groupes de résidents n'était pas "conforme à la loi". Le "Comité de sélection" doit procéder à "une nouvelle évaluation des groupes présentés à l'appel à candidatures après avoir établi les critères nécessaires pour les réaliser conformément aux termes de l'appel à candidatures et en incluant une motivation suffisante pour montrer quels groupes n'ont pas fourni la documentation requise dans les termes de l'appel à candidatures ou une documentation insuffisante et comment cela a été évalué dans les notes".

La décision, rendue publique lundi, peut faire l'objet d'un recours dans les quinze jours. Si elle devient définitive, certains des groupes qui ont profité des résidences devraient rendre l'argent reçu à l'époque. Et "l'accord avec les groupes de résidents pour 2019 et 2020 a été prolongé pour l'année en cours, donc si le processus de sélection n'est pas conforme à la loi et doit être répété, les résidences de cette année ne sont pas non plus valables".

L'instrument de l'année

par

Après la clarinette (2008), la trompette (2009), la contrebasse (2010), le trombone (2011), le basson (2012), la guitare ou le bağlama (2013), l'alto (2014), le cor (2015), la harpe (2016), le hautbois (2017), le violoncelle (2018), le saxophone (2019), le violon (2020) et l'orgue (2021), c'est la batterie qui est désignée instrument de l'année en Allemagne. Il s'agit du premier instrument de percussion à occuper cette place.
Les conseils régionaux de musique de 13 Länder coordonneront à partir de janvier 2022 des projets et des concerts sollicitant des fabricants d'instruments, des musiciens professionnels et amateurs ainsi que des compositeurs et des étudiants.

L'opération "Instrument de l'année" a été lancée en 2008 par le Conseil régional de la musique du Schleswig-Holstein. Depuis, Berlin, Brandebourg et Brême, puis le Bade-Wurtemberg, la Hesse, la Thuringe, la Sarre et la Saxe ont rejoint l'action. En 2019, la Rhénanie-Palatinat a suivi, et en 2020, la Bavière. Cette année, Hambourg et la Basse-Saxe participent également pour la première fois.

 

Iride Martinez enseignera à Munich

par

La soprano costaricaine Iride Martínez occupera une chaire de chant à la Hochschule für Musik und Theater de Munich à partir du 1er décembre 2021.

Iride Martínez a commencé sa formation au Costa Rica.
En 1994, elle a fait ses débuts au Teatro de la Ópera de Roma dans le rôle de Norina dans Don Pasquale. De 1995 à 2002, elle a été membre de la troupe de l'Opéra de Cologne. Au Semperoper de Dresde, elle a chanté Zerbinetta dans Ariadne auf Naxos (1999) et Sophie dans Der Rosenkavalier (2000).
En 2008, elle a fait ses débuts à la Scala de Milan et en 2011 au Royal Opera House de Londres. Jusqu'en 2016, elle a fait partie de la troupe de l'Opéra d'État de Vienne où elle a notamment chanté la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée.
En concert, on a pu l'entendre avec l'Orchestre du Gürzenich de Cologne, l'Orchestre Symphonique de Vienne ou l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Elle a travaillé avec des chefs d'orchestre tels que Lorin Maazel, Ivor Bolton et Sir Colin Davis.
Iride Martinez a déjà enseigné aux Conservatoires de Nuremberg et de Weimar.