Le Journal

La culture, poids lourd de l’économie genevoise

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Nos collègues de la Tribune de Genève "décodaient" hier les résultats de la première étude approfondie permettant de chiffrer les bénéfices engendrés par les activités créatives et culturelles dans le canton. En voici l'essentiel.

" Cette analyse quantitative du poids de l’économie créative et culturelle (ECC) à Genève a été menée par José Ramirez, professeur d’économie d’entreprise à la Haute Ecole de gestion, sur mandat conjoint de la Ville et du Canton, à travers, respectivement, le Département de la culture et du sport (DCS) et le Département de l’instruction publique, de la culture et du sport (DIP).

Les résultats confirment un fait déjà établi dans d’autres villes suisses et européennes, et dont beaucoup, à Genève, avaient l’intuition: la culture occupe une place prépondérante dans l’économie du canton. Que ce soit en termes d’emplois ou de valeur ajoutée -soit la différence entre le chiffre d’affaires et les achats nécessaires pour réaliser l’activité- le secteur s’inscrit en deuxième position, derrière la finance mais devant l’horlogerie ou la construction. Avec presque 4,6 milliards de francs de valeur ajoutée et plus de 6% des emplois dans le canton, il s’agit d’un secteur majeur de l’économie genevoise.

Grâce à cette démonstration quantifiée, voilà un outil précieux en matière de politique publique. Elle prouve l’importance des soutiens publics comme facteur de dynamisme en général et pour l’aide à l’entrée sur un marché en particulier, comme celui du livre ou du cinéma. Elle contribuera également à déterminer ce qui encourage ou, au contraire, freine le secteur. On sait par exemple qu’un des tout premiers moteurs, ce sont les locaux à prix abordable pour des artistes ou des personnes actives dans l’innovation. L’ECC comprend en effet une foule d’indépendants et de micro-entreprises.

Ce dernier élément ressort d’ailleurs clairement de l’examen du professeur Ramirez : davantage qu’ailleurs, les processus de production dans l’ECC sont principalement réalisés dans des entités de petite taille (associations, fondations, sociétés anonymes ou autres), comptant moins de 10 employés, pour beaucoup à temps partiel. La cohabitation de ces modestes organismes avec de plus grandes structures fait la preuve de l’impressionnante diversité du paysage culturel genevois, lequel est loin de s’inscrire uniquement dans le secteur subventionné: à côté des musées ou des théâtres, dont l’existence dépend essentiellement des contributions publiques, quantité d’architectes, de bijoutiers ou de designers pourvoient à la richesse du canton. Toutes les formes de créativité y sont représentées, et ce de manière professionnelle. Une créativité qui s’exprime bien sûr dans les arts, mais aussi dans la presse, l’enseignement, l’industrie du jeu, la préservation du patrimoine ou les agences de brevets.

Enfin, particularité de ce secteur en pleine expansion entre 2011 et 2014, le nombre d’emplois associés à la culture à Genève a augmenté de 2,9% contre 1,6% pour le reste de l’économie. Certains biens et services culturels génèrent ainsi des externalités positives, autrement dit un agrément dont on profite sans en avoir payé le coût, qui contribue au bien-être global, à la qualité du lien social et même à la santé de la population.

Reste maintenant à valoriser le contenu de cette étude qui a identifié un nouvel acteur dans le paysage économique genevois. Il faut décloisonner, mettre en commun les ressources de ce puzzle fort étoffé mais encore très segmenté, ouvrir le dialogue avec les instances économiques, faire reconnaître cette richesse et ce poids par le secteur créatif et culturel lui-même.

La culture en trois cercles et treize domaines
L’économie créative et culturelle n’est pas une notion standard. Elle englobe une large palette d’activités, qui varie selon les études et rend de ce fait délicate leur comparaison. L’analyse du professeur Ramirez a défini un champ propre à Genève, en prenant en compte les définitions de l’Office Fédéral de la culture et de l’Ocstat, ainsi que le champ d’intervention des pouvoirs publics genevois, à l’aide du répertoire des entreprises du canton. Le chercheur a organisé son cadre statistique autour de 13 domaines d’activité et de trois "cercles concentriques". Les premiers incluent musique, livres, arts plastiques, film/TV/radio, arts vivants, design/photographie/publicité, architecture, industrie du jeu et software, artisanat, presse, enseignement et formation, préservation et administration publique, divers autres (notamment organisation de congrès ou agences de brevets). Les trois cercles symbolisent les fonctions de l’ECC: au cœur réside la production artistique brute, comme le dessin, la danse et l’édition de livres; le deuxième cercle regroupe la diffusion et la commercialisation de ces biens, comme le commerce d’œuvres d’art, les services de réservation de tickets ou les ventes de journaux; la couronne extérieure comprend la gestion, l’administration et la formation, soit par exemple l’organisation de salons, les hautes écoles spécialisées ou la gestion des bibliothèques. Il est à noter que seuls la presse et les arts vivants s’inscrivent dans les trois cercles. En outre, le domaine «divers autres» est celui qui a le plus de poids, notamment en matière d’emploi."

La Ministre Françoise Nyssen s'entoure de compétences

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En France, Claire Guillemain rejoint le cabinet de Françoise Nyssen au Ministère de la Culture, en qualité de conseillère spectacle vivant. Elle aura en charge les dossiers du théâtre, de la danse, de la musique mais aussi toute le champ social, notamment le suivi de l’accord sur l’intermittence. Claire Guillemain a une formation musicale et travaille depuis vingt ans dans le secteur.
Elle était jusqu’ici Directrice Générale de l’Orchestre National de Lorraine et de Metz en Scènes. Auparavant, elle avait  occupé les fonctions de directrice déléguée de l’ensemble musical La Simphonie du Marais (direction Hugo Reyne) avant d’être déléguée générale du syndicat PROFEDIM depuis 2009. Elle a aussi été Présidente de la Fédération des Entreprises du Spectacle vivant, de la Musique, de l’Audiovisuel et du Cinéma (FESAC) qui regroupe 32 organisations professionnelles dans 9 champs conventionnels du spectacle vivant et enregistré.
Elle a reçu cette année les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur et les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

En savoir plus sur http://www.sceneweb.fr/claire-guillemain-sera-conseillere-spectacle-vivant-de-francoise-nyssen-ministere-de-culture/#YVisMBz3KUeO7P3H.99

Les Proms à Paris ?

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La Philharmonie de Paris clôturera ce soir sa saison sur une note originale.
Après l’Ouverture des Noces de Figaro (Mozart) et la Symphonie n°4 de Beethoven, Thomas Hengelbrock et l'Orchestre de Paris proposeront un programme invitant le public à la danse : l’Ouverture de la Chauve-Souris (Strauss) et des airs de l’Orphée aux enfers (Offenbach).
La Philharmonie souhaite ainsi transposer à Paris l’atmosphère des Proms de Londres.
Pour la circonstance, la salle sera configurée spécialement, avec 800 places debout.

Stéphane Denève s'envole

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L'Orchestre Symphonique de Saint-Louis a annoncé hier la nomination de son nouveau chef (le 13e de son histoire) qui succèdera à David Robertson.
Il s'agit du Français Stéphane Denève (45 ans), déjà fréquemment invité là-bas depuis 2003. Le contrat de trois ans débute avec la saison 2019-20.
Avec le Brussels Philharmonic qu'il dirige actuellement, Stéphane Denève s'impose encore dans les plus récents souvenirs puisqu'ils ont accompagné les Finalistes du Concours Reine Elisabeth la semaine dernière.
Principal chef invité chef invité de l'Orchestre de Philadelphie et directeur du Centre for Future Orpertral Repertoire (CffOR), Stéphane Denève a dirigé précédemment le Royal Scottish National Orchestra (2005-12) et l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart/SWR (2011-16).

Un héros local à Londres

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Cette année, le récipiendaire du Prix national de Héros inconnu organise des voyages à l'opéra pour les jeunes locaux.
Anthony Garner aura 70 ans au moment de la remise des Housing Heroes à Londres.

Quand il s'est rendu compte que les jeunes qu'il croisait osaient rarement se risquer au-delà de leur quartier malgré tout ce qu'offre Londres, Anthony Garner a décidé de "faire quelque chose" pour leur ouvrir de nouvelles perspectives culturelles.
Il s'est d'abord tourné vers des entreprises locales pour le parrainage puis il a contacté le Royal Opera House et l'a persuadé d'offrir des billets à tarifs réduits pour "ses" jeunes et leurs parents.
Depuis lors, Anthony Garner a obtenu un financement pour ses programmes de visites, y compris aux Kew Gardens, Tate Modern et London Zoo.

Je voulais les emmener vers un autre horizon culturel et voir s'ils en tireraient davantage de fierté.[...] Kew Gardens est mon meilleur souvenir : à mesure que le jour passait, je les voyais sourire parce qu'ils avaient découvert des choses qu'ils n'avaient jamais vues auparavant
. [...] Il y a 25 à 30 endroits où j'aimerais organiser des visites, y compris le Musée des sciences et le Musée Victoria et Albert.
Vous habitez bien plus d'endroits que celui où vous êtes domicilié. Avec eux, votre monde se développe et vous vous rendez compte que vous vivez dans un environnement incroyable.

 

Un nouveau concertmeister au Met

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Le violoniste canadien-américain Benjamin Bowman sera le nouveau concertmeister de l'orchestre du Metropolitan Opera. Une fonction qu'il partagera avec David Chan en poste depuis 2000.
Benjamin Bowman, âgé de 38 ans, est actuellement à l'American Ballet Theatre.
Il remplacera le Canadien Nikki Chooi.

Formé au Curtis Institute of Music, Benjamin Bowman est un familier des mélomanes et des musiciens aux Etats-Unis, en Europe et en Asie comme soliste ou chambriste et très impliqué dans les domaines de la musique contemporaine, l'improvisation et le travail avec les chanteurs et compositeurs.
Il a été largement enregistré au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Pologne, en Hongrie, en Suisse, aux Pays-Bas, au Danemark et en Corée et sa discographie (soliste et chambriste) est disponible sous les labels RCA Red Seal, ATMA Classique et Innova.

Ses hobbies ? Il compose, fait des arrangements la musique et s'engage dans la musique électronique.

Les Prix FEDORA 2017

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Le projet irlandais The Second Violinist, de la compagnie Wide Open Opera et Landmark Productions remporte le Prix FEDORA-Generali pour l’Opéra (150 000 euros). L’œuvre composée par Donnacha Dennehy et mise en scène par Enda McAdams sera présentée le 27 juillet 2017 au Black Box Theatre à Dublin, dans le cadre du Galway International Arts Festival.

La pièce Love Chapter 2, de la compagnie L-E-V des chorégraphes israéliens Sharon Eyal et Gai Behar, reçoit quant à elle le Prix FEDORA-Van Cleef and Arpels pour le Ballet (100 000 euros). Elle sera présentée à Montpellier le 6 juillet 2017, dans le cadre du Festival Montpellier Danse.

Créé en janvier 2014 et présidé par Jérôme-François Zieseniss, FEDORA a pour objectif de soutenir le renouveau et la création dans le domaine de l’opéra et du ballet.

Nouvelle grève à Toulon

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Depuis deux mois, les musiciens et les choristes de l’Opéra de Toulon ont entamé un bras de fer avec leur direction. Après un premier mouvement de grève en avril dernier, la représentation de ce dimanche n’a pas eu lieu, pas plus que la première et la seconde de Roméo et Juliette.

La poursuite du préavis de grève (90% de votes chez les musiciens, 50% chez les choristes) est due au fait que malgré plusieurs rencontres avec la direction et la métropole Toulon Provence Méditerranée, il n’y a aucune avancée sur le principal point de désaccord : l’intégration des primes d’ancienneté au salaire minimal de base.

Finalistes du Concours Van Cliburn

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On connaît désormais les noms des six finalistes :

- Kenneth Broberg (23 ans, USA)
- Rachel Cheung (25 ans, Hong Kong)
- Yury Favorin (30 ans, Russie)
- Daniel Hsu (19 ans, USA)
- Yekwon Sunwoo (28 ans, Corée du Sud)
- Georgy Tchaidze (29 ans, Russie).

Du mercredi 7 au samedi 10 juin, les finales se dérouleront en deux parties pour chacun.
Chaque candidat interprétera d'abord, avec le Quatuor Brentano, un quintette pour piano choisi parmi les quatre quintettes proposés ci-dessous :
Brahms : Quintette pour piano en fa mineur, opus 34
Dvořák : Quintette pour piano en la majeur, opus 81
Franck : Quintette pour piano en fa mineur
Schumann : Quintette pour piano en mi bémol majeur, opus 44

Chaque candidat interprétera aussi un concerto (librement choisi dans le répertoire pour orchestre symphonique et piano solo) avec l’Orchestre Symphonique de Fort Worth, sous la direction de Leonard Slatkin.

 

Grand chantier à Genève

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L’opération est entièrement financée par une fondation genevoise, avec la participation de la Loterie Romande. Les travaux ne coûteront rien aux collectivités.