Les quatuors d'un poète

par
Grieg Quatuors

Edvard GRIEG
(1843 – 1907)
Quatuor à cordes N°1 op. 27 ; Quatuor à cordes N°2 EG117 ; Fugue EG 114
Meccore String Quartet
2017 DDD 57’09 Livret anglais, français, norvégien, allemand SACD MDG 903 1998-6

Le premier quatuor de Grieg est une œuvre peu connue. Son interprétation est en fait assez difficile, non pas seulement techniquement, mais, pour que la musique fasse sens, il faut vraiment travailler le phrasé et les nuances. Des quelques enregistrements existant, il faut privilégier celui des Hagen (Myrios Classics 2011). La musique est souvent agitée, hésitant entre une intériorité exprimée par le chant, et une dramaturgie conflictuelle. Elle reflète la crise que traversait le couple Grieg au moment de sa composition (1877/78). L’interprétation du quatuor Meccore est une heureuse surprise. Il semble que ce beau quatuor de Grieg trouve petit à petit sa place dans le grand répertoire des quatuors. Il s’agit d’une des cinq œuvres de chambre du compositeur norvégien. Une sixième, le deuxième quatuor, est restée inachevée. Comme toute la musique de Grieg, elle témoigne d’une harmonie originale dont on trouve l’équivalent dans ses fameuses pièces lyriques pour piano. C’est là un grave péché aux yeux de nos contemporains, qui considèrent généralement que la musique contrapuntique est plus savante, et donc plus valable, que celle basée sur l’harmonie. Si l’on ajoute à cela le fait que Grieg est surtout un maître de la petite forme, on comprend pourquoi il est souvent catalogué comme un petit maître. Mais c’est se méprendre. On ne compare pas un grand romancier avec un poète : c’est là deux formes d’expression très différentes. Les deux sont nécessaires. Dans les œuvres de chambre de Grieg, on est en tous cas loin du « rose bonbon » tel que Debussy parlait de Grieg, en faisant ainsi référence à la couleur des partitions de Grieg chez Peters, son éditeur de Leipzig. Le deuxième quatuor est une œuvre inachevée. Il ne comprend dès lors que deux mouvements. C’est la « petite sœur légère et joyeuse » (Grieg) du premier quatuor. Quant à la Fugue en fa mineur, il s’agit d’un travail d’étudiant, certes abouti, mais sans grande originalité.
Dominique Lawalrée

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 9 - Interprétation 9

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