L’explosif Ice Field de Henry Brant

Henry Brant (1913-2008) : Ice Field. Cameron Carpenter, orgue ; San Francisco Symphony Orchestra, Michael Tilson Thomas et Edwin Outwater. 2014 - 24’31’’- SFS Media.

Michael Tilson Thomas et le label SFS Media proposent exclusivement en support digital l’une des oeuvres les plus marquantes de ce début de XXIe siècle : le Ice Field d’Henry Brant. Peu connu sur cette rive de l’Atlantique, Brant fut une figure majeure de la vie musicale d’Amérique du Nord. Musicien proche de l’avant-garde, il fut inspiré par l’oeuvre pionnière et radicale de Charles Ives dont il garda un goût pour les expérimentations sonores et spatiales. Ainsi son Ice Field (2001) convoque un orchestre gigantesque d’une centaine de musiciens divisés en différents groupes instrumentaux parfois importants, parfois réduits, entre lesquels s’immisce un orgue. Il faut même deux chefs d’orchestre pour coordonner cette masse instrumentale pléthorique et volcanique. Grand admirateur de l’oeuvre d’Henry Brant, le trublion Cameron Carpenter s’intègre avec maestria dans ce magma symphonique fait de conflagration des pupitres de réminiscence de fanfares parfois jazzy et de transes de percussions. Une sorte de fusion de tous les échos du XXe siècle.

Si l’interprétation d’Ice Field est un défi musical, elle reste également un défi “sonore” pour rendre l’effet de spatialisation. Le producteur Jack Vad et son équipe technique ont utilisé la technologie Dolby Atmos pour répondre à cet enjeu avec le niveau d’exigence requis.

Une oeuvre unique et inclassable dans l’Histoire de la musique pas sa démesure, contemporaine cousine du Sacre du printemps de Stravinsky et d’Amériques de Varèse.