Lio Kuokman et Jorge Luis Prats à l'OPMC

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Le chef d'orchestre Lio Kuokman est de retour avec l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo.  En 2023 avec Hélène Grimaud dans le Concerto n°1 de Brahms, l'année passée dans un programme russe avec Daniel Lozakovich. Cette année, il revient dans un programme lié aux Etats-Unis et il convainc tout autant l’orchestre et le public. 

Le programme commence par les 3 danses de la comédie musicale On the Town de Leonard Bernstein. C'est un plaisir de voir Lio Kuokman diriger, il déborde d'énergie et danse vraiment la musique.  La joie et la légèreté sautent aux yeux, l'orchestre répond magnifiquement. Les motifs rythmiques complexes sont traités avec facilité. Tout est fluide, vif et précis.

Le pianiste d'origine cubaine Jorge Luis Prats revient à Monaco avec le Concerto en fa de Gershwin. Ce concerto de forme classique est génial par sa vitalité mélodique et ses enchaînements spontanés.  Prats a connu la gloire, c'est vraiment dommage qu'il n'ait plus toute la visibilité qu'il mérite.  Il n'a rien perdu de sa virtuosité. Prats fait "swinguer" le concerto avec ardeur. C'est une performance ingénieuse et inspirante. Son jeu magistral, passionné, expressif et flamboyant enflamme le public. Il offre deux bis de compositeurs cubains, que personne ne joue aussi bien que lui tout d'abord Siempre en mi corazon d'Ernesto Lecuona, une mélodie qui touche les cordes sensibles puis Trois danses cubaines d'Ignacio Cervantes. L'interprétation de Prats est truffée de sensualité, d'humour, de délicatesse, de mélancolie, de saveur et de passion. 

L'Adagio pour cordes est l'œuvre la plus connue de Samuel Barber. Cette musique d'une grande intensité se retrouve dans les bandes originales d'une trentaine de films et a été jouée à de nombreuses occasions lors d'obsèques de grandes personnalités et de commémorations.Les musiciens de l'OPMC et Lio Kuokman ont littéralement investi la scène avec cœur, âme et émotion. Chaque détail, chaque nuance de profondeur spirituelle est explorée. Toutes les émotions surgissent simultanément et tourbillonnent sans fin.

Trois ans à peine avant sa mort, exilé aux USA, Rachmaninov témoigne d’une étonnante vigueur pour écrire sa toute dernière œuvre, des Danses symphoniques aussi vivifiantes que fantomatiques. Le compositeur signe alors l’une de ses partitions orchestrales les plus brillantes et inventives, dans laquelle ne manque pas d'exprimer la mélancolie qui l’avait accompagnée tout au long de sa vie.  Il nous entraîne dans un voyage qui couvre et résume toute sa vie, en trois danses symphoniques époustouflantes. Rachmaninov est le maître de certaines des lignes mélodiques les plus glorieuses, riches et luxuriantes de la musique. Lio Kuokman élève l'orchestre vers des sommets. Sa direction est animée, énergique, captivante et passionnée.

Monte-Carlo,  Auditorium Rainier III,  11 mai

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Emma Dantec / OPMC Communication

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