"Metamorfose" : le violoncelle norvégien
Carl Gustav Sparre Olsen (1903-1984) : Metamorfose, Op. 80 n°2 – Oistein Sommerfeldt (1919-1994) : Mini-suite pour violoncelle solo, Op. 43 – Arne Nordheim (1931-2010) : Clamavi – David Monrad Johansen (1888-1974) : Suite pour violoncelle et piano, Op. 24 – Edvard Grieg (1843-1907) : Sonate pour violoncelle et piano, Op. 36. Frida Fredrikke Waaler Waervagen, violoncelle -Ingrid Andsnes, piano. 2018-DDD-66’02-Textes de présentation en norvégien et anglais-Lowe-LWC1150
Un rêve d’enfance devenu réalité. A en croire le texte de présentation, le présent enregistrement n’est pas une simple compilation d’œuvres nordiques mais bien un projet réfléchi et en hommage à divers paramètres tels que l’enseignement qu’a reçu l’artiste plus tôt. Avec Grieg au centre, quatre compositeurs norvégiens se succèdent. Pourquoi Grieg ? Certainement pour l’influence significative de l’auteur de Peer Gynt sur les générations futures. La Suite de David Monrad Johansen, dessinée en 1943 puis revisitée en 1968, se compose de cinq mouvements avec moult contrastes et atmosphères, de l’introspection au folklore. Avec Metamorfose (1982), c’est la musique traditionnelle norvégienne qui plante le décor. Alors que le minimalisme prime dans la Mini-suite de Sommefeldt, Nordheim compose Clamavi en préface d’un concerto pour Rostropovich. Une œuvre très personnelle que l’auteur lui-même souhaiterait voir exécuter lors de ses funérailles.
Une multitude d’idées et de couleurs donc que Frida Fredrikke Waaler Waervagen partage avec nous sur disque. Jouant un Nicolas Lupot de 1823, elle déploie ici une très large palette de sonorités et d’accents au service du matériau musical. Ajoutez à cela à un son riche, rond, en soi d’une beauté absolue, et vous avez affaire à un très beau violoncelle dans un répertoire tristement méconnu. Un timbre expressif avec un grain de son dosé, qui vibre et qui nous fait vibrer au plus profond. On est très vite touché par la pensée musicale de l’artiste, judicieusement accompagnée par le piano d’Ingrid Andsnes, délicat et attentif dans Johansen et volontairement impétueux et piquant dans Grieg. Une bien belle découverte à saluer et une initiative du Label Lowe à soutenir.
Ayrton Desimpelaere
Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10