Musique de la Renaissance au Festival Musical de Namur
Cette année marque les 60 ans du Festival Musical de Namur. Dédiée à Jodie Devos, qui devait s’y produire le 11 juillet, cette 31ème édition a débuté le 6 juin (avec un concert Haendel en prélude le 28 mai) et se clôturera le 13 juillet par un concert autour du thème des oiseaux.
Le mardi 2 juillet fut l’occasion d’entendre un concert consacré à des œuvres de la Renaissance, et plus particulièrement à la figure de l’Homme Armé. Interprété par l’Ensemble Clément Janequin et Les Sacqueboutiers de Toulouse, le programme complet sera détaillé en fin d’article.
Le début du concert fut quelque peu mitigé. La position en alternance (un musicien, un chanteur) des artistes n’a pas directement porté ses fruits et la balance s’en est ressentie, livrant un résultat quelque peu brouillon. Ce sentiment s’est poursuivi dans la pièce instrumentale Pavane et Gagliarde de la Guerre de Pierre Phalèse, qui a vu de nombreux problèmes de mise en place apparaître.
La pièce suivante, le Gloria de la Missa de Bomba de Pedro Bermúdez fut aux antipodes de la précédente. Balance parfaite, équilibre total, symbiose des chanteurs et de l’organiste Yoann Moulin, sans aucun doute l’une des plus belles interprétations de la soirée. Cette œuvre a permis aux artistes d’entrer totalement dans leur concert, et de nous livrer par la suite une copie parfaite. Pour les meilleurs moments, nous pouvons également citer La Guerra de Mateo Flexa ou bien le Benedictus de la Messe La Bataille ainsi que La Guerre de Clément Janequin (dont la fin étonnante pourrait avoir sa place dans un concert de musique contemporaine).
Les Sacqueboutiers de Toulouse ont livré une belle prestation, bien que leurs œuvres uniquement instrumentales ne furent pas les plus convaincantes du concert. L’Ensemble Clément Janequin a quant à lui parfaitement joué son rôle. Dominique Visse, haute-contre et direction a survolé la soirée de sa voix pure et angélique, envoûtant le public de la première à la dernière seconde. Pour contrebalancer ses aigus inouïs, quoi de mieux qu’une basse impressionnante de profondeur et de coffre. Renaud Delaigue a parfaitement tenu ce rôle, sa voix riche et chaude enrobant l’ensemble sans jamais avoir l’air de forcer. Ce duo magnifiquement équilibré a été sublimé par les ténors Olivier Coiffet et Hugues Primard ainsi que le baryton Vincent Bouchot, tous trois très à leur affaire durant tout le concert.
Namur Concert Hall, le 02 juillet 2024.
Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.
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