Reprise des Noces à Lausanne

par

Le Nozze di Figaro
Pour achever sa première saison dans son théâtre reconstruit, l’Opéra de Lausanne reprend la production que Marco Arturo Marelli avait présentée en avril 2007. Dans des décors et costumes extrêmement sobres, suggérant un XVIIIe siècle campagnard, tout se met en place sans la moindre aspérité.
Riccardo Novaro retrouve le personnage de Figaro en lui prêtant une distance ironique qui impose sa stature face aux malversations du Comte, incarné par un Alex Esposito, brutalisant parfois ses aigus pour conférer au rôle sa dimension machiavélique. Bénédicte Tauran dessine une Susanna, sûre de ses moyens, tant scéniques que vocaux, alliant spontanéité et musicalité, alors que Carmela Remigio doit d’abord trouver ses marques avant de nimber sa Comtesse d’une douloureuse suavité. Annalisa Stroppa use du grain sombre du timbre pour jouer un Cherubino en proie à ses premiers émois amoureux. Face au veule Bartolo de Daniel Golossov et au Basilio goguenard de Stuart Patterson, Jeannette Fischer n’a aucune peine à mener son projet matrimonial ; et ô combien mérite-t-elle que soit rétablie son arietta au dernier acte ! A la tête du Chœur de l’Opéra de Lausanne (préparé par Véronique Carrot) et d’un Orchestre de Chambre de Lausanne d’une rare fluidité, Theodor Guschlbauer imprègne cette folle journée d’une dynamique endiablée, même si quelques décalages se glissent dans l’engrenage.
Paul-André Demierre
Opéra de Lausanne, le 7 juin 2013

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