Sharon Eyal, Love Chapter 2, une parenthèse onirique 

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En ces nuits interminables de février, Sharon Eyal nous offre un rêve éveillé : celui d’une chorégraphie qui se renouvelle sans cesse portée par des danseurs habités. 

Dès l’ouverture du rideau, on plonge dans une atmosphère propre aux pièces de Sharon Eyal. Les danseurs portent des body couleur peau et des chaussettes noires qui montent jusqu’aux mollets. Ces costumes et la pénombre minutieusement pensée par Alon Cohen ne sont là que pour souligner les lignes des danseurs et rendre la danse encore plus forte. 

Le  battement des percussions électroniques d’Ori Lichtik instaure progressivement une transe sur laquelle Sharon Eyal prend appui. La danse puise dans les racines classiques (rond de jambe, demi-pointes) avec quelques touches de danse latine notamment dans les mouvements du bassin. Si les danseurs sont souvent à l’unisson avec une parfaite maîtrise technique, chaque interprète développe sa singularité et nous hypnotise. Certains pas miment les battements du cœur, d’autres fois ce sont les mains qui se placent pour en dessiner la forme de celui-ci. 

L'envoûtement finit par une montée en puissance totale, mais le rideau se ferme avant l’apothéose. Comme pour les beaux rêves, on tente de prolonger l’instant en fermant les yeux, ce qui permet de le graver à jamais.

Saint-Ouen, Espace 1789, 7 janvier 2025

Maïa Koubi

Crédits photographiques : André Le Corre

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