Splendeurs automnales

par
Nelson Freire

Johannes BRAHMS
(1833 - 1897)
Sonate n°3 en fa mineur op. 5 - Intermezzo op. 76 N°3, op. 76 n°4 - Capriccio op. 116 n°2, op. 116 n°4 - Intermezzo op. 117 n°2 - Intermezzo op. 118 n°2 - Ballade op. 118 n°3 - Klavierstücke op. 119 - Valse op. 39 n°15
Nelson Freire (piano)
2017-DDD-73'14''- Textes de présentation en anglais, français, allemand-Decca 483 2154

Cet enregistrement est un peu un retour aux sources puisque c'est avec la 3e Sonate de Brahms que Nelson Freire réalisa son premier disque. C'était en avril 1967 chez CBS, sorti en 1969 et aujourd'hui disponible chez Sony Classical dans le Complete Collumbia Album Collection consacré au pianiste brésilien. Cette "symphonie voilée" dont parlait Robert Schumann a accompagné toute sa vie le pianiste et si sa manière d'aborder l'oeuvre n'a pas beaucoup changé, il y voit plus de choses qu'avant. "C'est comme lorsqu'on aperçoit une énorme montagne au loin, explique-t-il; en s'approchant, on commence à distinguer toutes sortes d'arbres et de rivières qui en font partie". Composée durant les derniers jours de 1853, la 3e Sonate en cinq mouvements, oeuvre d'un compositeur de 20 ans, émerveilla Schumann lorsque le jeune compositeur frappa à la porte du couple, introduit par le violoniste Joseph Joachim. "Nous étions aspirés dans des sphères de plus en plus magiques. Son jeu, absolument génial, faisait du piano un orchestre de voix plaintives et jubilatoires" (Neue Zeitschrift für Musik, dans un article intitulé "Nouvelles voies"). Cet orchestre de voix plaintives et  jubilatoires, on le rencontre pleinement accompli dans le jeu de Nelson Freire: une sonorité chaude, enveloppée et enveloppante nous conduit dans les méandres de l'écriture brahmsienne avec une conduite et un naturel confondants qui font oublier la complexité et les difficultés techniques de cette oeuvre de jeunesse qui n'en est pas moins corsée et opulente. S'ajoutent à celle-ci des extraits des derniers opus (op. 116, 117, 118) et les quatre numéros des Klavierstücke op. 119. Entre les deux, les n°3 et 4 de l'opus 76, comme un pont entre le premier Brahms et ses derniers opus pour piano des années 1890. Intimité, intériorité, élégance du geste, beauté des couleurs, Nelson Freire nous convie tendrement au coin du feu d'où s'envolent nos plus douces pensées.
Bernadette Beyne

Son 10 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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