Mots-clé : Cecilia Bartoli

La Clemenza di Tito à Liège avec Cecilia Bartoli

par

Composé par Mozart à l’occasion du couronnement de l’Empereur Léopold II comme Roi de Bohême à Prague en 1791, La Clemenza di Tito est l’une des dernières œuvres du maître. Élaborée entre l’écriture de La Flûte Enchantée et de son Requiem, l'œuvre fut terminée en un temps record, moins de deux mois. Une partie étant même composée sur le trajet entre Vienne et Prague ! Bien loin des derniers opéras de Mozart, La Clemenza di Tito est un retour à l’opéra séria, contexte oblige.

Une fois n’est pas coutume, c’est un autre ensemble que celui de l’Opéra Royal de Wallonie qui s’est produit ce 28 novembre. Et quel ensemble ! Les Musiciens du Prince-Monaco et le chœur Il Canto di Orfeo dirigés par Gianluca Capuano, avec Cecilia Bartoli, Alexandra Marcellier, Mélissa Petit, Lea Desandre, John Osborn et Peter Kálmán dans les rôles principaux. Avec une telle affiche, il ne faisait aucun doute que le spectacle allait être au rendez-vous. Surtout connaissant les liens qui unissent chacun des intervenants. En effet, l’orchestre a été créé en 2016 par Cécilia Bartoli tandis que le chœur, lui, fut fondé en 2005 par Gianluca Capuano. Nous pouvons ajouter à cela les nombreuses collaborations passées entre Cécilia Bartoli, John Osborn et Peter Kálmán, qui se connaissent sur le bout des doigts, ou encore l’expérience de la troupe qui termine doucement une tournée consacrée à cette version concertante de l'œuvre mozartienne.

C’est donc avec une grande hâte que le public s’est pressé dans la salle quasi comble de l’ORW pour assister à un concert d’une qualité tout bonnement exceptionnelle. Chaque chanteur a brillé par sa puissance et sa qualité vocale, sans jamais prendre le dessus sur les autres. Cecilia Bartoli a ébloui dans un Sesto impliqué et passionné. Chacune de ses interventions, précise et puissante, a fait frissonner le public accroché à ses lèvres. En face d’elle, Alexandra Marcellier, en Vitellia, a fait jeu égal avec elle. Le rôle demande une grande maîtrise vocale, surtout dans le registre grave du soprano, plus développé ici qu’à l’habitude. Une bagatelle pour la jeune française qui se balade d’un bout à l’autre de l'œuvre avec une aisance peu commune. Lea Desandre, quant à elle, a interprété chaque air avec douceur et émotion. Très convaincante dans le rôle d’Annio, un homme, son duo avec Cécilia Bartoli lors de la scène 3 fut l’un des plus beaux moments de la soirée. Pour clôturer ce quatuor féminin, Mélissa Petit, déjà passée sur la scène de l’ORW en 2019, a interprété le rôle de Servilia. Toute en finesse, elle a conquis le cœur du public, qui regrettera de ne pas avoir pu l’entendre plus.

Mozart sur le rocher avec l'OPMC

par

L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a organisé un mini-festival Mozart qui a connu naturellement un très grand succès et qui deviendra un rendez-vous annuel dans les prochaines saisons. Pour le dernier concert, l’affiche était prestigieuse avec la participation de la soprano Cecilia Bartoli et du pianiste David Fray alors que l'OPMC était placé sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical. 

Le concert commence par la Symphonie n°1 en mi bémol majeur K16, composée par le prodigieux Mozart à l'âge de 8 ans. Elle est fort peu jouée en concert et elle reste cantonnée aux intégrales discographiques. Kazuki Yamada à la tête de son orchestre nous fait revivre l'imagination exubérante du jeune Mozart, par une interprétation énergique et tout en fraîcheur. 

Amazone : un magistral premier récital en solo pour Léa Desandre

par

Amazone. Francesco Provenzale (1624-1704) : Lo schiavo di sua moglie, acte I scène 5 : « Non posso far ». ; acte I, scène 8 : « Lasciatemi morir, stelle crudeli ». Francesco Cavalli (1602-1676) : Ercole amante : Sinfonia, acte I. Giovanni Buonaventura Viviani (1638-c.1693) : Mitilene, regina delle amazzoni, acte III, scène 19 : « Muove il piè, furia d’Averno ». Giuseppe de Bottis (1678-1753) : Mitilene, regina delle amazzoni, Duetto : « Io piango/ Io peno » ; « Che farai misero core » ; « Lieti fiori, erbe orodose » ; « Sdegno all’armi, alle vendette ». Georg Caspar Schürmann (1672-1751) : Die getreue Alceste, acte I : Sinfonia pour la tempête ; acte I, Scène 2 : « Non ha fortuna il pianto mio ». Carlo Pallavicino (c.1630-1688), compl. Nicolaus Adam Strungk (1640-1700) : L’Antiope, acte III, Scène 15 : « Sdegni, fuori barbari » ; Scène finale : « Vieni, carri, volami in braccio ». Danican Philidor (1652-1730) : Les Amazones : Marche - Récits : « Venez, troupe guerrière » ; Duo : « Combattons, courrons à la gloire ». Louis Couperin (c.1626-1661) : Passacaille en do. André Cardinal Destouches (1672-1749) : Marthésie, première reine des Amazones, acte I, scène I : « Faible fierté, gloire impuissante » ; acte III, scène 5 : « Ô Mort, ô triste Mort ! » ; Postlude improvisé ; acte V : Scène finale : « Quel coup me réservait la colère céleste ? ». Marin Marais (1656-1728) : Suite d’un goûte étranger : XIV : L’Amériquaine. François Couperin (1668-1733) : Second Livre de pièces pour clavecin : 10ème Ordre en ré : VI. L’Amazone. Antonio Vivaldi (1678-1741) : Ercole sul Termodonte RV 710 : Sinfonia : I. Allegro ; Sinfonia II : Andante ; Sinfonia III. Allegro ; acte II, Scène 1 : « Onde chiare, che sussurrate » ; acte III, Scène 8 : « Scenderò, volerò, griderò ». Léa Desandre, mezzo-soprano ; Cecilia Bartoli, mezzo-soprano ; Véronique Gens, soprano ; William Christie, clavecin. Jupiter, direction Thomas Dunford. 2020. Notice en français, en anglais et en allemand. Textes des airs avec traductions. 75.37. Erato 0190295065843. 

Au festival de Pentecôte de Salzbourg : Cecilia Bartoli rend hommage à Rome

par

Pour la dixième édition du festival de Pentecôte de Salzbourg sous sa direction artistique Cecilia Bartoli a choisi comme thème ”Roma Eterna” : un hommage à sa ville natale. Pendant quatre jours le festival proposait sept spectacles et concerts dans les différents théâtres de la ville de Mozart ainsi que des projections de film comme  La dolce vita  de Fellini et  Accatone de Pasolini.  Cependant, l’affiche a été un peu modifiée du fait de la pandémie et le le “Diner de Gala” proposé par un chef trois étoiles n’a pas survécu aux exigences sanitaires. 

Il trionfo del tempo e del disinganno, un oratorio de Händel en deux parties de 1707 ouvrait le festival. C’est le premier oratorio de Händel qui choisit un livret du cardinal Benedetto Pamphili : une discussion de quatre figures allégoriques. Piacere (plaisir) invite Bellezza (beauté) à poursuivre une vie d’insouciance et de distraction tandis que Tempo (temps) et Disinganno (désillusion) la mettent en garde. Si Bellezza veut échapper aux ravages du Temps elle doit se procurer une place au ciel où le temps n’a plus d’influence. Le metteur en scène Robert Carsen a réalisé le contraste entre ces deux mondes en les transportant dans notre temps avec ses concours de beauté, shows, discothèques, alcool et drogues qui lentement cèdent la place à cet autre monde (décor et costumes Gideon Davey). La dernière image nous montre une Bellezza épurée, traversant dans une simple robe blanche une scène vide se dirigeant vers une lumière lointaine “portant à Dieu son nouveau coeur”. C’est la jeune soprano française Mélissa Petit qui était cette Belezza et exprimait ses émotions dans les multiples airs qui lui étaient dévolus avec une voix fraîche et souple et une belle virtuosité. Gageons qu’elle gagnera en autorité  à l’occasion des cinq reprises estivales salzbourgeoises d’Il trionfo del tempo e del disinganno. L’autorité n’est pas ce qui manque à Cecilia Bartoli dans le rôle de Piacere , l’esprit diabolique en tailleur-pantalon rouge qui manipule Bellezza (son imprésario?) mais nous offre avec son interprétation de “Lascia la spina, cogli la rosa“ le moment inoubliable de la soirée ! Lawrence Zazzo (Disinganno) et Charles Workman (Tempo) jouaient des rôles moins importants dans le concept de Carsen mais nous offraient aussi de belles prestations vocales . Dans la fosse, Les Musiciens du Prince-Monaco, l’orchestre fondé en 2016 à l'initiative de Cecilia Bartoli,  est subtilement dirigé par le fidèle  Gianluca Capuano. Ensemble, ils ont donné vie à la partition de Händel, fait ressortir les nuances et envoûté le public.

L’artiste du XXIe siècle peut-il être hors connexion ?

par

Les réseaux sociaux ont pris dans le monde de la musique classique une part non négligeable pour soutenir une visibilité et entretenir une notoriété. Mais un cas particulier est intéressant car complètement à rebours des pratiques en vogue : Kirill Petrenko, directeur musical désigné de l’Orchestre Philharmonique de Berlin. En effet, le chef russe est arrivé au pupitre de la philharmonie par des chemins détournés. Loin des Karajan ou Abbado, rois des marchés du disque et stars mondiales de la musique classique ou d’un Simon Rattle parangon des projets communautaires et pédagogiques, Petrenko a fait une carrière prestigieuse à l’ancienne mais sans les attributs de la star de la musique classique. Il a gravi pas à pas les marches du métier en se concentrant sur l’opéra, parvenant jusqu’à la direction de l’Opéra de Bavière à Munich. Son legs discographique officiel (on trouve sur Youtube une belle quantité d’enregistrements de concerts piratés sans vergogne !) se limite à un coffret d’oeuvres de Josef Suk enregistrées lors de son passage au pupitre de l’Orchestre du Komische Oper Berlin pour le valeureux mais modeste label allemand CPO. De plus, il fuit toutes les interviews et il est volontairement absent des réseaux sociaux !

Le Festival de Salzbourg avec Mozart et Rossini

par

Musikalische Leitung:Constantinos Carydis
Regie:Lydia Steier
Bühne :Katharina Schlipf
Kostüme: Ursula Kudrna

Cette année les Salzburger Festspiele présentaient six nouvelles productions d’opéra : Die Zauberflöte (Mozart), Salome (R. Strauss), Pique Dame (Tschaikovsky), L’Italiana in Algeri (Rossini), L’Incoronazione di Poppea (Monteverdi) et The Bassarids (Henze), deux opéras en version concert : Der Prozess (von Einem) et Les Pêcheurs de Perles (Bizet) et un pour les enfants, une adaptation de Die Zauberflöte.

Triomphe pour Cecilia Bartoli !

par

© Uli Weber

Œuvres de Raupach, Araia, Dall’oglio, Veracini, Porpora, Manfredini, Hasse Cécilia Bartoli, mezzo – I Barocchisti, Diego Fasolis, direction Loin des classiques habituels, Cécilia Bartoli s’est produite sur la scène du Palais des Beaux-Arts ce jeudi 13 novembre 2014. Loin, puisque la mezzo apprécie l’innovation et aime se pencher sur des œuvres et répertoires trop peu connus du public, un répertoire surprenant, riche et expressif.

Rossinissimo à Salzbourg

par

Rossinissimo, thème du Festival de Pentecôte 2014, le troisième sous la direction artistique de Cecilia Bartoli qui a déjà accepté de renouveler son mandat pour trois ans. Le programme bien garni proposait pendant cinq jours trois représentations d’opéra (deux Cenerentola et Otello), deux récitals de chant (Franco Fagioli et Joyce DiDonato), un récital de piano (David Fray), trois concerts (Stabat Mater, Petite Messe Solennelle, Gala-Rossini), trois représentations de marionnettes (Il Barbiere di Siviglia par le Salzburger Marionettentheater) et un diner de gala «à la Rossini», le tout accompagné d’une exposition (Rossini-mania Wien 1822) et la projection de films d’opéras de Rossini.