Mozart sur le rocher avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a organisé un mini-festival Mozart qui a connu naturellement un très grand succès et qui deviendra un rendez-vous annuel dans les prochaines saisons. Pour le dernier concert, l’affiche était prestigieuse avec la participation de la soprano Cecilia Bartoli et du pianiste David Fray alors que l'OPMC était placé sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur artistique et musical. 

Le concert commence par la Symphonie n°1 en mi bémol majeur K16, composée par le prodigieux Mozart à l'âge de 8 ans. Elle est fort peu jouée en concert et elle reste cantonnée aux intégrales discographiques. Kazuki Yamada à la tête de son orchestre nous fait revivre l'imagination exubérante du jeune Mozart, par une interprétation énergique et tout en fraîcheur. 

David Fray est fort apprécié du public monégasque, qu'il avait conquis la saison passée avec un concert où il dirigeait des concertos de Bach et de Mozart depuis son piano. Le Concerto pour piano n°21 K467 est un des plus beaux concertos de Mozart et le mouvement lent (Andante ) une des plus fabuleuses mélodies de sa musique. L'interprétation de David Fray est raffinée, très réfléchie, avec de belles sonorités et des cadences très intéressantes. Mais on est un peu déçu : il n'est pas vraiment en osmose avec l'orchestre et on décolle difficilement. 

Changement de registre avec Cécilia Bartoli qui se lance dans l'air de concert pour mezzo, piano obligato et orchestre Ch'io mi scordi di te. Cet air représente le meilleur des deux mondes de Mozart : sa fabuleuse écriture vocale lyrique, combinée à sa merveilleuse composition pour piano et orchestre. Il est taillé sur mesure pour la soprano qui est une chanteuse d'exception mais aussi une formidable comédienne qui vit ses partitions avec un enthousiasme qui nous emporte ! Elle chante avec une voix claire, une habileté splendide et une technique à couper le souffle. David Fray est un complice remarquable et l'accompagnement orchestral de Kazuki Yamada est parfait.

Ce morceau est court et le public qui ovationne espère prolonger ce moment de bonheur. Cecilia Bartoli l'a compris. Seule avec l’orchestre, elle offre en bis l'"Alleluia" extrait de la Cantate Exsultate Jubilate. Elle fait monter les larmes aux yeux par la beauté, l'émotion et la pure maîtrise de sa performance. Elle revient sur scène avec David Fray et, à deux, ils nous offrent une superbe chanson napolitaine. 

Le concert se termine avec la Symphonie n°41. Kazuki Yamada est très investi et il saute et danse sur son estrade. Cependant, le contraste est un peu rude tant l'orchestre peine à rebondir. 

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 6 février 2022

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : JL Neveu

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