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Le Faust de Charles Gounod

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Il n'est pas de mythe -même celui de Manfred- qui, au XVIe siècle, n'ait été plus "porteur d'idées" que celui de Faust. Née au XVIe siècle, la légende du vieux savant pactisant avec le Diable pour assouvir sa soif de connaissances, de voluptés, d'actions, trouve à l'époque romantique son expression la plus éclatante. Et à travers tous les arts. Car, quoi de plus fascinant que cet homme mi-médecin, mi-magicien qui, au-delà de sa ville natale de Knittingen, laisse planer autour de lui une odeur de soufre -cette odeur que semble lui avoir communiqué Méphistopheles, exigeant de lui une signature en échange d'une jeunesse ressuscitée et de plaisirs retrouvés ? Melanchton -dès 1550- puis le libraire de Franckfort Johann Spies, n'ont pas peu contribué à répandre son image démoniaque. Aucun littérateur cependant, en redisant son histoire, ne fit autant pour lui que cet autre franckfortois, Johann-Wolfgang Goethe (1749-1832) qui, dès 1773, commence à s'intéresser au mythe de Faust, publie à Tübingen dix-sept ans plus tard (1790) des Fragments composant la moitié environ de ce qui, en 1808, allait devenir, avec la Dédicace, le Prélude sur le Théâtre et le Prologue dans le ciel, la "Première Partie" de cet immense chef-d'œuvre aux résonances infinies. 

Le succès de ce premier Faust, doté juste avant la mort de l'écrivain d'une Seconde Partie qui fait rencontrer notre héros avec Hélène-la-Grecque, vient sans doute de cette part autobiographique que Goethe y a mise. Mais il tient, bien davantage, à la richesse de l'action imaginée, résumé de toutes les aspirations humaines : savoir, jouir, agir. 

Femmes compositrices du XIXe siècle : Fanny Mendelssohn

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« Pouvez-vous me citer des femmes compositrices du XIXe siècle ? »

A cette question, la plupart des interrogés restent muets. Pourquoi ? Certains, par boutade j’espère, répondent que le génie des femmes ne s’applique sans doute pas à la composition.

Le but de ces articles est de mettre en lumière un pan de l’histoire toujours occulté.

Pour se faire une idée des conceptions encore répandues au XIXe siècle, voici un extrait de l’Emile ou de l’Education (Vol. V) de Jean-Jacques Rousseaux (1712 – 1778) : « … toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps et ce qu’on doit leur apprendre dès leur enfance. »

Durant le Troisième Reich, les femmes allemandes se doivent encore de respecter la règle des 3 K : Kinder, Küche, Kirche (enfants, cuisine, église).

Quelques compositrices ont attiré mon attention : Fanny Mendelssohn, Clara Wieck, Hélène de Nervo, Louise Dumont, Cécile Chaminade, Mélanie Bonis. D’autres peuvent s’ajouter. Quelle que soit leur origine, leur parcours présente des points communs.

 Fanny Cäcilia Mendelssohn (1805 Hambourg – 1847 Berlin), sœur aînée du compositeur Félix Mendelssohn, épouse du peintre Wilhelm Hensel.

Compositrices du XIXe siècle : Louise Héritte-Viardot, fille aînée de Pauline Viardot

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Suite des portraits de compositrices du XIXe siècle avec Louise Héritte-Viardot, fille aînée de Pauline Viardot.

A l’époque de Louise Héritte-Viardot, l’art, et en particulier la composition, sont des bastions masculins. La citation suivante est éclairante à ce sujet.

Dans un transport d’admiration, Camille Saint-Saëns se serait un jour exclamé, : Quelle bévue a commise le bon Dieu lorsqu’il a fait de Louise une femme ! Elle possède les dons naturels, l’intelligence éclairée, la largeur de vues, l’érudition et la force de caractère d’un homme vraiment supérieur. Et comme artiste ! Et comme compositeur ! (…) Quelle inspiration, quel talent, quelle puissance, quelle technique, quel profond savoir, quelle originalité (parfois subversive) se dégagent de chacune de ses œuvres ! Réellement, le bon Dieu s’est étrangement trompé, car si Louise était un homme, son génie produirait, dans la musique, une véritable révolution.

Comment a résisté cette femme portant aussi le poids d’un héritage familial hors normes ?

L’enfance

Louise Pauline Marie Viardot (Paris 14 décembre 1841 – Heidelberg 17 janvier 1918) est la fille aînée de Pauline et Louis Viardot. Son enfance l’a bouleversée et a marqué toute sa vie. Pauline, sa maman qui vient de se marier, doit se faire connaître aussi bien en France, où la concurrence est rude, qu’à l’étranger. Il est difficile pour une cantatrice de se faire un nom, surtout si elle doit se différencier d’une sœur décédée au sommet de son talent. Au début, la comparaison avec sa sœur Maria Malibran est oppressante. Elle a 20 ans quand naît Louise. Dans ses lettres, elle écrit qu’elle se désole de ne pas voir Louisette, de ne pas être présente pour lui faire des câlins ou l’embrasser le soir. Elle n’a pas le choix. A ce moment, pour elle et son mari, la vie est une perpétuelle course à travers l’Europe. La carrière prime et les parents ne renoncent à rien pour Louise. Elle le leur reprochera toute sa vie, persuadée, de plus, que si ses parents la délaissent, c’est parce qu’elle n’est qu’une fille  !

Comment défendre à la perfection un opéra méconnu d'un grand maître

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JOKERCharles GOUNOD   
(1818 - 1893)
Cinq-Mars
M. Vidal (Cinq-Mars), V. Gens (Marie de Gonzague), T. Christoyannis (le Conseiller de Thou), A. Foster-Williams (le Père Joseph), A. Heyboer (le Vicomte de Fontrailles, J. Greg Belobo (Louis XIII), N. Nahoun (Marion Delorme), M. Lenormand (Ninon de l'Enclos), solistes, choeurs de la Radio Bavaroise, Münchner Rundfunkorchester, dir.: Ulf SCHIRMER
2016-live- 2 CD 76' 49'' et 61' 28''-textes de présentation et livret en français et anglais-chanté en français-Ediciones Singulares ED 1024

Fauré et Gounod par Hervé Niquet

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Gabriel Fauré (1845-1924)
Messe de Requiem op. 48 (version de 1893)
Charles Gounod (1818-1893)
Ave Verum – Les sept paroles du Christ sur la croix
Flemish Radio Choir, Brussels Philharmonic Soloists : Hervé Niquet, direction - Andrew Foster Williams, baryton-basse
2014-DDD-54’04-Textes de présentation en anglais, français et néerlandais-Evil Penguin Records-EPRC0015