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Passions exacerbées à Berlin : Francesca da Rimini de Zandonai 

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Riccardo Zandonai (1883-1942) : Francesca da Rimini, tragédie en quatre actes. Sara Jakubiak (Francesca), Jonathan Tetelman (Paolo il Bello), Ivan Inverardi (Giovanni Sciancato, nommé Gianciotto), Charles Workman (Malatestino dall’Occhio), Alexandra Hutton (Samaritana), Samuel Dale Johnson (Ostasio), Meechot Marrero (Biancofiore), Amira Elmadfa (Smaragdi), etc. Chœurs et Orchestre du Deutsche Oper Berlin, direction Carlo Rizzi. 2021. Notice et synopsis en anglais et en allemand. Sous-titres en italien, anglais, allemand, français, japonais et coréen. 140.00. Un DVD Naxos 2.110711. Aussi disponible en Blu Ray. 

Au festival de Pentecôte de Salzbourg : Cecilia Bartoli rend hommage à Rome

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Pour la dixième édition du festival de Pentecôte de Salzbourg sous sa direction artistique Cecilia Bartoli a choisi comme thème ”Roma Eterna” : un hommage à sa ville natale. Pendant quatre jours le festival proposait sept spectacles et concerts dans les différents théâtres de la ville de Mozart ainsi que des projections de film comme  La dolce vita  de Fellini et  Accatone de Pasolini.  Cependant, l’affiche a été un peu modifiée du fait de la pandémie et le le “Diner de Gala” proposé par un chef trois étoiles n’a pas survécu aux exigences sanitaires. 

Il trionfo del tempo e del disinganno, un oratorio de Händel en deux parties de 1707 ouvrait le festival. C’est le premier oratorio de Händel qui choisit un livret du cardinal Benedetto Pamphili : une discussion de quatre figures allégoriques. Piacere (plaisir) invite Bellezza (beauté) à poursuivre une vie d’insouciance et de distraction tandis que Tempo (temps) et Disinganno (désillusion) la mettent en garde. Si Bellezza veut échapper aux ravages du Temps elle doit se procurer une place au ciel où le temps n’a plus d’influence. Le metteur en scène Robert Carsen a réalisé le contraste entre ces deux mondes en les transportant dans notre temps avec ses concours de beauté, shows, discothèques, alcool et drogues qui lentement cèdent la place à cet autre monde (décor et costumes Gideon Davey). La dernière image nous montre une Bellezza épurée, traversant dans une simple robe blanche une scène vide se dirigeant vers une lumière lointaine “portant à Dieu son nouveau coeur”. C’est la jeune soprano française Mélissa Petit qui était cette Belezza et exprimait ses émotions dans les multiples airs qui lui étaient dévolus avec une voix fraîche et souple et une belle virtuosité. Gageons qu’elle gagnera en autorité  à l’occasion des cinq reprises estivales salzbourgeoises d’Il trionfo del tempo e del disinganno. L’autorité n’est pas ce qui manque à Cecilia Bartoli dans le rôle de Piacere , l’esprit diabolique en tailleur-pantalon rouge qui manipule Bellezza (son imprésario?) mais nous offre avec son interprétation de “Lascia la spina, cogli la rosa“ le moment inoubliable de la soirée ! Lawrence Zazzo (Disinganno) et Charles Workman (Tempo) jouaient des rôles moins importants dans le concept de Carsen mais nous offraient aussi de belles prestations vocales . Dans la fosse, Les Musiciens du Prince-Monaco, l’orchestre fondé en 2016 à l'initiative de Cecilia Bartoli,  est subtilement dirigé par le fidèle  Gianluca Capuano. Ensemble, ils ont donné vie à la partition de Händel, fait ressortir les nuances et envoûté le public.

De la maison des morts de Leoš Janáček, un opéra à la sauce Castorf

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Leoš Janáček  (1854-1928) : De la maison des morts, opéra en trois actes. Peter Rose, Evgeniya Sotnikova, Charles Workman, Bo Skovhus, Christian Rieger, Manuel Günther, etc. Chœurs du Bayerische Staatsoper et Bayerisches Staatsorchester, sous la direction de Simone Young. Mise en scène de Frank Castorf. 2020. Résumé de l’intrigue en anglais et en français. Sous-titres en anglais, français, allemand, coréen et japonais. 97.00. DVD (ou Blu-Ray) BelAir BAC 173.

Les Pêcheurs de perles : radical, mais convaincant

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« Une petite communauté de pêcheurs de perles sur une île exotique… » : c’est là que les auteurs du livret, Michel Carré et Eugène Corman, et le compositeur, Georges Bizet, décident, en avril 1863, d’installer – orientalisme à la mode oblige – les péripéties de leur opéra à venir. Avec tout ce que cela entraîne comme conditions d’existence, mode d’organisation sociale, croyances, interdits religieux et transgressions.

Un peu plus de 150 ans plus tard, et après bien d’autres, le FC Bergman, un collectif belge de mise en scène, s’est emparé à son tour de cette histoire dont le livret a toujours laissé « un peu perplexe » les commentateurs, en raison notamment de ses « raccourcis ». Ils lui font subir un traitement radical !

L’île de Ceylan devient… une maison de retraite, une gériatrie, avec son lot de décès quotidiens – une morgue y est d’ailleurs installée. Un dépaysement étonnant, n’est-ce pas !