Mots-clé : Clara Inglese

La sélection des concerts de novembre 2021

par

On commence ce parcours avec le dernier concert du festival Voce & Organo qui se déroulera à l'église Saint-Jacques de Liège, le 20 novembre 2021. Au programme Michael Praetorius et Jan Pieterszoon Sweelinck par l’Ensemble Polyharmonique sous la direction de Alexander Schneider avec, en soliste, l’organiste Arnaud van de Cauter. 

A Bruxelles, La Monnaie propose la reprise de la production iconique de Lulu d’Alban Berg avec dans la rôle-titre Barbara Hannigan sous la direction d’Alain Altinoglu. Le directeur musical de la maison lyrique bruxelloise sera également au pupitre de son orchestre pour un concert symphonique avec le Concerto à la mémoire d’un ange d’Alban Berg (soliste Renaud Capuçon) et la Symphonie n°1 de Gustav Mahler (28 novembre à Bozar). 

Le Belgian National Orchestra proposera deux belles affiches : le pianiste Jean-Yves Thibaudet et le chef d’orchestre Lionel Bringuier (5 et 6 novembre à Bozar) et un concert Mozart avec la Grande messe en ut placée sous la direction de Riccardo Minasi avec le Choeur de Chambre de Namur et une belle distribution avec, en tête d’affiche, la soprano Jodie Devos (13 novembre à Namur et 14 novembre à Bozar).   

Novembre, c’est également le mois du festival Ars Musica qui prend ses quartiers à Bruxelles. On note deux beaux événements : Une dyptique “Voix Humaine” avec des oeuvres de Lukas Ligeti et Françis Poulenc avec la soprano Clara Inglese au Théâtre des Martyr (15 septembre) et "Madrigali", liens entre le passé et le présent avec des œuvres de Gualtiero Dazzi et Claudio Monteverdi par l’Ensemble Variances de Thierry Pécou (16 novembre aux Halles de Schaerbeek).  

Clara Inglese à propos du festival "Les Voix en ville"

par

La soprano Clara Inglese est la cheville ouvrière du festival "Les Voix en ville", prolongement de la dynamique asbl "Lettres en voix". Organisé à Bruxelles du 1er au 3 octobre, il propose une affiche intéressante et contrastée, lien entre la musique et le domaine des lettres.  

Quelle est l’ambition de ce festival ? Pourquoi avez-vous souhaité mettre en lien les lettres et les voix au fil des concerts ? 

Le festival se veut avant tout un vivier d’art, de culture, de littérature et de musique, un lieu où la voix et les lettres se rencontrent et font naître de nouveaux horizons sur le plan de la création. C’est la vocation de l’association "Lettres en Voix" qui organise l’événement et que nous avons co-fondée avec Myriam Watthee-Delmotte et Estelle Matthey en 2014. Depuis lors, nous avons eu l’occasion de créer des spectacles, des concerts, d’organiser des rencontres littéraires, des ateliers d’écriture et voix, ou encore des conférences. L’idée de lancer un festival s’est dessinée progressivement dans la perspective de vivre au plus près du public cette alliance de l’art vocal et de la littérature. Le texte offre une voie d’entrée particulièrement riche dans la musique vocale, tandis que la musique vient nuancer la couleur d’un texte. C’est ce que nous souhaitons mettre à l’honneur dans notre programmation cette année, qui propose quatre concerts à l’Église Notre-Dame au Sablon, des capsules littéraires filmées par Zoé Tabourdiot dans des lieux emblématiques de Bruxelles, et un ciné-poème réalisé par Jean-Philippe Collard-Neven avec l’écrivain Yannick Haenel, et qui sera diffusé sur notre site internet en apothéose du festival. 

Quels sont les fils rouges de la programmation 2021 ? 

Les "scènes d’éblouissement" sont le fil rouge principal de cette édition. Car il nous a semblé que chacun a bien besoin de régénérer ses énergies positives en cette période d'épreuves diverses. Nous souhaitions évoquer un nouvel élan, un nouveau départ dans la renaissance ou la continuité, selon les échos que chacun pourrait y trouver, pourvu que cela puisse procurer lumière et émerveillement. Nous avons choisi d’investir l’eglise Notre-Dame au Sablon, grâce au concours de la fabrique d’église, en ouvrant au public l’expérience musicale qui s’y déroule depuis une dizaine d’années avec une équipe de chanteuses (Elise Gäbele, Aveline Monnoyer, : Maria Portela Larisch et moi-même) et d’organistes (Benoît Mernier, Roland Servais, Arnaud Van De Cauter) dans le cadre des offices. Les deux orgues (l’orgue de tribune Goynaut-Westenfelder, datant de 1764, et l’orgue de chœur installé dans la nef en 2011 par le facteur Rudi Jacques) et l’acoustique permettent aux musiciens et au public de jouir d’un répertoire diversifié, allant de la musique renaissante baroque à la musique contemporaine. Nous souhaitions également faire connaître ces potentialités aux étudiants du Conservatoire Royal de Bruxelles, qui gravitent autour du Sablon en passant d’une antenne (rue de la Régence) à l’autre (rue du Chêne). C’est pourquoi nous les avons invités à donner un concert au cœur du festival, intitulé « Licht und Wunder ». Ce concert est précédé d’une masterclass animée par Bernard Foccroulle et Reinoud Van Mechelen, et dans la lignée du programme "Musica Poetica", que ces deux musiciens d’exception donneront autour des grands noms de la musique renaissante italienne et allemande (Monteverdi, Frescobaldi, Bach, Buxtehude,…). Nous prolongerons la thématique lors du concert de clôture du festival, "Fiat Lux", où je chanterai avec les organistes Benoît Mernier, Cindy Castillo et Roland Servais dans une envolée lumineuse vers la musique de création, tant à travers des transcriptions de mélodies françaises que des créations contemporaines d'œuvres de Jean-Pierre Deleuze et Adrien Tsilogiannis, pour voix et organetto, qui donneront la part belle à la berceuse et au chant traditionnel. 

La sélection du mois d'Octobre de Crescendo Magazine

par

On commence ce parcours avec le concert du festival Voce & Organo dont le concert du 1er octobre propose une affiche de prestige avec Bernard Foccroulle (orgue) et Reinoud van Mechelen (ténor) avec une affiche plantureuse : Frescobaldi, Monteverdi, Froberger, Sances, Schütz, Weckmann, Buxtehude, Bach. Ce concert, en co-organisation avec le festival Voix en ville animé par Clara Inglese dont vous avez pu lire des articles sur Crescendo Magazine, se déploie avec brio en ce début octobre. 

A Bruxelles, La Monnaie fait l'évènement avec deux belles affiches, les Concertos Brandebourgeois de Bach chorégraphiés par Anne Teresa De Keersmaeker (du 1/10 au 06/10), mais surtout les représentations en concert de l’opéra De Kinderen der Zee de Lodewijk Mortelmans sous la direction d’Alain Altinoglu (17/10 au 20/10). 

A Namur, le Namur Concert Hall accueillera le Belgian National Orchestra pour un concert avec le Chant de la Terre de Gustav Mahler. Le directeur musical sortant Hugh Wolff accompagnera deux grands chanteurs : la mezzo soprano Michelle DeYoung, et le ténor Ben Gulley (23/10). Ce concert du BNO est également proposé à Bozar (22 et 24 octobre).  

A Tourcoing, l’Atelier lyrique propose un concert Vivaldi / Bach avec l’Orchestre Les Ambassadeurs - La Grande Écurie sous la direction d’Alexis Kossenko avec Alex Potter en soliste (église du Sacré Coeur de Marcq-en- Baroeul le 8 octobre) et on ne manquera pas une version de concert de l'Orpheus de Telemann avec les Belges de B’ROCK Orchestra & Vocal Consort (28/10) sous la direction de René Jacobs. 

Adrien Tsilogiannis, compositeur

par

Crescendo Magazine rencontre le compositeur belge Adrien Tsilogiannis. Passionné par la voix et la littérature, ce musicien était à l'honneur de différentes captations de concerts. Alors que son arrangement pour soprano et quatuor à cordes du cycle Frauenliebe-und-Leben de Robert Schumann vient d'être enregistré par la soprano Clara Inglese et le Quatuor Amôn, Adrien Tsilogiannis répond à nos questions.

Comme compositeur, la voix semble être l’un de vos vecteurs d’expression préférés. Est-ce que ce serait une conséquence directe de votre pratique du violoncelle, instrument que l’on assimile souvent à la voix humaine ? 

Elle est un facteur d’expression qui est devenu important à travers des projets de créations qui se concrétisèrent au fur et à mesure de mes collaborations. Sans écarter pour autant l’écriture instrumentale, qui reste à la source de mes inspirations, j’ai commencé à écrire sérieusement pour la voix somme toute assez tardivement, avec ce que cela suppose de questionnement et d’approfondissement sur le plan technique, expressif et textuel. Il est indéniable que le chant est au cœur de nos vies : avant même de m’initier à l’instrument, j’ai été bercé au sein de ma famille par la musique vocale de diverses origines. Dans mon apprentissage du violoncelle, je ne compte plus les adaptations issues de mélodies, lieder, arias, qui font partie du répertoire. Je me rappelle également des projets de violoncellistes célèbres qui associèrent leur instrument et l’art vocal, ce qui reste d’ailleurs encore ancré dans les pratiques actuelles. Pour ma part, il y  a sûrement eu des liens de cause à effet entre le vécu du violoncelle -son chant, son cri-  et le chant qui nous touche par sa force ou sa fragilité.

Dans vos sujets et supports d’œuvres,  la littérature apparaît comme une source d’inspiration majeure. Que ce soit par des auteurs que l‘on peut qualifier de “classiques” (Maeterlinck, Rimbaud) ou des autres plus contemporains (Eugène Guillevic, Marc Dugardin).  La littérature (et surtout la poésie) est-elle une illumination naturelle ? 

Lire, c’est une aventure sans fin qui attise ma soif de curiosité. Je m’abreuve de littérature au quotidien. Cela fait partie d’une hygiène de vie et de l’esprit. Dans le cadre familial, nous sommes très attachés au livre. De plus, nous sommes entourés d’amis qui sont amoureux, experts ou professionnels dans le domaine de la littérature. Comme pour toute découverte artistique, il arrive que l’on soit touché ou séduit. Mais c’est véritablement une révélation lorsqu’une œuvre littéraire vous enveloppe comme par enchantement. C’est le cas avec les auteurs que vous venez de citer et auxquels je pourrais ajouter Gérard de Nerval, Gabriel Garcia Marquez, Nikos Kazantzakis, Henry Bauchau, Kazuo Ishiguro et tant d’autres auteurs de trésors littéraires.

Streamings de la semaine : Liège, Paris, Londres Milan et Mons

par

Cette sélection streaming de la semaine commence par l’hommage musical de l’Opéra de Liège à son regretté directeur Stefano Mazzonis di Pralafera. Speranza Scappucci est au pupitre des forces chorales et instrumentales de l’Opéra royal de Wallonie-Liège et des solistes instrumentaux et vocaux participent également à cet émouvant moment de musique. 

A Paris, le talentueux Julien Masmondet retrouvait l’Orchestre de Paris pour un programme intégralement dévolu à Camille Saint-Saëns

On passe ensuite la Manche pour un superbe concert Stravinsky du London Symphony Orchestra sous la baguette de Sir Simon  Rattle.

A La Scala de Milan, le baryton Ludovic Tézier était en récital avec la pianiste Thuy-Anh Vuong.

A Mons, la soprano Clara Inglese et le pianiste Charly Delbecq étaient invités dans le cadre de le semaine de la voix pour interpréter Robert  Schumann et Adrien Tsilogiannis.