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La saison à l'Opéra de Nice s'ouvre avec "Lakmé" de Leo Delibes

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Le public niçois est heureux de retrouver Lakmé, une partition qui séduit toujours par la beauté des mélodies, des airs et par le dépaysement de l'intrigue.

La mise en scène de Laurent Pelly, reprise par Luc Birraux, extrêmement dépouillée, se met au service de l'opéra. Pas de folklore, de temples ou de costumes kitsch. On est juste élevé par la magie de la musique et du chant. L'Inde rêvée est davantage un spectacle inspiré du théâtre Kabuki. Les costumes sont blancs, les visages sont poudrés de blanc. Pour les Anglais les costumes sont gris foncé. 

Pour tout décor : des voiles blancs transparents découpés, de tailles différentes, sont déplacés selon les besoins de l'action. Un énorme disque orangé pour la pleine lune. Un marché imaginaire composé de quelques boutiques éclairées de l'intérieur et mobiles. Une énorme cage formée de cordages noués pour protéger Lakmé du monde extérieur. Les éclairages sont superbes et subtils. Nous entrons dans l'opéra comme on lirait un livre de contes et de légendes.

Lakmé est le portrait d'une femme remarquable. La pureté de son amour impossible, le sacrifice ultime de sa vie, est ce qui émeut et nous relie au destin de la fille des Brahmanes.

Marc Geujon, trompettiste sans frontières

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Le trompettiste Marc Geujon fait paraître un album consacré à des œuvres transfrontalières ; on découvre ainsi deux belles partitions des compositeurs canadiens Jacques Hétu et John Estacio. Crescendo s’entretient avec ce formidable musicien.

Votre album, par son programme, sort des sentiers battus. Comment l’avez-vous conçu

 En 2020, j’étais "artiste associé" de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse (OSM). Nous avions prévu 9 concerts avec l’orchestre et la crise sanitaire a un peu chamboulé l’ensemble du planning de l’année. Le label IndéSENS m’avait proposé depuis quelque temps d’enregistrer et l’opportunité s’est présentée grâce à l’OSM et à son directeur musical Jacques Lacombe. Nous avions élaboré les programmes de concerts en amont et tout naturellement, ce sont ces concertos que nous avons proposés sur ces deux albums.

Jacques Lacombe m’a proposé le concerto de son défunt ami Jacques Hétu. Je ne connaissais pas l'œuvre mais elle m’a tout de suite plu. Il fallait alors trouver un lien supplémentaire avec le Canada, et j’ai cherché de la musique canadienne. John Estacio venait de composer son concerto peu de temps auparavant. Je lui ai écrit, et il m’a gentiment envoyé son matériel et un enregistrement "live" de la création. J’ai été conquis par sa musique et il me tenait à cœur de pouvoir l’inclure dans cet album.

Le concerto de Arutiunian est un classique du répertoire, mais on le joue souvent comme un morceau de concours virtuose. Quelles sont les qualités stylistiques de cette œuvre ? 

Bien sûr, le concerto d’Arutiunian est un des plus joués dans le monde. Très "grand-public" et relativement démonstratif pour le soliste et l’orchestre, il a été popularisé notamment par Timofei Dokschitzer et Sergei Nakariakov. On retrouve dans les caractéristiques mélodiques et rythmiques de l'œuvre l’influence de la musique populaire arménienne, et plus généralement les couleurs des orchestrations d’Europe de l’est, dans son lyrisme et ses textures harmoniques. C’est cet aspect lyrique que j’ai souhaité mettre en exergue dans cet enregistrement.

Marc Geujon : un superbe panorama international de la trompette concertante

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Proclamation. Ernest Bloch (1880-1959) : Proclamation pour trompette et orchestre ; Alexander Arutiunian (1920-2012) : Concerto en la bémol majeur pour trompette et orchestre ; Jacques Hétu (1938-2010) : Concerto opus 45 pour trompette et orchestre ; John Estacio (né en 1966) : Concerto pour trompette et orchestre. Marc Geujon, trompette. Orchestre symphonique de Mulhouse, Jacques Lacombe. 2020. Livret en français et en anglais. 60’33. 1 Indesens. INDE159

Trompette concertante avec Marc Geujon 

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Jan Křtitel Jiří Neruda (1708-1780) : Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur : Christian Gouinguené (né en 1941)  : Concerto pour trompette et orchestre en Ut majeur ; Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur ; Johann Nepomuk Hummel ( 1778-1837) : Concerto pour trompette en mi majeur. Marc Geujon, trompette ; Orchestre symphonique de Mulhouse, Jacques Lacombe. 2020. Livret en français et anglais. 66’25’’. INDE145. 

Cinématographique : Les Hauts de Hurlevent de Bernard Herrmann à Nancy

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Non, mon titre n’est pas une facilité d’écriture liée au « pédigrée » de l’auteur de l’opéra, il précise assez exactement ce que les spectateurs de l’Opéra de Nancy ont entendu et vu à l’occasion de la « première scénique française » des « Hauts de Hurlevent » de Bernard Herrmann (1911-1975).

Il est vrai que celui-ci s’est imposé comme compositeur de musiques de films : les BO des Hitchcock, c’est lui, de même que celles de « Citizen Kane » de Welles, « Farenheit 451 » de Truffaut, « Taxi Driver » de Scorsese et tant d’autres. Des partitions qui rencontraient et amplifiaient les univers de grands cinéastes.

Barkouf ou un chien au pouvoir, un opéra à redécouvrir !

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Comme spectacle de fin d’année, l’Opéra National du Rhin à Strasbourg présente Barkouf ou un chien au pouvoir, un opéra-bouffe en trois actes de Jacques Offenbach sur un livret d’Eugène Scribe et Henri Boisseaux, créé à l’Opéra Comique à Paris le 24 décembre 1860 et ..assez mal reçu. L’accueil du public est plutôt enthousiaste mais ce n’est sûrement pas un triomphe. Mais certaine presse n’est pas tendre et trouve intolérable l’irruption du genre «bouffe» à l’Opéra Comique et parle même de «rythmes grimaçants et une harmonie qui n’est pas de ce monde ». Mais c’est surtout le livret qui cause des problèmes car Barkouf est une œuvre étonnamment subversive, qui évoque les méfaits du despotisme et cela sous le règne de Napoléon III ! La censure d’un opéra qui s’ouvre sur une révolte contre un régime autoritaire et donne temporairement le pouvoir à un chien (prise de pouvoir par le peuple ?) était inévitable.