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Une fascination perpétuée Tristan und Isolde de Richard Wagner

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Au Grand Théâtre de Luxembourg, le Tristan und Isolde de Richard Wagner prouve une fois encore la fascination que suscitent ce compositeur et plus particulièrement cette œuvre. C’est une fête musicale dans une mise en scène « originale » de Simon Stone.

Wagner ! Quelle fascination il a suscitée, il suscite et suscitera encore longtemps sans doute. Fascination pour l’homme. Confronté aux aléas d’une existence souvent compliquée (révolutionnaire banni, endetté au long cours), il est fasciné par lui-même (il se sait génial) et en fascine tant d’autres (notamment ce Louis II qui lui offrira la somme nécessaire pour l’édification du « temple » de Bayreuth, le Festspielhaus).

Fascination pour une œuvre qui ne laisse pas indemne ! Tristan und Isolde, actuellement à l’affiche du Grand Théâtre de Luxembourg, en est une merveilleuse démonstration. Ces jours-ci, on a pu, on peut et on pourra retrouver cet opéra à Paris-Bastille, Nancy, Vienne, Toulouse, Munich et Anvers-Gand !

Il est vrai que ce récit est un récit fondateur de notre conception occidentale de l’amour impossible sinon dans la mort. Une thématique déclinée aussi bien par Shakespeare que par Maeterlinck-Debussy ou Claudel. Un récit ancré dans des conceptions mythiques : les androgynes primitifs coupés en deux, devenus hommes et femmes, sans cesse à la recherche de leur part manquante pour se rejoindre fusionnellement. Dans des conceptions romantiques : l’amour étant pour l’Homme fini, limité, l’expérience de l’infini, du sans-limite. Dans des conceptions orientalisantes aussi, bouddhiques, avec l’espoir d’un nirvana à venir. Nous sommes en quelque sorte les spectateurs de réalités archétypales inscrites au plus profond de nous. Tout cela, Wagner nous le dit et le redit et le redit encore (il n’est pas un modèle de concision). 

Mais surtout, il le traduit en une musique qui, pour le philosophe Schopenhauer, si important pour Wagner en ce temps-là, est « le seul moyen d’exprimer le sens profond de l’existence ».

A Genève, un ténor et un chef pour La Juive  

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Depuis la saison 1926-1927, donc depuis près d’un siècle, le Grand-Théâtre de Genève n’a pas remis à l’affiche La Juive, le chef-d’œuvre de Fromental Halévy créé à l’Opéra  de Paris (Salle Le Peletier)  le 23 février 1835 avec le célèbre ténor Adolphe Nourrit dans le rôle d’Eléazar. Dernière incarnation d’Enrico Caruso au Met le 24 décembre 1920, il fut ensuite l’apanage de Richard Tucker qui le campa à New Orleans et à Barcelone au début des années septante, avant de passer aux mains de Neil Schicoff qui le personnifia à la Staatsoper de Vienne en mai 2003, à la Fenice de Venise en novembre 2005 puis à l’Opéra Bastille en février 2007.

Pour l’ouverture de saison genevoise, le directeur du Grand-Théâtre, Aviel Cahn, a  la judicieuse idée de faire appel au ténor américain John Osborn que l’on a beaucoup applaudi ici sous les traits d’Arnold de Guillaume Tell, Faust et Raoul de Nangis des Huguenots. Pour la première fois dans sa carrière, il aborde le rôle écrasant de l’orfèvre Eléazar en s’y jetant à corps perdu pour en dégager l’autorité sans compromission et l’inébranlable attache à sa foi juive. Sa parfaite diction française sait donner à chaque mot son juste poids en un art du phrasé magistral. La clarté de l’intonation rend émouvante la prière de l’acte II, « Ô Dieu, Dieu de nos pères », alors que son fameux air du quatrième acte, « Rachel, quand du Seigneur, la grâce tutélaire » le pousse jusqu’aux extrêmes limites de la voix en une intensité presque insoutenable. Il a face à lui la soprano arménienne Ruzan Mantashyan qui, elle aussi, s’empare du rôle de Rachel dont elle restitue l’apparente retenue modeste, avant d’oser proclamer la sordide trahison de son amant, le Prince impérial Léopold, quitte à le payer de sa vie. En tessiture médiane où se situe la romance de l’acte II, « Il va venir », sa diction est intelligible, ce qui n’est plus le cas dans l’aigu, souvent strident, où la tension  dramatique prend le dessus.

Streamings et podcasts de la semaine : Liège et Lille

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Cette semaine débute à Liège avec l'Opéra Royal de Liège qui vous permet encore de visionner un concert 100%  Mozart sous la baguette de Christophe Rousset. Au programme, des airs de concert avec le ténor Cyrille Dubois et le baryton Léon Košavić et les Symphonies n°31 et n°35. C’est à voir jusqu’au 20 juin sur le site de l’Opéra Royal de Liège. Dès le 20 juin, vous pouvez également visionner un concert consacré aux Valses de Johann Strauss père et fils sous la direction de notre cher Ayrton Desimpelaere avec la soprano Louise Foor. Ce récit-concert est narré par Alain Duault. Rendez-vous sur : https://streaming.operaliege.be/

 Cette semaine, on vous recommande d'écouter la superbe série de Podcasts initiés par l'Orchestre Les Siècles de François-Xavier Roth par rapport à la production de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy que vous pouvez voir sur le portail Opera Vision. Une série de 4 podcasts est en ligne avec le regard du metteur en scène, des chanteurs, du chef de chant et du chef d'orchestre. 

Les deux autres podcasts sont en ligne sur le site de l'orchestre Les Siècles

Streamings de la semaine : Tourcoing, Liège et Bruxelles

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Pour commencer cette sélection, nous vous donnons rendez-vous en ligne. Le samedi 5 juin à 20h sur la page Facebook de l’Atelier lyrique de Tourcoing,vous pourrez retrouver l'Orchestre les Ambassadeurs sous la direction d’Alexis Kossenko pour un concert qui fera revivre l’orchestre de Dresde au temps de Bach, à travers une sélection de chefs-d’œuvre de Zelenka, Heinichen, Pisendel, Fasch. Ce concert sera également en crosspostage sur la page Facebook sur Crescendo Magazine.

Les Ambassadeurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour en rendre toute la saveur, l’intensité et la fougue – orchestre somptueux et solistes d’exception (Coline Dutilleul et Stephan MacLeod). Un projet filmé dans le cadre de l'abbaye de Royaumont. 

A l'Opéra de Liège, ce sera la fête à Mozart avec un superbe Cosi fan Tutte sous la direction de Christophe Rousset. Au pupitre de cette version concertante, le chef français dirigera une distribution qui s’annonce excellente : Cyrille Dubois, Leon Košavić, Maria Rey-Joly, Lucia Cirillo, Sophie Karthäuser et Lionel Lhote. Rendez-vous du 5 juin au 15 juin. 

Du côté de La Monnaie de Bruxelles, qui reprend des représentations publiques avec Tosca de Puccini et un récital particulièrement attendu de Simon Keenlyside, vous pouvez visionner jusqu’au 8 juin un concert nordique avec Sibelius (Concerto pour violon) et Grieg (Extraits de Peer Gynt) avec le violoniste Emmanuel Tjeknavorian, en compagnie de l’Orchestre symphonique de La Monnaie sous la direction d’Alain Altinoglu. 

Pour un ravissement de l'esprit

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Jodie Devos © Opéra Royal de Wallonie

Le Nozze di Figaro
Qu'attend-on d'une nouvelle production du chef-d'oeuvre mozartien ? De la vivacité, du théâtre, de la poésie et beaucoup d'émotion. C'est exactement ce que l'Opéra Royal de Wallonie vient d'offrir en ce beau jour de printemps, pour le plus grand bonheur des spectateurs.