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Après avoir présenté Jenufa en mai dernier, le Grand-Théâtre de Genève poursuit son cycle Janacek en affichant Katia Kabanova qui fait appel à nouveau à la metteure en scène berlinoise Tatjana Gürbaca et à la soprano américaine Corinne Winters dans le rôle-titre. Et le résultat dépasse largement le niveau atteint par Jenufa.

Sous des lumières continuellement suggestives conçues par Stefan Bolliger, le décor sobre d’Henrik Ahr encadre le plateau de gigantesques baies vitrées donnant sur la Volga, étendue aquatique apparemment sereine. L’espace de jeu est un triangle de bois montant graduellement vers le fond de scène où se profile la demeure des Kabanov. Les protagonistes y sont des gens du commun, vêtus simplement par Barbara Drosihn qui ne recherche aucune couleur locale. Toutefois, ce milieu clos est étouffant, exacerbant les passions avec une rare véhémence. Tatjana Gürbaca s’attache au personnage de Katia qui parvient à se faire une carapace face à l’atroce vilenie de Kabanikha, sa belle-mère, et à la lâcheté de Tikhon, son époux. Avec la complicité de sa belle-sœur, Varvara, elle se libère peu à peu de ce joug oppressant, en osant se montrer en une nuisette immaculée afin d’attirer Boris Grigorjevic qui deviendra son amant. Saisissant, le dernier tableau où, dans la nuit noire, une pluie drue se déverse, figeant les quelques villageois sortis de l’église. Katia revoit une dernière fois Boris, se rend compte de sa faiblesse et s’avance, imperturbable, vers le fleuve qui engloutira sa pitoyable existence.

A Genève, de jeunes talents pour la musique française

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A côté des séries de concerts organisés par l’Orchestre de la Suisse Romande, le Service Culturel Migros et l’Agence Caecilia, le Victoria Hall de Genève accueille chaque semaine les formations les plus diverses. De nos jours, l’Orchestre de la Haute Ecole de Musique (HEM) en est l’une des meilleures par la qualité de ses prestations, ce dont a attesté l’enregistrement intégral de l’Ascanio de Saint-Saëns publié par B Records. Et c’est en collaboration avec le Chœur de l’Université de Genève sous la direction de son chef, Pierre-Antoine Marçais, qu’a été présenté, le 21 octobre, un programme de musique française sortant des sentiers battus. 

Y figure d’abord Les Djinns, une page brève du jeune Gabriel Fauré datant de 1875, dont le canevas instrumental suggère l’étrangeté mystérieuse, alors que les voix égrènent les vers de Victor Hugo si difficiles à comprendre (ce qui toujours été le cas dans toute exécution). Mais au moins se répand un climat de terreur sur une pulsation haletante qui atteint le paroxysme du tragique avec Cris de l’enfer ! voix qui hurle et qui pleure !, avant de retomber avec C’est la plainte Presque éteinte D’une sainte Pour un mort.

À Genève, une surprenante Médée selon Charpentier

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Une Kommandantur établie dans un somptueux hôtel parisien dont les baies vitrées laissent entrevoir le détachement des gardiennes en uniforme, tel est le cadre scénique imaginé par la décoratrice et costumière Bunny Christie pour la Médée de Marc-Antoine Charpentier dans la production que David McVicar avait conçue pour l’English National Opera en février 2013. Une fois passé l’état de choc qui vous fait admettre qu’un ouvrage créé à l’Académie Royale de Musique le 6 décembre 1693 en présence du Roy est transposé à Paris à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale, il faut relever la cohérence du propos. Alors qu’une horde de mondains en jaquette et plastron blanc s’engouffre dans le living room, deux ou trois femmes-officiers en tailleur brun procèdent à la conscription des filles de joie. Médée, vêtue d’une simple robe noire, entrouvre une malle contenant la robe nuptiale pailletée destinée à Créuse, tout en laissant ses deux bambins aux bons soins de la suivante Nérine. Paraît Jason en uniforme d’officier de marine, qui s’en prend par jalousie à Oronte, roi d’Argos, débouchant avec son état-major d’aviateurs, afin de précéder l’entrée de Créon, le monarque de Corinthe, incarné par Willard White, qui le rapproche curieusement d’Hailé Sélassié, empereur d’Ethiopie. Au deuxième acte, la pantomime colorée offerte en gage d’amour à sa fille par un Oronte, sûr de son triomphe, voit l’irruption d’un petit avion de combat que commande l’Amour vainqueur en déclenchant les déhanchements grotesques d’une phalange de danseurs exécutant la chorégraphie souvent ridicule de Lynne Page (reprise ici par Gemma Payne) ; au tableau suivant, le parquet laqué s’éventrera pour faire surgir démons et sorcières, larves visqueuses échappées du chaudron de Macbeth. A l’issue des horreurs en cascade qui voient Créon assassiner Oronte et Créuse se consumer comme torche vivante dans ses atours nuptiaux, Médée apparaîtra, entre deux pans de mur, à Jason qui l’a trahie, en proclamant le meurtre de leurs enfants, tandis que Corinthe s’embrase…