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Leonard Slatkin, chef d’orchestre 

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On ne présente plus Leonard Slatkin tant le maestro étasunien est un grand nom de la vie musicale. Collaborateur régulier des grands orchestres, il est l’un des plus grands connaisseurs de l‘orchestre que ce soit par son immense discographie, ses articles ou ses livres sur le sujet. Tandis qu’il est avec son ancien Orchestre National de Lyon, pour finaliser un cycle Ravel, il répond à nos questions avec une célérité et une rapidité qui pourraient donner l’exemple à nombre de ses collègues musiciennes et musiciens.   

Vous êtes actuellement à Lyon pour compléter votre cycle Ravel pour Naxos. Comment est né ce projet d’enregistrer toutes les partitions de Ravel, absolument toutes, y compris les raretés comme Antar ou les Cantates de jeunesse ? 

Assez souvent, les personnes considèrent que Ravel n'est pas l'égal de Debussy. Pour moi, le degré de sophistication musicale et de brillance de la pensée originale de Ravel n'est pas entièrement reconnu. Lorsque je suis devenu directeur musical de l'Orchestre National de Lyon, ma première pensée a été d'essayer d'enregistrer les œuvres avec orchestre de Ravel. Naxos était très intéressé par cette ambition et le projet a pris forme. Jusqu’à présent, nous avons publié huit volumes y compris les deux opéras l’Heure espagnole et l’Enfant et les Sortilèges, sans oublier ses orchestrations comme celle du Carnaval de Schumann ou le Menuet pompeux de Chabrier. 

Est-ce que votre perception de Ravel a changé au cours de ce long voyage à travers ses partitions (l’enregistrement du cycle a commencé en 2011) ?

Il n'y a pas beaucoup de compositeurs qui n'ont pas écrit une seule mauvaise pièce ! Peut-être que les premières œuvres d'étudiants de Ravel ne sont pas de la même qualité, mais une fois qu'il est devenu une figure de la scène musicale française, il est presque impossible de trouver une partition qui ne soit pas de la plus haute qualité. Au cours du projet, il y avait quelques œuvres que je ne connaissais pas, et ce fut un plaisir de voir l’évolution continue de Ravel en tant que compositeur et musicien.

Berlioz à Lyon avec Slatkin

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Hector Berlioz (1803-1869) : Roméo et Juliette, Op.17 ; symphonie dramatique pour solistes, choeur et orchestre. Marion Lebègue, mezzo-soprano ; Julien Behr, ténor ; Frédéric Caton, basse. Spirito/Choeurs et Solistes de Lyon-Bernard Tétu, Catherine Molmerret. Orchestre national de Lyon, Leonard Slatkin. 2014-Livret en français et anglais. Texte chanté en français, traduction en anglais. 60’38 et 57’52’’. 2 CD Naxos. 8.573449-50.

L’Orchestre National de Lyon à Genève

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Au cours de chaque saison, l’Orchestre de la Suisse Romande cède deux ou trois soirées de sa programmation à d’autres grandes formations. Actuellement, lourdement affairé par la préparation de la Tétralogie qui doit rouvrir le Grand-Théâtre de Genève, il sollicite l’Orchestre National de Lyon qui, pour la circonstance, est dirigé par Eliahu Inbal.

Le programme débute par l’intervention du soliste, le grand pianiste brésilien Nelson Freire, qui est régulièrement invité à Genève où il compte de nombreux amis, dont Martha Argerich et Nelson Goerner, tous deux présents au concert. Cette fois-ci, il opte pour une œuvre complexe, mal-aimée du grand public, le Quatrième Concerto en sol mineur op.40 de Sergey Rakhmaninov. Profitant de la parfaite fusion des pupitres lyonnais, il attaque avec une rare énergie le premier thème fortement rythmé puis fluidifie le trait pour dialoguer avec le cor anglais en un cantabile élégiaque ; mais le développement a tendance à devenir touffu, en frisant la boursouflure. Par contre, le largo renoue avec une poésie intimiste, alors que le canevas feutré des cordes livre les bribes d’une chanson anglaise pour enfants, Three Blind Mice. En lignes arachnéennes à la Prokofiev, est dessiné un finale qui est empreint d’une exubérance tonifiante malgré les zones d’ombre inquiétantes qui s’amoncellent sur son parcours.