Mots-clé : Patrick Davin

Is this the End ? Or not.

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Ces 12 et 13 septembre 2020, au Théâtre Royal de La Monnaie, s’est tenue la création mondiale de Is this the end ?, un Pop-Requiem de Jean-Luc Fafchamps sur un livret d’Éric Brucher. Les règles dictant les conditions sanitaires ne permettent toujours pas aux publics nombreux d’accéder aux salles. C’est donc à un spectacle scénico-filmique que le spectateur a eu l’occasion d’assister en livestreaming, grâce au travail d’Ingrid von Wantoch Rekowski à la mise en scène et de Jean Claude Wouters à la réalisation, ainsi qu’à l’investissement de tous les artistes et de tous les techniciens derrière cette entreprise de grande envergure. Car s’il s’agit là d’une expérience surprenante défiant une nouvelle réalité vécue à l’échelle planétaire, l’exécution du projet de La Monnaie repousse loin, on peut le dire, les limites du spectacle. Cet opéra ne se contente pas d’allier la scène théâtrale et la musique, ce qui est le propre de cet art total. Il met en dialogue l’interprétation live de la partition sur le plateau (dans le respect scrupuleux des consignes sanitaires) avec un film, dont il faut souligner la qualité du tournage et qui dévoile les coulisses, les couloirs, des zones inconnues du public et des points de vue inédits de cette maison d’opéra mythique. La production, innovante et atypique à plus d’un égard, questionne ainsi le monde avec une contemporanéité qui n’a sans doute jamais autant interpellé. 

Hommage à Patrick Davin

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Il appréhendait chaque chose en profondeur, en artisan soucieux de tout comprendre et de tout maîtriser, dans un rapport d’une confondante intimité avec les œuvres. Grand explorateur, curieux de tout, il abordait tous les répertoires avec un étonnant mélange de précision scientifique et de fraîcheur solaire. Perfectionniste scrupuleux, il veillait toutefois à créer avec les musiciens un rapport de confiance d’autant plus fécond qu’il préservait ces derniers de toute tension inutile, avec d’évidentes qualités pédagogiques. Réellement passionné par la transmission des savoirs, il venait d’être nommé Directeur du domaine musique au Conservatoire Royal de Liège… Patrick Davin est subitement décédé ce 9 septembre, et c’est peu de dire qu’il manquera cruellement au monde musical belge. 

Les hasards de la vie professionnelle m’ont accordé le privilège de collaborer directement avec lui, tout particulièrement lorsque la codirection artistique du Chœur de Chambre de Namur lui a été confiée, entre 2002 et 2005. J’y ai découvert un artiste d’une rare sensibilité, d’une authentique érudition qu’il souhaitait partager avec ses musiciens sans ostentation, en combinant les vertus de l’exigence technique et de la convivialité souriante. J’ai pu ainsi goûter en direct l’apport considérable qu’un tel chef peut offrir à un ensemble : ouverture d’esprit, discipline et sens des responsabilités, culture de l’imagination et de la créativité. Aborder le répertoire contemporain sous l’égide d’un tel compagnonnage s’est révélé passionnant de bout en bout, tant le bonhomme était capable de vous emmener à la conquête de continents inconnus en trouvant chaque fois l’angle d’attaque idéal, la technique idoine. Revisiter d’authentiques chefs-d’œuvre du répertoire révélait également toute l’étendue de son talent, qui variait les angles de vue et suscitait de réjouissantes rencontres, notamment avec des acteurs et metteurs en scène motivés à l’idée de partager notre musique en l’enrichissant, en la nourrissant de leur propre sensibilité. La belle aventure vécue aux côtés de Patrick Davin a donc permis à nos chanteurs d’aborder la création et le répertoire contemporain avec un savoureux mélange d’excitation et de sérénité, de découvrir les classiques sous des éclairages nouveaux, et d’élargir leur répertoire jusqu’à Serge Gainsbourg ou Charles Trenet.  

Liszt et Saint-Saëns, Giordano et Davin : l’excellence au rendez-vous…

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Ce samedi 9 novembre se donnait à l’IMEP le concert d’ouverture du Festival de piano 2019.  En première partie, les Concertos n°1 et 2 pour piano de Franz Liszt. Le Concerto n°1, relativement court, a mis en valeur les qualités exceptionnelles du pianiste Roberto Giordano. Une parfaite maîtrise technique alliée à un sens poétique et mélodique hors du commun. Pour mémoire, Roberto Giordano a 22 ans quand il remporte la quatrième place du Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique (2003) ; il est professeur de piano à l’IMEP et au conservatoire de Reggio Calabria, région dont il est originaire.

Patrick Davin dirige Dupont avec l’OPRL

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Le chef d’orchestre Patrick Davin, au pupitre de l’Orchestre philharmonique royal de Liège publie un disque consacré au compositeur français Gabriel Dupont (Fuga Libera). À cette occasion, le chef nous parle de ce compositeur et de sa place dans l’histoire de la musique.

 Comment est né le projet d’enregistrer des oeuvres de Gabriel Dupont ? Comment avez-vous découvert ce compositeur ?

 Le projet initial vient de Jérôme Lejeune qui est souvent partie prenante dans les premiers enregistrements de compositeurs. Il est toujours habité par cette soif de découvrir autre chose. C’est lui qui a proposé ce projet dédié à Gabriel Dupont. Il se fait que, tout à fait par hasard, j’ai une tradition d’enregistrement avec l’Orchestre philharmonique royal de Liège. J’avais déjà entendu le nom de Gabriel Dupont et plus particulièrement les Heures dolentes dont je connaissais la version pour piano. Je ne savais pas qu’il y avait aussi ces orchestrations et encore moins qu’il y avait une pièce orchestrée par quelqu’un d’autre. Je connaissais Gabriel Dupont de nom depuis 30 ans, grâce au pianiste Daniel Blumenthal qui m’en avait parlé au moment de l’enregistrement de ses œuvres pour piano. Maintenant, les Heures Dolentes ont été plusieurs fois reprises au disque. Je pense qu’à l’époque où Daniel Blumenthal l’a enregistré pour Cybelia, c’était une rareté. Cela m’avait intéressé mais plutôt « d’une manière désincarnée » car je n’en connaissais que la version pour piano.

Retour brillant d'un chef-d'oeuvre parfait

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Anne-Catherine Gillet et Cyrille Dubois © Larraine Wauters/Opéra Royal de Wallonie

Le Domino noir de Daniel-François-Esprit Auber.
Excellente initiative de l'Opéra Royal de Wallonie de remonter ce Domino noir (1837), opus le plus joué d'Auber, avant Fra Diavolo, Le Maçon ou La Muette de Portici. Ce succès immense rend incompréhensible l'oubli dans lequel il est tombé, d'autant plus que nous avons pu nous rendre compte de son intérêt par l'intégrale studio publiée en 1995 chez Decca, dirigée par Richard Bonynge, avec Sumi Jo dans le rôle-titre.

La séduction est surtout musicale

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Stephane Degout © Hofmann

Pinocchio de Philippe Boesmans
Commande conjointe de la Monnaie et du Festival d'Aix-en-Provence, c'est dans cette dernière ville que fut créé le nouvel - je n'ose écrire le dernier - opéra de Boesmans le 3 juillet 2017.
Déjà librettiste du précédent, Au Monde (2014), mais cette fois aussi metteur en scène, Joël Pommerat avait adapté au théâtre le livre de Carlo Collodi (1883) : en voici cette fois la version musicale.

"Feux et tonnerre !" à Liège

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Damnation de Faust

© Lorraine Wauters

La Damnation de Faust de Berlioz
On se souviendra de la première mise en scène de Ruggiero Raimondi à l'Opéra Royal de Wallonie : c'était l'Attila de Verdi, en septembre 2013. L'illustre chanteur, également acteur remarquable (Don Giovanni, Scarpia, Boris Godounov), s'était révélé peu convaincant et adepte, dans ses conceptions dramatiques, d'un franc retour vers le passé.

A l'Opéra du Rhin, Anna Caterina Antonacci "est" Pénélope

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« Pénélope », le « Poème lyrique » de Gabriel Fauré a été créé le 4 mars 1913 à l’Opéra de Monte Carlo, puis présenté avec grand succès au Théâtre des Champs Elysées à Paris deux mois plus tard. De grandes interprètes y ont brillées de Germaine Lubin à Régine Crespin mais les dernières décennies les représentations se sont fait rares. Soucieux de réhabiliter le répertoire français délaissé, Marc Clémeur a mis « Pénélope » à l’affiche de l’Opéra National du Rhin où l’œuvre avait été présentée pour la première fois en 1923.

Une reprise de Manon magnifiée par Annick Massis

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de Bretigny et Manon (acte iii)

C'était en juin 2012. L'ORW terminait sa dernière saison sous le chapiteau du "Palais Opéra", le directeur, Stefano Mazzonis di Pralafera, avait choisi Manon, et mettait lui-même l’opéra de  Massenet en scène. Cette production, bien accueillie, contait "l'histoire de Manon Lescaut" au travers des pages d'un livre figurant à chaque acte ou à chaque tableau un décor différent.

A Liège, Annick Massis domine un Roméo et Juliette sobre

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Aquiles Machado et Annick Massis

Roméo et Juliette, monté au Théâtre-Lyrique en 1867, est l'un des plus grands succès de Gounod. Mélange de Grand Opéra à la française (genre qui lui avait déjà réussi dans La Reine de Saba) et de cet opéra de demi-caractère inventé par Faust en 1859, il présente tous les aspects de ses inspirations lyrique et dramatique, liées à l'une des plus belles trames dramatiques qui soient.