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« Ravel et l’Espagne » par Les Siècles : des couleurs et du théâtre

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Ce concert risque malheureusement de rester dans les mémoires davantage comme étant le premier que François-Xavier Roth aura été contraint de renoncer à diriger, par suite de l’article « Un chef d'orchestre qui mène son monde à la braguette » paru le matin même dans Le Canard Enchaîné, que pour son contenu musical propre, pourtant réel.

Qui n’aurait pas su tout cela ne l’aurait sans doute pas soupçonné lors de ce concert. Les Siècles ont été fondés en 2003. Les musiciens, inévitablement bouleversés (ne serait-ce que parce que cela fragilise grandement leur avenir professionnel), étaient souriants, particulièrement avenants vis-à-vis d’Adrien Perruchon (qui malgré une brillante carrière ne fait pourtant pas toujours l’unanimité auprès des instrumentistes qu’il dirige). Sans doute lui étaient-ils reconnaissants d’avoir pu assurer ainsi, au pied levé, la direction de ce concert, sans en changer le programme, et surtout en donnant une impression d’aisance remarquable étant donné le contexte. Et, en effet, il faut saluer cette performance.

Ravel et L'Espagne, donc. L’idée est on ne peut plus pertinente, quand on sait à quel point ce pays a influencé le compositeur. À vrai dire, il faudrait plutôt parler de l’idée qu’il s’en faisait, à travers, notamment, les très nombreux musiciens espagnols qui venaient en France à cette époque. Car Ravel n’est allé en Espagne qu’à l’approche de la cinquantaine, bien après avoir écrit presque toutes les œuvres de ce concert (à l’exception du Bolero). 

La première partie, purement instrumentale, commençait par Alborada del Gracioso. Les cordes, très présentes, donnent une sonorité un peu massive à la pièce. Malgré la plus extrême liberté laissé au basson dans ses solos, cette « Aubade du bouffon » a un peu de mal à décoller.

Médée de Marc-Antoine Charpentier : le tragique lyrique après Lully

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Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : Médée, tragédie en musique en un prologue et cinq actes. Véronique Gens (Médée), Cyrille Dubois (Jason), Judith van Wanroij (Créuse), Thomas Dolié (Créon), David Witczak (Oronte), Hélène Carpentier (La Victoire, Nérine, l’Amour) ; Le Concert Spirituel, direction Hervé Niquet. 2023. Notice et synopsis en français, en anglais et en allemand. Livret complet avec traduction anglaise. 170’ 43’’. Un coffret de trois CD Alpha 1020.

François-Xavier Roth en Hispanie : l’intégrale Ravel à l’heure de Bolero

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Maurice Ravel (1875-1937) : L’Heure espagnole, M.52 ; Bolero, M.81 (Version originale Ballet 1928). Isabelle Druet, mezzo-soprano ; Julien Behr, ténor ; Lotte Félix, ténor ; Thomas Dolié, baryton ; Jean Teitgen, basse. Les Siècle, direction : François-Xavier Roth. 2021. Livret en : français, anglais et allemand. Texte chanté en français, traduction en anglais. 64’36. Harmonia Mundi. HMM905361. 

Saint-Saëns : première gravure de Phryné avec les récitatifs de Massenet

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Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Phryné, opéra-comique en deux actes. Version avec récitatifs d’André Messager. Florie Valiquette (Phryné), Cyrille Dubois (Nicias), Thomas Dolié (Dicéphile), Anaïs Constans (Lampito), François Rougier (Cynalopex), Patrick Bolleire (Agoragine/Un Héraut) ; Chœurs du Concert Spirituel ; Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, direction Hervé Niquet. 2021. Textes de présentation en français et en anglais. Livret en français avec traduction anglaise. 64.30. Un livre-disque Palazzetto Bru Zane BZ 1047.

Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre et sa nouvelle version du Cadmus et Hermione de Lully : une grande réussite

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Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Cadmus et Hermione, tragédie en musique en un prologue et cinq actes. Thomas Dolié (Cadmus), Adèle Charvet (Hermione), Eva Zaïcik (Charite, Melisse), Lisandro Abadie (Arbas, Pan), Virgile Ancely (Draco, Mars) et neuf autres solistes ; Ensemble Aedes (Mathieu Romano, chef de chœur) ; Orchestre du Poème Harmonique, direction Vincent Dumestre. 2019. Notice en français, en anglais et en allemand. Livret complet avec traduction anglaise. 122.20. Un album de deux CD Château de Versailles CVS037.  

Ô mon bel inconnu de Hahn-Guitry, une comédie musicale pleine de fraîcheur

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Reynaldo Hahn (1874-1947) : Ô mon bel inconnu, comédie musicale en trois actes. Véronique Gens (Antoinette), Olivia Doray (Marie-Anne), Eléonore Pancrazi (Félicie), Thomas Dolié (Prosper), Yoann Dubruque (Claude), Carl Ghazarossian (Jean-Paul/Hilarion Lallumette), Jean-Christophe Lanièce (M. Victor/Un garçon de magasin) ; Orchestre National Avignon-Provence, direction Samuel Jean. 2019. Livret en français et en anglais. Avec texte intégral de Sacha Guitry. 60.49. Un livre-disque Palazzetto Bru Zane BZ 1043. 

Fêtes musicales d'exception à Monte-Carlo

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a eu le privilège d'accueillir Charles Dutoit pour deux concerts en deux semaines.

Le premier concert était intégralement consacré à Maurice Ravel avec des oeuvres peu jouées en concert : Ma mère l'Oye (dans la version Charles Dutoit qui a librement choisi cinq numéros) et L'Heure espagnole. On connaît les liens étroits entre le chef suisse et l’univers de Ravel. Charles Dutoit arrive à tirer les nuances les plus poétiques de chaque groupe d'instruments de l'orchestre tout en faisant chanter les premiers pupitres : le violon de Liza Kerob, le violoncelle de Thierry Amadi  ainsi que la flûte, la harpe, la clarinette, le contrebasson, le cor, le célesta et les timbales. 

Des deux opéras de Ravel, L'Heure espagnole est de loin le moins joué. Mais s’il ne possède pas la poésie du texte de Colette pour l’Enfant et les Sortilèges, le livret de Franc-Nohain pour l’Heure espagnole dégage le charme désuet d’un théâtre de boulevard sur fond d’une Espagne fantasmée. La précision ainsi que le sens des couleurs et du rythme sont parfaitement présents sous une direction orchestrale scintillante et chatoyante. La distribution vocale est parfaitement idoine avec  le ténor Eric Huchet (Torquemada, un horloger), la soprano Karine Deshayes (Concepción, la femme de Torquemada), le baryton Thomas Dolié (Ramiro, un muletier), le ténor Julien Behr et la basse David Wilson (les amants,  Gonzalve, un bachelier poète et Don Iñigo Gomez, un riche financier). 

Pignolet de Montéclair et son opéra Jephté, un passionnant inédit  

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Michel PiGNOLET de MONTECLAIR (1667-1737) : Jephté, tragédie en un prologue et cinq actes. Tassis Christoyannis, Chantal Santon Jeffery, Judith van Wanroij, Thomas Dolié, Zachary Wilder, Katia Velletaz, Adriana Kalafszky, Clément Debieuvre, David Witczak ; Purcell Choir, Orfeo Orchestra, direction György Vashegyi. 2020. Livret en anglais, en français et en allemand. Texte complet en français, avec traduction en anglais. 142.38. Glossa GCD 924008 (un album de deux CD).

L'âge d'or de la musique française s'exprime aussi dans l'opérette

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Louis BEYDTS
(1895 - 1953)
La S.A.D.M.P, comédie musicale
Isabelle DRUET (Elle), Jérôme BILLY (Henri Morin), Mathias VIDAL (le gros commerçant), Dominique COTE (un grand industriel), Thomas DOLIE (le comte Agénor de Machinski), Orchestre Régional Avignon-Provence, dir.: Samuel JEAN
2017 - 49' 26 '' - Notice en français - livret disponible sur www.orchestre-avignon.com ou sur www.klarthe.com - Klarthe KO40

Lully revisité : et ça donne très bien !

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Jean-Baptiste LULLY
Persée 1770
Mathias VIDAL (Persée), Hélène GUILMETTE (Andromède), Katherine WATSON (Mérope), Tassis CHRISTOYANNIS (Phinée), Marie LENORMAND (Cassiope), Marie KALININE (Méduse), Jean TEITGEN, Chantal SANTON-JEFFERY, Cyrille DUBOIS, Thomas DOLIE, Zachary WILDER (rôles divers), Le Concert Spirituel, choeur et orchestre dir.: Hervé NIQUET
2017- 2 CD 54' 20'' et 53' 57''-Textes de présentation et livret en français et en anglais-chanté en français-Alpha Classics 967

Une  Phèdre oubliée surgit de l'oubli

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Phèdre

Enguerrand de Hys et Thomas Dolié © Grégory Forestier

Phèdre de Jean-Baptiste Lemoyne
Jean-Baptiste Lemoyne (1751-1796) fut élève de Graun, puis chef d'orchestre de Frédéric de Prusse. Il resta ensuite en France où il rencontra Gluck. Très influencé par celui-ci, puis par son rival Piccinni, il écrivit non moins de 15 ouvrages, dont une Electre (1782), qui fit polémique par sa violence. Créée quatre ans plus tard, au Château de Fontainebleau, Phèdre plut davantage par un dramatisme moins outrancier, par un lyrisme plus présent (le rôle-titre était tenu par la célèbre Mlle Saint-Huberty, étoile de l'Opéra de Paris), et par de magnifiques ballets.