Tristan et Isolde symphonique à Weimar
Richard Wagner (1813-1883) / Henk de Vlieger (né en 1953) : Tristan & Isolde, an orchestral passion. Staatskapelle Weimar, Hansjörg Albrecht. 2022. Livret en allemand et anglais. 58’02’’. Oehms Classics. OC1729
Jusqu’à présent, nous avions relaté les parutions d’Hansjörg Albrecht à l’occasion de ses enregistrements à l’orgue, entre autres avec sa série de transcriptions de symphonies de Bruckner. Nous le retrouvons ici dans ses activités de chef d’orchestre au pupitre de la Staatskapelle Weimar, un orchestre à la direction duquel il a enregistré des œuvres de Walter Braunfels pour ce même label Oehms.
Pour cette nouvelle parution, il propose une nouvelle lecture de : Tristan & Isolde, an orchestral passion, compilation symphonique des grands moments de l’opéra de Wagner par le Néerlandais Henk de Vlieger. Percussionniste, compositeur et administrateur d’orchestre, Henk de Vlieger s’est fait connaître par ses arrangements en forme de grandes suites symphoniques des chefs d'œuvres wagnériens. Si, assurément, celui tiré du Ring est son plus grand succès, il a également compilé Die Meistersingers von Nürnberg, Parsifal et Tristan und Isolde. On peut détester cet exercice et hurler au sacrilège, il n’empêche que c’est bien fait avec un grand respect de la dramaturgie et du déroulé narratif. D'ailleurs ses suites wagnériennes sont régulièrement programmées et enregistrées tant elle plaisent aux chefs et au public.
En premier lieu, il faut saluer la prestation impeccable de la Staatskapelle Weimar. Ce n’est pas l’une des phalanges les plus médiatisées mais au fil des parutions (on pense aux albums sous les directions de Antoni Wit chez Naxos ou Kirill Karabits chez Audite), elle impressionne par sa belle sonorité velourée d’ensemble et la précision de ses pupitres. Quant à la direction de Hansjörg Albrecht, elle est très attentionnée à la dramaturgie et impose une conception d’ensemble finalement très opératique du meilleur effet musical. On apprécie la palette des nuances et le soin envers les équilibres de cette direction probe et anti-spectaculaire.
Certes, c’est du répertoire secondaire, mais c’est un bon moment de musique avec un orchestre de très haut vol et très bien enregistré.
Son : 10 – Livret : 8 – Répertoire : 8 – Interprétation : 9
Pierre-Jean Tribot