Tristan und Isolde à Bozar
Le dimanche 3 décembre a marqué une nouvelle étape dans la collaboration entre le chef d’orchestre Antony Hermus et le compositeur Henk de Vlieger. Le chef néerlandais a dirigé le Belgian National Orchestra dans une compilation symphonique de divers extraits de l’opéra Tristan und Isolde de Richard Wagner, réalisée par Henk de Vlieger. Pour l’occasion, le duo d’amour du deuxième acte ainsi que le « Liebestod » d’Isolde ont été ajoutés et ont été interprétés par la soprane Miina-Liisa Värelä (Isolde), la mezzo Barbara Kozelj (Brangane) et le ténor Michael Weinius (Tristan).
Ce fut une prestation convaincante. L’orchestre, bien emmené par la konzertmeister Misako Akama, a tenu le public en haleine du début à la fin du concert. Le chef Antony Hermus maîtrise le répertoire wagnérien et cela se sent dans la gestion de la tension émise par les musiciens. Seul petit bémol, l’orchestre est trop souvent passé au-dessus des solistes dans les moments forte, ce qui a forcé ces derniers à pousser leur voix.
Malgré cela, il faut saluer la puissance et la technique vocale des solistes du jour. Miina-Liisa Värelä, Barbara Kozelj et Michael Weinius ont brillé dans ce répertoire particulièrement compliqué. Le public ne s’y est pas trompé et leur a d’ailleurs réservé de très longs applaudissements.
Petit détail important, la présence de Florestan Bataillie en tant que narrateur. Il a tout d’abord plongé le public dans le contexte de l’histoire avant les premières notes, pour ensuite intervenir à nouveau en milieu de concert afin de nous situer dans l’intrigue. Bien que cette idée fût plus que bienvenue pour les personnes n’étant pas familière avec l’opéra initial et que l’emploi du français et du néerlandais en alternance fût un choix très diplomatique, nous ne pouvons que déplorer l’absence de sous-titre permettant de suivre l'entièreté de ses prises de paroles. Ceci peut aussi être reproché lors des interventions des chanteurs. Même si les paroles étaient disponibles sur un programme numérique, cela ne permettait pas de suivre l’intrigue durant le concert.
Bruxelles, Bozar, le 3 décembre 2023.
Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.
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