Un bouquet d’hymnes choraux anglais, sous l’égide de Vaughan Williams

par

Five Mystical Songs and other British Choral Anthems. Ralph Vaughan Wlliams (1872-1958) : O clap your hands, version pour chœur et orgue ; O taste and see ; Five Mystical Songs. Sir Edward Elgar (1857-1934) : Lux aeterna, arrangement de John Cameron ; Give unto the Lord op. 74 « Psaume 29 ». Gustav Holst (1874-1934) : Two Psalms – Psaume 148 ‘Lord, who hast made us for thine own’. Harold Darke (1888-1976) : O gladsome light, op. 38 n° 2. Herbert Howells (1892-1983) : Four Anthems : n° 3. Like as the hart. Samuel Sebastian Wesley (1810-1876) : Wash me throughly ; Blessed be the God and Father. Sir Charles Villiers Stanford (1852-1924) : Bible Songs, op. 113, n° 6 : A Song of Wisdom, version pour sopranos et orgue. Patrick Hadley (1899-1973) : My beloved spake, version pour chœur et orgue. Roderick Williams, baryton ; Julia Smith, Elizabeth Limb, Rachel Limb, Kate Jurka, sopranos ; Martin Ford, orgue ; Vasari Singers, direction Jeremy Backhouse. 2021. Notice en anglais. 76.14. Naxos 8.574416.

Le label Naxos a déjà inscrit à son catalogue plusieurs albums de chant choral confiés aux Vasari Singers. Le Requiem de Gabriel Jackson (°1962), un programme De Profundis où voisinaient Pizzetti, Malipiero, Allegri ou Puccini, un autre, Heaven full of stars, consacré à une série de créateurs contemporains, ou encore des chants de Noël, ont démontré la qualité de cet ensemble que l’on entend souvent sur les radios anglaises et qui a été fondé en 1980 par son chef Jeremy Backhouse. Cette fois, c’est un bouquet d’hymnes choraux d’essence spirituelle que ces voix proposent, un parcours à travers des pages de compositeurs britanniques de premier rang.

Ralph Vaughan Willliams pour commencer, avec ses Five Mystical Songs de 1911, d’après des textes du pasteur anglican George Herbert (1593-1633), caractérisés par ce que l’on a nommé alors « la poésie métaphysique ». L’influence d’Herbert a été si grande qu’il a été sanctifié par l’église anglicane. L’agnostique Vaughan Williams sert admirablement ces méditations lumineusement sereines, en particulier la troisième, Love bade me welcome, dialogue entre Dieu et l’âme, ou la quatrième, The Call, qui exalte la joie du cœur. Un Antiphon, qui a la vocation d’un hymne de prières, termine de façon triomphale ce cycle exaltant de vingt minutes, superbement servi par le baryton Roderick Williams (°1965), émouvant dans son expressivité engagée, et par les Vasari Singers. Ces Five Mystical Songs sont placés tout en fin de programme, couronnant de façon exemplaire une affiche vouée à plusieurs compositeurs. C’est déjà Vaughan Williams qui lance le récital avec son vibrant O clap your hands de 1920, dans sa version pour chœur et orgue. Celui-ci est tenu par Martin Ford, sous-organiste de la Cathédrale Saint-Paul de Londres et organiste de la Guard’s Chapel, excellent dans chacune de ses interventions. On retrouve encore le même compositeur en milieu de programme, avec son très bref O taste and see de 1952, une mélodie avec deux sopranos qui illustre un verset du psaume 34 soulignant la grâce de Dieu.

Sir Edward Elgar est présent avec son puissant Give unto the Lord de 1934, un hymne aux accents dramatiques, destiné à la Cathédrale Saint-Paul, et avec Lux Aeterna, un arrangement pour chœur, signé par John Cameron en 1996, de Nimrod, la neuvième des Variations Enigma, dédiée par Elgar à son ami August Jaeger qui lui avait apporté un soutien moral à la fin de la décennie 1890. Le reste du programme baigne dans une atmosphère sensible et ouvre d’abord la porte à Gustav Holst, un proche de Vaughan Williams, avec son illustration du psaume 148, Lord, who hast made us for thine own, qui date de 1912 et utilise une vieille mélodie allemande. Suivent Herbert Howells, avec le troisième des Four Anthems, qui trouve aussi sa source biblique dans le psaume 42, pour chanter l’envie de la présence de Dieu, et Sir Charles Villiers Stanford, qui fut l’un des professeurs de Vaughan Williams, avec un texte de l’Ecclésiaste qui honore la sagesse. A Song of Wisdom, tiré des Bible Songs de 1909, est proposé dans sa version pour sopranos et orgue. On entend encore des pages d’Harold Darke, Samuel Sebastian Wesley ou Patrick Hadley, les deux dernières inspirées de l’Ancien Testament.

Ce programme éclectique, dont le fil rouge est la spiritualité, est un jalon supplémentaire dans la discographie des Vasari Singers. Il plaira aux amateurs de chant choral pour sa conception équilibrée et pour un investissement émotionnel qui offre aux pages des compositeurs anglais un écrin de belle facture.

Son : 9  Notice : 9  Répertoire : 9  Interprétation : 9

Jean Lacroix

 

   

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