Un nouvel "Indispensable" d'André Lischke !

par
guide opéra russe

Guide de l'opéra russe par André Lischke
Auteur bien connu de tout ce qui concerne la musique russe chez Fayard (Tchaikovski, Histoire de la musique russe des origines à la Révolution, La musique en Russie depuis 1850, Rimski-Korsakov), André Lischke s'est donné ici à un travail de titan.

Près de 150 opéras russes sont présentés en quelque 800 pages dans un ordre chronologique, depuis les premiers vaudevilles des années 1770 nés de l'esprit des Lumières jusqu'aux dernières oeuvres du début du XXIe siècle. Les compositeurs familiers côtoient ceux dont nous faisons la connaissance. Pour chaque oeuvre, un synopsis, un commentaire d'écoute (dommage qu'il n'y ait que très peu d'exemples musicaux mais cela aurait triplé le nombre de pages !), un choix discographique et vidéographique. Le choix de l'ordre chronologique par rapport à un commode ordre alphabétique est judicieux dans la mesure où l'auteur tient à montrer les liens qu'a toujours entretenu l'opéra avec l'évolution historique du pays et les lignes de force de son identité. "L'histoire, l'épopée, l'imaginaire populaire nourrissent un genre qui s'inspire autant d'événements décisifs du devenir national que des traditions du récit féérique, et se développe aussi en interaction avec la littérature : les noms de Pouchkine, Lermontov, Gogol, Ostrovski sont associés à ceux de Glinka, Dargomyjski, Rubinstein, Moussorgski, Tchaikovski, Rimski-Korsakov et d'autres. Au cours du XIXe siècle, l’opéra suit l’évolution de l’attitude envers l’ordre monarchique à travers son exaltation (La Vie pour le tsar), sa remise en question (Boris Godounov) et le pressentiment de la Révolution (Le Coq d’or). À l’époque soviétique, il devient un des supports privilégiés de la propagande idéologique, reflétant aussi la mise au pas de l’esthétique officielle (Lady Macbeth). Avec la disparition de l’URSS, les thèmes se diversifient, tout en laissant prédominer un constat d’une lucidité sans appel, aboutissant au Cœur de chien de Raskatov" nous dit l'auteur. L'ouvrage s'accompagne bien sûr d'une bibliographie sélective (la plupart des ouvrages sont en russe) et d'un index des noms et des oeuvres. En fin de parcours, l'auteur regrette de ne pas avoir donné la parole aux opéras des différents peuples de l'ancienne "Grande Russie" dont beaucoup sont en langues nationales -qu'il ne parle pas- et en russe du siècle dernier. Certains auraient pu trouver leur place ici, mais pourquoi certains plutôt que d'autres ? Le champs reste donc ouvert sur l'opéra et la musique de ces peuples.
Un nouvel indispensable d'André Lischke !
Bernadette Beyne
2017, Paris, Editions Fayard, 776 pages, 38 € 

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