Les variations Adams

John ADAMS
(° 1947)
China Gates–Phrygian Gates–American Berserk–Halleluiah Junction
Jeroen van VEEN (piano), Sandra van VEEN (piano)
DDD–2017–57’ 23’’–Texte de présentation en anglais–Brilliant Classics 95388

John Adams est-il ce qu’il est convenu d’appeler un musicien minimaliste ? Il l’est, oui, mais il n’est pas non plus un minimaliste pur et dur, obnubilé par cette manière de composer et totalement confiné – comme emmuré et pétrifié –dans ce seul registre musical. Ce disque le montre avec trois œuvres pour piano seul et une œuvre pour deux pianos (Halleluiah Junction). Si China Gates et Phrygian Gates, la plus longue des quatre, écrites l’une et l’autre en 1977, ressortissent sans conteste à l’esthétique minimaliste stricte, American Berserk, qui date de 2001, et surtout Halleluiah Junction, qui date, lui, de 1996, ressemblent davantage à des variations pour piano, au sens classique du terme. Elles sont du reste extraordinairement colorées, toujours vivantes et parfois même parodiques, à croire qu’avec elles, John Adams avait cherché à se moquer de ses propres premières œuvres ou à en accuser les limites, à la fois sur le fond et sur la forme. L’indéniable attrait qu’elles exercent sur l’auditeur tient beaucoup au talent du pianiste hollandais Jeroen van Veen, un des piliers du label Brilliant pour lequel il a déjà enregistré l’intégrale des œuvres pour piano d’Erik Satie ainsi que diverses pièces de compositeurs actuels tels que Michael Nyman, Max Richter ou Yann Tiersen (Pour Amélie, une sorte de révision de la musique du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain). Il interprète Halleluiah Junction avec sa femme, Sandra van Veen – une symbiose parfaite. Décidément, John Adams est une des figures musicales les plus intéressantes de ces dernières décennies.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 5 – Répertoire 9 – Interprétation 9