La musique du nouveau monde par Andris Nelsons
Charles Ives (1874-1954) The Unanswered Question – John Adams (1947-) Slinimsky’s Earbox – Igor Stravinsky (1882-1971) Le Chant du rossignol – Antonin Dvoak (1841-1904) Symphonie n°9 «du Nouveau Monde»
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Andris Nelsons, direction
2013 - HD source, NTSC 16 :9, PCM stereo DTS 5.0-95’-Livret en français, allemand et anglais-C major-713408
Programme moderne et éclectique pour Andris Nelsons et le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks. Ce concert, donné en décembre 2010, allie subtilement des œuvres du 20e siècle à la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. The Unanswered Question de Charles Ives débute le concert avec un effet acoustique probablement surprenant pour l’auditeur : les cordes jouent dans le foyer et les solistes sur scène, offrant au public une atmosphère proche de la réflexion, d’une méditation. Dans le DVD, cet effet surnaturel ne donne pas entière satisfaction mais l’on peut imaginer facilement l’aboutissement grâce au beau jeu des caméras. Comme pour John Adams et son Slinimsky’s Earbox, la battue du jeune chef -ancien élève du directeur musical de l’orchestre, Mariss Jansson- est énergique et souriante. Nelsons nous subjugue par son envie de partager, d’élever l’ensemble à son plus haut point. Il n’est pas un seul moment distant ou déconcentré. Il parvient à rassembler ces musiciens de grand talent en une seule masse et le résultat est exceptionnel. Langage moderne plus complexe, l’œuvre d’Adams ne semble pas être un mystère pour le chef. Il dirige les plans sonores avec précision et compréhension tandis que les harmonies modales chères à Stravinsky pour l’œuvre suivante sont données avec sensibilité. L’œuvre de Stravinsky développe aussi cette idée de contrepoint complexe. Poème symphonique inspiré du conte d’Andersen, Le Rossignol, on y découvre un alliage original de couleurs et rythmes. Emmené dans les terres chinoises, ce voyage ne trace aucune routine. Nelsons tente d’apporter une idée musicale à chaque ligne de l’œuvre. Il est aidé du professionnalisme des deux solistes principaux qui excellent dans leurs parties : le hautbois pour le Rossignol mécanique et la flûte pour le vrai Rossignol. Le concert se conclut sur une Symphonie du Nouveau monde particulièrement émouvante. Le premier mouvement affiche une bonne structure et une approche intelligente des plans sonores. Le second, l’un des plus beaux de la musique classique, est magnifiquement interprété. Le troisième est survolté comme le demande Dvorak tandis que la quatrième allie énergie et sensibilité. D’une qualité presque parfaite, ce DVD offre à l’auditeur une approche de la musique moderne, du «nouveau monde». C’est aussi l’occasion de découvrir un chef aux qualités singulières qui déploie son énergie comme personne d’autre. Les musiciens sont heureux de jouer sous sa baguette tandis qu'il est passionné par ce qu’il fait. Une belle découverte!
Ayrton Desimpelaere
Son 10 – Répertoire 10 – Livret 6 – Interprétation 10