A Lille, soirée mémorable...
Extraits et photos de films de Steven Spielberg avec des medley de bandes originales de John Williams (Jurassic Park, Les Dents de la mer, Cheval de guerre, La Liste de Schindler, Indiana Jones, Hook, La Guerre des mondes, Rencontres du troisième type, Le Termina, E.T l'extra-terrestre).
Orchestre National de Lille - Frank Strobel, direction
...avec le dernier Ciné-concert de l'Orchestre National de Lille. Sous l'excellente direction de Frank Strobel, différents extraits (photos et vidéos) des films de Steven Spielberg mis en musique par John Williams se sont succédés sur écran géant. Contrairement à Fantasia donné plus tôt dans la saison, il s'agissait ici davantage de medley sans l'exigence d'une parfaite synchronisation. Un moment captivant et intéressant lorsque l'on saisit l'importance de la musique dans un film, à savoir le côté dramatique, émouvant, triste ou comique qu'elle apporte. De Jurassic Park à La Guerre des mondes en passant par Le Cheval de guerre ou Le Terminal, le spectateur a pu enfin découvrir la musique de Williams sans devoir l'associer à une image (quelques séquences sans images). C'est là que se perçoit le niveau élevé (que l'on a tendance à écarter) de la musique de film et sa complexité. Onze films représentés ici plus trois bis donnés en fin de concert. Frank Strobel est un grand habitué des Ciné-concerts puisqu'il est lui même membre de European Film Philharmonic. Se retrouvent dans son répertoire : Le Cuirassé Potemkine de Eisenstein, Le Docteur Mabuse, La Ruée vers l'or, Les Temps modernes ou encore Alexandre Nevski d'Eisenstein pour lequel il édite la reconstitution de la musique de Prokofiev. Il sera réinvité par l'ONL la saison prochaine dans Les lumières de la ville de Charlie Chaplin. D'une précision remarquable, il communique à l'orchestre les moindres détails techniques et musicaux avec une facilité déconcertante en possédant un geste et un rapport sensible à l'orchestre impressionnants. Très bon rapport à l'image même si les medley permettent plus de liberté. Un beau jeu d'éclairages ponctue les scènes, apportant contrastes entre parties essentiellement musicales et parties mixtes. L'ONL est attentif et parvient à captiver l'auditeur comme jamais, même dans des films moins célèbres qu'Indiana Jones ou E.T extraterrestre. Aucune exagération pour les cuivres, section que chérit Williams. Justes et puissants, ils dominent uniquement pour les thèmes, accompagnés par des cordes dynamiques. Très beau solo de Fernand Iacu dans La Liste de Schindler. Il s'exprime avec aisance et souplesse dans ce répertoire pas si souvent joué. En bis, le chef dirige dans une ambiance chaleureuse des extraits de Star Wars, Munich et 1941. Ovation d'une salle comble et exaltée largement méritée pour l'ensemble des protagonistes. La musique de film n'est pas banale, elle est d'une nécessité capitale pour le Septième art et mérite qu'on s'y intéresse davantage.
Ayrton Desimpelaere
Lille, Nouveau siècle, le 23 mai 2014
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