American Classics, la « classe américaine » !

par

Samuel Barber, Léonard Bernstein, Aaron Copland, George Delerue, Charles Ives
Eric Aubier, Philippe Berrod, Christelle Chaizy, Philippe Cuper, Nicolas Prost, Laurent Wagschall, Orchestre de la Garde Républicaine, dir. S. Billard, Orchestre Symphonique de Bretagne, dir. C. Schnitzler
2016-DDD-Textes de présentation en anglais et en arançais, Indésens digital, INDE078

Les compositeurs américains du XXe siècle ont une incontestable classe couplée à un grand panache. Et American Classics le confirme !
Eric Aubier et ses collègues offrent des versions pétillantes des plus grands compositeurs modernes, remplies de sincérité. Tout cela commence avec La Nuit américaine composée par le plus américain des Français, George Delerue. Aubier et l’Orchestre à cordes de la Garde Républicaine nous régalent avec une belle version de ce thème culte et dynamique qu’est Le grand choral et que tout le monde garde dans un coin de sa tête. Plus calme, Quiet City d’Aaron Copland est une oeuvre colorée et jouée de manière sereine. Ecrite à la base pour le théâtre, c’est la version concert de l’œuvre qui est proposée ici. Deux versions à découvrir: l'une pour trompette, clarinette, clarinette basse, saxophone et piano et l’autre pour clarinette, cor anglais et cordes. Quasi identiques, elles nous offrent deux dimensions distinctes quand les cordes remplacent le piano. Avec le Clarinet Concerto and String, Philippe Cuper montre l’étendue de son talent: une première partie tout en retenue et une deuxième enivrante, sorte de danse endiablée néanmoins courtoise. L’Adagio for Strings de Barber, musique des grands hommes de l’au-delà et qui n’est plus à présenter, est très bien assurée. Berstein nous mène dans des sonorités jazz affirmées mais qui n’en restent pas moins classiques. La Sonate pour clarinette et piano, sa première œuvre majeure, écrite en écoutant Radio Havana, donne lieu à quelques sonorités cubaines. Le piano et la clarinette se mélangent et se répondent de telle sorte que parfois nous ne savons plus qui est qui. Le Rondo for Lifey a du chien ! Cette œuvre qui porte le nom du Sky terrier de Judy Holliday fait partie d’une série de cinq pièces dédiées au meilleur ami de l’homme. Pour le Prélude, Fugue and Riffs, le saxophone soprano de Nicolas Prost nous emmène dans les rues de New York, avec le parfum d’une vieille comédie de Broadway. Une œuvre énergique, d’ailleurs réécrite pour la comédie musicale Wonderfull Town en 1953 à Broadway et un réel plaisir pour les oreilles ! Enfin, Unanswered Question , une œuvre mystérieuse de Charles Ives. Plus on s’y engouffre, plus les doutes et les questions nous envahissent. Le calme des cordes et les interventions parsemées des vents éveillent une grande tension. Le CD se termine sur cette interrogation suspendue.
Un album et des musiciens à découvrir au plus vite.
François Hanse, reporter de l'IMEP

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