Arcadi Volodos en récital à Monte-Carlo

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C'est dans le cadre de la série "Grande Saison - Récitals" que l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a invité Arcadi Volodos. Le pianiste se présente en Principauté précédé de son immense réputation et à la tête d’une prestigieuse discographie caractérisée par une technique immaculée, son et phrasés magnifiques, virtuosité, sensibilité, musicalité, enthousiasme tout y était ! 

Cependant le récital à Monte-Carlo n'a pas répondu aux attentes. La salle Rainier III est plongée dans la pénombre. Il n'y a qu'un léger éclairage sur le piano : même ambiance choisie par Sviatoslav Richter et par Grigory Sokolov. Volodos commence son récital par la Sonate en fa dièse mineur de Muzio Clementi. Un petit bijou d’un caractère romantique avant l’heure. Du premier mouvement subtil au tumultueux "Presto final" en passant par le "Lento e patetico" empreint d'un climat funèbre et dont les dissonances douloureuses font penser à Chopin. Volodos déploie une palette de nuances et de couleurs superbes, des pianissimi parfois aux confins du silence, il prête attention aux moindres détails. Son jeu est très raffiné.

Les 6 Klavierstücke op.118 de Brahms sont un des ensembles de miniatures les plus introspectifs et les plus émouvants de la période romantique. Volodos nous offre une prestation parfaite, il joue toutes les notes, avec un toucher magnifique mais peu d'émotions. On attend son cheval de bataille, la Sonate en sol majeur D.894 de Franz Schubert qui est à son répertoire depuis plus de vingt ans. Son enregistrement chez Sony nous avait plongé dans les profondeurs de la musique de Schubert : très nostalgique, envoûtant, hypnotique, un bonheur réel. Au concert, Volodos semble anesthésié. La magie n'opère pas. Que s'est-il passé ? 

Une partie du public ovationne le virtuose et Volodos donne généreusement une série de bis, tous nostalgiques. Où sont passés les feux d'artifices qu'il avait l'habitude de nous offrir ?

Espérons que l'on puisse bientôt retrouver Volodos en meilleure forme et aussi brillant que dans le passé.

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, Dimanche 2 mai

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Jean-Louis Neveu

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