Beethoven au Vatican
Ludwig van BEETHOVEN
(1770 - 1827)
Symphonie n°9 en ré mineur, Op. 125
Concert en l’honneur du Pape Benoît XVI, le 27 octobre 2007
Chor und Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons, direction – Krassirima Stoyanova, soprano – Lioba Braun, alto – Michael Schade, ténor – Michael Volle, baryton
2017-DDD-66’19-Textes de présentation en allemand et anglais-BRKlassic-900156
C’est à l’occasion d’un concert donné au Vatican en octobre 2007 en l’honneur du Pape Benoît XVI que Mariss Jansons retrouva le pupitre du Chor und Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks dont il est le directeur musical depuis 2003. On se souviendra de quelques soirées mémorables données dans les salles les plus prestigieuses comme celle à BOZAR le 27 mars 2013 dans un programme Beethoven/Berlioz d’une rare intensité. Créée le 7 mai 1824 au Kärntnertortheater à Vienne (à ce propos, il serait intéressant de (re)découvrir l’enregistrement de cette même symphonie par Martin Haselböck et l’Orchester Wiener Akademie/Alpha pour en goûter toutes les caractéristiques précises de la création, notamment en ce qui concerne l’effectif instrumental et sa disposition), la Symphonie n°9 innove et s’élève par la présence exceptionnelle d’un chœur et de quatre solistes, une première ! Cette « Ode à la Joie », qui se place subtilement en fin de course, reflète avec justesse le climat douloureux dans lequel se trouvent toutes les couches de la population touchées par la guerre à l’époque. Jansons, né en 1943 dans un quartier juif de Riga, a personnellement souffert de ces drames qui n’ont donné que souffrance et dévastation. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si Leonard Bernstein choisit cette œuvre le 25 décembre 1989 quelques jours après la chute du mur de Berlin, et ce avec le même orchestre complété par d’autres membres de différents orchestres du monde entier, pour louer l’idée de liberté et de bonheur.
Quoi qu’il en soit, Mariss Jansons démontre à nouveau sa grande maîtrise dans ce répertoire qu’il affectionne tant. Grâce à un orchestre dont il a su créer un son homogène, attentif au moindre détail et surtout respectueux du texte, Jansons peut peindre avec une grande liberté une toile comme peu le pourraient. Les moyens sont nombreux : baguette franche et illustratrice d’une grande expressivité, palette de couleurs large et variée, énergie virevoltante… On est frappé par la beauté du legato des cordes dans le mouvement lent, la tension dramatique de l’Allegro ou encore la vivacité du second mouvement. La présence des quatre solistes est exemplaire (il ne manque que l’aspect biographique dans la brochure) et ne souffre d’aucune lourdeur, tout comme le chœur qui excelle en termes d’homogénéité et clarté du texte malgré, probablement, les conditions toujours plus délicates du live.
Merci Maestro !
Ayrton Desimpelaere
Son 10 – Livret 8 – Répertoire 9 – Interprétation 10