Beethoven en brique authentique 

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Beethoven Rediscovered”. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : intégrale des symphonies ; Ouverture de : Coriolan Op.62, Egmont Op.84, Les Ruines d’Athènes, Op.113, Die Weihe des Hauses, Op.124 ; intégrale des concertos pour piano et orchestres ; intégrale des symphonies (transcription de Franz Liszt) ; Sonate °14 “Clair de Lune”, n°21 “Waldstein et n°17 “La Tempête” ; 32 variations sur un thème original en ut mineur, WoO 80, Sonates pour piano en sol mineur, Op.49 n°1 et n°20 en sol majeur, Op.49, N°2, Variations prometheus. Anna-Kristina Kaapola, soprano ; Marianne Beate Kielland, alto ; Markus Schäfer, ténor ; Thomas Bauer, basse. Choeur et orchestre Anima Eterna Brugge, Jos van Immerseel ; Ensemble Cristofori, pianoforte et direction : Arthur Schoonderwœrd ; Yury Martynov, piano ; Alexei Lubimov et Olga Pashchenko, pianoforte. 2005-2015. Livret en : anglais, allemand et français. 16h56. 1 coffret de 17 CD Alpha. Alpha 598. 

Alpha met opportunément en coffret différents enregistrements beethovéniens sur instruments anciens de son catalogue avec, en tête d’affiche, l’intégrale des symphonies complétée par une sélection des ouvertures, réalisée par Jos van Immerseel au pupitre d’Anima Eterna. Enregistré en 2007 au Concertgebouw de Bruges pour feu le label Zig Zag, cet ensemble fut particulièrement bien reçu à sa sortie. Cette somme se distinguait pas un solide travail de recherche en amont dans le chef de notre compatriote. L’interprétation est excellente par son énergie communicative et elle est en plus magnifiquement enregistrée. Le chef n’est jamais dans le dogmatisme radical et sa direction combine musicalité et énergie. Cette intégrale reste sans contradiction possible l’une des plus belles réussites des 15 dernières années.  

L’intégrale des concertos pour piano (complétée par la transcription pianistique du Concerto pour violon) par Arthur Schoonderwœrd, dirigeant du pianoforte l’Ensemble Cristofori, se voulait plus radicale. Basée sur une analyse très précise des lieux où furent créés ces concertos, elle se distingue par un effectif instrumental très réduit avec des cordes limitées à deux musiciens par pupitre. En découlent des dynamiques très différentes des habitudes d’écoute, mais le talent du pianofortiste et la qualité de la restitution sonore évitent une aridité excessive et des dynamiques écrasées par les vents et les cuivres. Si d’autres intégrales sur instruments d’époque, gravées par Jos van Immerseel et Bruno Weil (Vivarte) ou Robert Levin et John Eliot Gardiner (DGG/Archiv) sont d’incontestables références, cette gravure est à connaître pour les pistes de réflexion qu’elle suggère. 

Autre grand succès du catalogue Alpha : les symphonies dans les transcriptions pianistiques de Franz Liszt jouées par Yury Martynov sur des instruments historiques : un piano Erard 1837 et un Blüthner daté autour de 1867. Déjà critiquée ici, cette gravure est une excellente réussite tant au niveau technique qu’artistique. 

En complément, on retrouve deux disques plutôt hybrides dans un tel contexte d’intégrales : trois illustres sonates (n°14 Clair de Lune, n°21 Waldstein et n°17 La Tempête) sous les doigts fantasques et narratifs d’Alexei Lubimov au pianoforte, et un album intitulé « Variations » avec Olga Pashchenko qui tape un peu dur sur deux pianoforte de Christopher Clarke. 

Il n’empêche, il ne faut pas bouder sa satisfaction car ce box est une belle aubaine qui permet de thésauriser trois intégrales qui font date. 

 Son : 10 – Livret : 8 – Répertoire : 10 – Interprétation : 9 

Pierre-Jean Tribot

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