Intemporels

Les dossiers.
Les graines de curieux : les découvertes un peu piquantes de la musique.
Musiques en pistes : pour une écoute active de la musique. Analyse et exemples sur partitions et écoutes d’extraits.
Focus : un événement particulier dans la vie musicale

Rencontre avec le compositeur-chef d’orchestre Peter Eötvös,

par

Le 4 octobre dernier, Peter Eötvös marqua les esprits du public de Flagey lors d’une soirée exceptionnelle au cours de laquelle il dirigea avec brio Barbe-Bleue de Béla Bartók, ainsi qu’un opéra de sa propre plume, Senza Sangue. Nous renvoyons nos lecteurs à la chronique de ce concert, que nous n’avons bien entendu pas manqué de relayer sur ce site.

Le 3 octobre, cette figure incontournable de la musique des XXe et XXIe siècles nous a fait l’honneur d’une rencontre à son hôtel à Bruxelles. Nous avons été frappé par la simplicité et l’amabilité du personnage qui, avant que débute l’interview, relata brièvement l’agréable soirée qu’il avait passée la veille au Chou de Bruxelles. Il y avait invité les chanteurs. 

Compositeur, chef d’orchestre et pédagogue hongrois, Peter Eötvös est né en 1944 en Transylvanie. De 1968 à 1976, il dirigea fréquemment le Stockhausen Ensemble. En 1978, Pierre Boulez l’invite à reprendre la direction musicale de l’Ensemble Intercontemporain, qu’il délaisse en 1991, date à laquelle il fonde l’International Eötvös Institute qui, comme la Eötvös Contemporary Music Foundation créée en 2004, se consacre à former les jeunes chefs et compositeurs. Le compositeur allemand Helmut Lachemann a salué en lui "l’un des rares esprits absolument indépendants" du monde musical occidental; "l’un des rares parce qu’indépendant aussi de lui-même. Car malgré toute la rigueur et la discipline perceptibles derrière son imagination sonore unique de même que derrière son humanité souveraine, lui et son art vivent d’un étonnement toujours prêts à l’aventure".

Frédéric Vitteaud, régisseur général de l'OPMC

par

Crescendo Magazine poursuit sa rencontre avec les métiers de la musique. Après Mathilde Serraille, bibliothécaire au Melbourne Symphony Orchestra, cette nouvelle étape nous emmène à la découverte du métier de régisseur général avec Frédéric Vitteaud, titulaire de cette fonction auprès de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, l’un des grands orchestres européens, phalange qui assure la saison symphonique et les services d’opéras et de ballet monégasques et que l’on retrouve régulièrement en tournée à travers le monde.

Vous êtes régisseur général de l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo ? Comment vous êtes-vous orienté vers ce métier ?

Depuis toujours, j’ai voulu travailler dans le milieu la musique. Le brevet de technicien des Métiers de la Musique (BT Musique) proposé par le Lycée de Sèvres et les enseignements précieux qui y étaient dispensés par Gilbert Villedieu et Jeanne Lachaux m’offraient cette orientation ainsi que beaucoup d’autres dans le domaine du spectacle.

Après le lycée, je suis allé en musicologie. A l’époque je prenais encore des cours au conservatoire et l’un de mes professeurs, Jo Capolongo, m’a dit « qu’on recherchait quelqu’un chez Colonne ». Je pensais qu’il s’agissait d’un job occasionnel les soirs de concerts, mais l’Orchestre Colonne m’a rapidement proposé un engagement de plusieurs mois et comme je m’ennuyais un peu en musicologie, j’ai accepté.

Après deux ans chez Colonne (ou on apprend à tout faire !), j’ai travaillé comme intermittent pendant 6 ans dans les grands orchestres de la capitale, à Radio-France, à l’Orchestre de Paris, à Bastille et àGarnier. J’ai aussi collaboré avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse, notamment en leur procurant tous les instruments et les pupitres lors de leur venue à Paris en novembre 1996, lorsque les routiers avaient bloqué les routes. A la même époque, j’ai aussi un peu aidé aux débuts du Festival de Pâques de Deauville.

Pierre Barrois m’a ensuite confié la direction technique de l’OFJ. C’est lors de sessions de l’OFJ avec Marek Janowski -que je connaissais déjà assez bien du Philhar- que le Maître m’a conseillé de postuler à Monte-Carlo où il venait d’être nommé et où un poste allait bientôt se libérer. Marek Janowski a quitté Monte-Carlo quelques années plus tard et moi je suis resté.

Dans les grands vents d’automne, Giya Kancheli s’en est allé

par

À quoi mesure-t-on la grandeur d’un artiste ? À l’incompréhension dont font l’objet ses œuvres, par hypothèse en avance sur leur temps ? Que penser alors d’un Liszt ou d’un Paganini, ou encore, plus proches de nous, d’un Wolfgang Rihm, d’un John Adams ou d’un Penderecki ? À la complexité de son langage artistique ? Que penser alors du Mozart de l’Ave Verum ou du Requiem ? À son refus de jouer la carte de l’émotion ? Dans ce cas, que penser d’un Chopin ou d’un Wagner ?

Si la valeur d’un artiste se mesure davantage à sa force de caractère et à son indépendance d’esprit, à la conviction avec laquelle il colporte son message, à la sincérité de sa démarche artistique et à sa volonté de communier aux questionnements de ses semblables, alors, c’est sûr, c’est un grand homme qui vient de nous quitter. 

Florian Noack, sur les traces de Prokofiev 

par

Crescendo Magazine suit particulièrement le pianiste belge Florian Noack. Prix du Jeune musicien 2017 de l’Union de la presse musicale, lauréat d’un International Classical Music Award pour son précédent disque, notre jeune compatriote sait combiner la pertinence éditoriale et les qualités musicales. Dans un contexte musical pléthorique, les propositions musicales de Florian Noack se distinguent et séduisent. Alors qu’il sort un album Prokofiev, il nous explique la genèse de ce projet.

Pour votre deuxième album pour le label La Dolce Volta vous présentez un programme 100% Prokofiev ! Qu’est-ce qui vous a porté vers ce compositeur ? 

Plusieurs choses : à la fois l'envie et l'intuition qu'il était temps pour moi de m'attaquer, au disque, à un compositeur disons "majeur" du répertoire, et une affinité de longue date avec sa musique. L'impression aussi que, dans un certain imaginaire collectif (y compris le mien), on a peut-être spontanément tendance à associer Prokofiev à une esthétique assez dissonante ou percussive, et que ce préjugé (partiel et certes dû à certaines oeuvres extrêmement marquantes comme les Sarcasmes ou la Toccata) occulte d'autres visages du compositeur (le nostalgique, le rêveur, le féérique...). C’est un peu vers ces autres facettes que j'avais aussi envie de me tourner.

Sur ce disque, il y a des pièces connues, les Visions fugitives ou la Sonate n°6, mais aussi des raretés comme les Quatre études pour piano et les Contes de la vieille grand-mère. Comment avez-vous découvert ces oeuvres ? 

L'essentiel de ma connaissance du répertoire pianistique provient de l'ouvrage "La musique de piano" de Guy Sacre qui a été (et qui est toujours) mon compagnon d'exploration musicale. En l'occurrence, je connaissais les Études depuis longtemps, je les avais jouées lorsque j'avais 16 ans. La Sonate m'a été "révélée" vers mes 18 ans en écoutant le cours que mon professeur d'alors, Vassily Lobanov, donnait à une autre élève de la classe. Les Visions fugitives restaient une oeuvre un peu abstraite pour moi jusqu'il y a peu (je les connaissais depuis longtemps mais c'est peut-être le cycle que j'ai réellement découvert le plus récemment). Et les Contes de la vieille grand-mère m'ont été suggérés par mon épouse (je connaissais mal ce cycle-là).

Joseph Moog, face à Liszt 

par

Le pianiste Joseph Moog, Prix « Jeune Artiste » des ICMA 2012, marque les esprits avec un parcours discographique et des choix de répertoire qui explorent de nombreux territoires -parfois rares- du répertoire, tant en récital qu’avec orchestre. Il sort ce mois-ci un enregistrement consacré à des pièces de Franz Liszt, partitions majeures de l’Histoire de la musique et du répertoire pianistique. 

Votre nouveau disque est entièrement axé sur Liszt ? Pourquoi avez-vous choisi ce compositeur ? 

Franz Liszt est un artiste et une personnalité diverse et complète que j’ai toujours profondément admirés. Regardez l'ensemble de son travail, le développement de son langage musical, les centaines d'étudiants qu'il a inspirés, sa riche vie personnelle et les nombreuses lettres qu'il nous a laissées ! 

Depuis mon enfance, j'essaie de comprendre ce phénomène. Plus je m'occupais de sa musique et de sa vie, plus je voyais clairement qu'il était poussé par une quête de toute une vie et cela expliquait les énormes contrastes qui entouraient cet artiste. De sa vie dévolue à son ordination d'abbé, du romantisme à l'Impressionnisme, de la sensualité à la spiritualité, tout est né de cette quête de réponses aux grandes questions de la vie.

Inspiré par le Zeitgeist (« l’Esprit du temps »), Goethe et Dante, il tente de mettre en musique la coexistence de la lumière et des ténèbres, du Yin et du Yang, bon ou mauvais. Liszt est tellement de choses mais, très certainement, il était un vrai philosophe illustrant la symbiose des contrastes de sa vie. C'est ce qui fait la vitalité de son art jusqu'à ce jour et c'est ce que j'ai essayé de dépeindre avec mon nouvel album.

Du classique mais sans les moches ? Et après ? 

par

La récente interview de Bruno Mantovani, compositeur de réputation mondiale et directeur sortant du CNSM de Paris, dans le magazine Diapason du mois de septembre, a fait grand bruit. Il a suffi de quelques lignes sorties d’un entretien (par ailleurs des plus intéressants) pour faire chauffer les réseaux sociaux et catalyser les réactions. À la question : « le CNSM prépare-t-il mieux aujourd’hui ses élèves à une insertion professionnelle qui ne va plus de soi ? », Bruno Mantovani répondait : « C’était une de mes priorités. Nous avons créé des séminaires sur la pratique du métier; /.../ Mais je dois m’avouer un peu désabusé devant le marketing de la musique classique, je me demande si on n’aurait pas dû créer des séminaires de mannequinat et de soft porn en ligne. C’est normal de ne plus voir en scène de jeunes artistes moches ? Combien de grands génies ressemblaient jadis à des sacs à patates ?”. 

Décès de Paul Badura-Skoda

par

Paul Badura-Skoda est né en 1927 à Vienne où il a suivi sa formation initiale. Les professeurs qui marqueront le plus sa formation sont Viola Thern et Otto Schulhof à Vienne puis Edwin Fischer en Suisse. En 1948, il est brillamment diplômé du Konservatorium der Stadt Wien tant au piano qu'à la direction d'orchestre.

En 1949, Wilhelm Furtwängler et Herbert von Karajan engagent le jeune artiste encore inconnu comme soliste pour leurs concerts à Vienne. En 1950, il remplace Edwin Fischer au pied levé au Festival de Salzbourg, ce qui lui vaut une immédiate célébrité internationale.

Mais l’intérêt durable qu’il suscite, c’est sans doute à ses enregistrements qu’il le doit. Les premiers, sur LP dès 1950, lui valent une reconnaissance mondiale au point que son premier récital à New York se déroule devant un vaste public qui ne le connait encore que par ses enregistrements.

Sa carrière internationale débute par trois grandes tournées de concerts : en Australie en 1952, aux États-Unis et au Canada en 1952-1953, et en Amérique latine -du Mexique au Brésil et en Argentine- en 1953.

En 1956, il dirige l’ensemble de chambre de l’Orchestre Symphonique de Vienne pour une tournée à travers toute l’Italie, puis des concerts et des enregistrements.
Sa première tournée au Japon date de 1959-1960 -il y retournera souvent- et celle en Union soviétique, de 1964.

Les Indes Galantes à l'Opéra de Paris avec des forces musicales belges

par

Parmi les rendez-vous incontournables de ce début de saison, il y a bien entendu la
production scénique des Indes Galantes de Rameau à l’Opéra Bastille avec une brochette
de solistes exceptionnelle, le Chœur de Chambre de Namur en « grande formation » (43
chanteurs) et la Cappella Mediterranea, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon ; dans une mise en scène de Clément Cogitore et avec des chorégraphie de Bintou Dembélé.

Du 27 septembre au 15 octobre, ce sont 12 représentations qui sont prévues pour cette
production qui rentre dans le cadre des célébrations des 350 ans de l’Opéra de Paris.

Le 10 octobre, les mélomanes pourront suivre le spectacle en direct dans
plus de 100 cinémas à travers le monde dont quatre en Belgique.

François-Xavier Roth directeur général et artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing ! 

par

La nouvelle était attendue mais elle est désormais officielle : François-Xavier Roth est désigné directeur général et artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Suite au décès de Jean-Claude Malgoire, l’Atelier Lyrique de Tourcoing attendait le début d’une nouvelle ère -et quelle ère !- avec la désignation de l’un des plus brillants musiciens de la scène actuelle.  On ne présente plus François-Xavier Roth, fondateur des Siècles, directeur musical du Gürzenich Orchester Köln tout en étant l'invité des grandes phalanges mondiales.    

La première saison artistique mise en œuvre par François-Xavier Roth sera la saison 2020-21. Le projet artistique est enthousiasmant et il prévoit de nombreux axes tels  l’innovation au cœur de la proposition scénique et musicale ;  la création contemporaine et des œuvres rares ou jugées difficiles ; le soutien à l’émergence des jeunes artistes français sans oublier de mettre l’Atelier au cœur de la vie des Tourquennois et des habitants des Hauts-de-France par des actions pédagogiques et sociales d’envergure. 

Crescendo Magazine recrute des collaborateurs 

par

Vous aimez la musique classique et la danse sous toutes leurs formes, devenez rédacteur pour Crescendo Magazine.

 À l’occasion de la nouvelle saison, Crescendo Magazine souhaite étoffer son équipe d’une trentaine de chroniqueurs et recherche des rédacteurs pour couvrir l’actualité musicale et les parutions (CD, DVD, Numérique, Livres, Partitions) principalement en Belgique et en France.

Fondé en 1993 comme un magazine papier, Crescendo Magazine est désormais un site internet aux ramifications internationales. Il couvre l’actualité musicale du monde entier et propose des chroniques des concerts et spectacles en Belgique, Luxembourg, Suisse, France,... Sa rubrique dédiée aux partitions est unique sur un site internet francophone consacré à la musique classique. Les Joker(s) de Crescendo récompensent les meilleures parutions identifiées par les rédacteurs.