Clôture de saison monumentale à Monte-Carlo
L'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo vient de rentrer d'une tournée triomphale au Japon. Malgré le décalage horaire, l'orchestre et leur chef attitré Kazuki Yamada sont en pleine forme. Ils nous donnent un concert exceptionnel pour terminer la saison de concerts à l'Auditorium Rainier III.
Le violoncelliste espagnol Pablo Ferrández s'est fait remarquer au Concours Tchaïkovski en 2015 et depuis les contrats ont plu sur lui et il est invité par les plus grands orchestres du monde. Il faut le dire c'est mérité, car ce jeune violoncelliste est prodigieux.Il possède toutes les qualités d'un très grand interprète : la sensibilité, l’intelligence de l’œuvre, l’expressivité, la profondeur esthétique et la virtuosité.
Pablo Ferrandez nous présente les Variations Rococo de Tchaïkovski qui sont en fait son cheval de bataille. Il les joue avec passion en alternant finesse et exubérance. Sa technique exceptionnelle lui permet d'aborder tous les thèmes de grande virtuosité avec une extrême facilité. Il sort du précieux violoncelle Stradivarius, qui lui est prêté par une fondation, un son chaud et envoûtant, puissant et clair, tout en nuances et en couleurs. Le public est conquis. Après une longue ovation, Ferrandez revient sur scène et offre en bis, sa transcription d'Asturias d'Albéniz.
Après l'entracte, Kazuki Yamada propose la Symphonie n°5 d'Anton Bruckner. Ce monument musical qui dure plus d'une heure vingt, n'a plus été joué à Monte-Carlo depuis 1975, soit quatre ans avant la naissance de Kazuki Yamada...Cette interprétation est splendide, merveilleuse et pénétrante, elle atteint une apogée rarement atteinte par sa profondeur. Le ton orchestral est somptueux et magnifique, la ligne rythmique dynamique et dansante. Les différents pupitres de l'OPMC. en particulier les cuivres sonnent d'une manière magique et passionnante. C'est extrêmement émouvant, plein de joie céleste, d'accomplissement extatique, d'excitation vibrante et d'amour du cœur de part en part.
Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 16 juin 2024
Carlo Schreiber
Crédits photographiques : Stephane Danna