De la vraie musique de chambre de Schumann

par

Robert Schumann (1810-1856) : Musique de chambre vol. 3
Märchenbilder op. 113 pour alto et piano - Trois Romances op. 94 pour hautbois et piano - Fantasiestücke op. 73 pour clarinette et piano - Adagio et Allegro op. 70 pour cor et piano - Fantaisie op. 131 pour violin et piano
Ensemble Villa Musica (Ingo Goritzki, hautbois ; Ulf Rodenhäuser, clarinette ; Radovan Vlatkovic, cor ; Nicolas Chumachenko, violon ; Hariolf Schlichtig, alto ; Kalle Randalu, piano)
2014 - 61'58'' - Notice en anglais, français et allemand - Gold MDG LC 06768
Ce disque est, disons le tout de suite, une franche réussite et un vrai régal pour les amoureux de la musique de chambre de Robert Schumann. L'Ensemble Villa Musica qui existe depuis 1988 a pour vocation de promouvoir tout le répertoire de la musique de chambre avec de jeunes musiciens. Cet ensemble est constitué d'éminents musiciens qui ont occupé des places importantes dans les grands orchestres allemands, comme celui du Philharmonique de Berlin. Ici pour le troisième volet consacré à la musique de chambre de Schumann sont réunies des oeuvres très connues et d'autres un peu moins. Les Fantasiestücke op. 73 et l'Adagio et Allegro op. 70 (plus connu dans sa version pour violoncelle) côtoient d'autres oeuvres moins souvent jouées en concert comme la Fantaisie op. 131 avec piano à la place de l'orchestre. Il est dommage que cette oeuvre ne soit pas plus défendue par les violonistes ; elle est certes complexe et techniquement très difficile mais elle recèle tant de beauté et de surprises harmoniques. On retrouve avec plaisir les Trois Romances op. 94 pour hautbois et piano d'une grande délicatesse sous les doigts du hautboïste Ingo Goritzki. Mention spéciale au pianiste estonien Kalle Randalu au toucher très schumanien et un grand sens du legato. Chaque note chante simplement. Le son de ce pianiste n'est jamais forcé. Saluons aussi la performance du corniste Vlatkovic dans l'Adagio et Allegro op. 70 qui est d'une grande virtuosité pour le cor. On sent que tous ces musiciens ont l'habitude de jouer ensemble; ils se connaissent et se répondent aisément. Voilà de la vraie musique de chambre dans le sens noble du terme. On n'est pas en présence -comme souvent aujourd'hui- de grands noms internationaux (solistes la plupart du temps) réunis pour graver vite fait une oeuvre après trois ou quatre répétitions, voiore moins encore. On sent ici un travail de réflexion et d'équilibre. La musique de chambre de Schumann comme on l'aime.
François Mardirossian

Son 10 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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