Earl Wild sous les doigts de Vittorio Forte

par

Earl Wild (1915-2010). George Frideric Handel (1685-1759) : « Air et variations » de la Suite n°5 ; Alessandro Marcello (1669-1747) : Concerto pour hautbois en ré mineur, « Adagio » ; Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : “ Dreams” - “Do not grieve” – “Floods of Spring” – On the death of a linnet” –  “Where Beauty Dwells” – “Sorrow in Springtime” – “The Muse” ; Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840-1893) – « Au Bal » - « Danse des quatre cygnes » ; George Gershwin (1898-1937) : Seven Virtuoso Etudes on Popular SongsImprovisation in the form of a Theme and three variations on “Someone to watch over me” ; C.P.E. Bach (1714-1788) : Solfegietto.  Vittorio Forte, piano.  2021-77’33”-Livret de présentation en anglais, français et allemand-Odradek-ORDCD399

C’est à Pittsburgh le 26 novembre 1915 que naquit Earl Wild, future légende américaine du piano. Compositeur et transcripteur, il a à plusieurs reprises transcendé le langage de compositeurs tels que Gershwin, Rachmaninov mais aussi Tchaïkovski, Händel… A l’occasion du dixième anniversaire de la disparition de cet ancien musicien de la Marine américaine, Vittorio Forte réunit pour son nouveau récital paru chez Odradek quelques-unes des pièces transcrites de Earl Wild. Un programme tout en couleurs et dosé que le pianiste amène, une fois encore, avec discernement, juste expression et lucidité. La mélodie très épurée de l’ « Adagio » du Concerto pour hautbois de Marcello, simplement soutenue par quelques accords, ouvre les portes de la poésie. Avec Handel, c’est la précision ornementale et une connaissance accrue du répertoire ancien qui émergent du clavier.

Chez Rachmaninov, Vittorio Forte nous transporte dans un univers d’atmosphères tant variées que captivantes. Le jeu est simple, naturel, spontané, conférant à chaque ouvrage une plasticité irradiante.  D’ailleurs, il serait heureux d’imaginer un prochain programme Rachmaninov dans les doigts de Vittorio Forte tant les sensibilités semblent se rapprocher à bien des égards. Ce qui nous pousse à citer les premières lignes du livret, des mots de Vittorio Forte : « Chanter encore et toujours ! Ma quête est celle de trouver le son juste. Celui qui parle… un timbre, une intonation, des couleurs. Trouver le juste compromis entre intellect et spontanéité, raison et passion. Tout au long de notre chemin vers ce but, j’explore des répertoires qui me permettent de m’exprimer avec sincérité ». Il devient dès lors plus évident de rapprocher Vittorio Forte et Earl Wild tant l’idéal artistique et la quête du « son juste » les réunissent par un respect mutuel pour la musique. Tchaïkovski est ciselé, élégant et infiniment tendre. Gerswhin apporte une démarche de fraicheur et de spontanéité, sans avoir recours à d’éventuels artifices superficiels. Vittorio Forte conclut avec une improvisation de son chef sur Solfegietto de C.P.E. Bach, compositeur qui lui est cher et dont un disque lui a déjà été consacré en 2019.
Un nouveau disque très réussi, indispensable pour les amateurs d’Earl Wild et de la transcription.

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

Ayrton Desimpelaere

 

 

 

 

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