Eliahu Inbal au fil du temps 

par

Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n°4 en ré mineur, Op.120 ; Jean Sibelius (1865-1957) : Symphonie n°1 en mi mineur, Op.39. Sinfonieorchester des Südwestfunks Baden-Baden, Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, direction :  Eliahu Inbal. 1971-2012. Livret en anglais et allemand. 70’44’’. SWR19151CD

Bien connu en Allemagne, le chef d’orchestre Eliahu Inbal est un compagnon de route des orchestres radiophoniques du land du Bade-Wurtemberg. On ne retrouve ici, en 1971 avec le Sinfonieorchester des Südwestfunks Baden-Baden pour une Symphonie n°4 de Schumann et avec le  Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, en 2012, pour une Symphonie n°1  de Sibelius. 

La notoriété d’Inbal dans le répertoire romantique allemand n’est plus à faire. On lui doit déjà deux intégrales des symphonies de Schumann au disque, avec le New Philharmonia Orchestra de Londres pour Philips et seconde, une très intéressante au niveau éditorial avec le Radio-Sinfonie-Orchester de Francfort pour Denon qui mettait en relief Schumann avec la seconde école de Vienne.  Dans le cas de cette bande radio, Inbal impose une lecture tirée au cordeau à la fois puissante dans les premier et dernier mouvements et aérée dans les mouvements centraux. La baguette du chef met parfaitement en avant la modernité de l’écriture de Schumann, mais sans trop buriner les effets  pour en faire ressortir la radicalité. 

Avec Sibelius, l'intérêt est encore plus élevé. Tout d’abord, sauf erreur de notre part avec des témoignages enregistrés au Japon ou à Taiwan, zones où le chef à la côte, Eliahu Inbal n’a jamais été documenté dans le compositeur finlandais. De plus, à l’inverse des phalanges britanniques, les orchestres allemands  ne riment pas foncièrement avec l’univers de Sibelius.  Le résultat est assez épatant avec une interprétation puissante et portée par une énergie communicative qui culmine dans un dernier mouvement fusionnel de force dramatique. Le Radio-Sinfonieorchester Stuttgart se présente comme un bloc très compact aux couleurs mates qui convient idéalement à l’univers brut qu’elle revêt sous la direction d”Inbal. 

Le son radiophonique est satisfaisant, mais ne verse pas dans le hifisme de démonstration. 

Certes la discographie de ces œuvres est archi-saturée mais ces lectures sont intéressantes et elles documentent utilement l'art d’un grand chef de notre temps.  

Son : 8    Notice : 8    Répertoire : 10    Interprétation : 9

Pierre-Jean Tribot

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