Festival de Namur : balade tchèque à quatre mains avec le duo Solot

par

Bedrich Smetana (1824-1884)
La Moldau
Transcription pour piano à quatre mains par le compositeur
Antonin Dvorak (1841-1904)
Symphonie du Nouveau Monde
Transcription pour piano à quatre mains par le compositeur
Adagio - Allegro molto - Largo - Scherzo – Molto vivace - Allegro con fuoco
Duo Solot (Stéphanie Salmin - Pierre Solot)

Le festival de Namur se poursuit au fil du Danube avec cette fois le piano en invité d'honneur. Et la programmation a le bon goût d'ouvrir la scène à des musiciens du cru ! Pierre Solot et Stéphanie Salmin, en couple à la ville comme à la scène forment le duo Solot ! Stéphanie Salmin est diplômée du Conservatoire Royal de Mons. Diplômée également de Berne, elle poursuit sa formation à la Chapelle Musicale Reine Elizabeth. Elle est lauréate de plusieurs concours et sa carrière est internationale. Pierre Solot étudie avec J.C. Vanden Eynden au Conservatoire Royal de Bruxelles et est lauréat du concours Excellentia à Bruxelles en 2003. Il est aussi diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris. Le duo obtient le troisième prix du Concours International de piano à quatre mains de Valberg (France). En 2011, ils enregistrent un premier CD pour le label Pavane Records consacré aux transcriptions pour piano à quatre mains d'extraits d'opéras de Rossini. On l'a compris, outre le répertoire écrit spécifiquement pour piano à quatre mains, le duo s'attaque aux grandes transcriptions d'opéras et d'oeuvres symphoniques. Pour ce festival, ils proposent la célébrissime Moldau (que nous entendons pour la deuxième fois après la version symphonique lors du concert d'ouverture) et la tout aussi célèbre Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. Les deux transcriptions sont de la plume des compositeurs, ce qui est un gage de qualité. Le concert avait lieu au théâtre de Namur et pour l'occasion le public était placé sur scène pour donner un caractère plus intime et une plus grande proximité entre les auditeurs et les artistes. Peut-être que le fait de jouer à domicile a quelque peu stressé les deux pianistes. Leur interprétation de la Moldau a souffert de quelques imperfections et la continuité de certaines voix s'est un peu perdue dans la densité du texte. L'acoustique sèche n'aide pas car tout s'entend. Mais leur prestation ira crescendo pour nous offrir une Symphonie du Nouveau Monde plus convaincante. On note une complicité évidente entre les deux virtuoses. Le second mouvement est remarquable. Très beau moment de poésie musicale avec une très belle sonorité. La symphonie est globalement bien menée avec des sonorités plus raffinées et orchestrées. Avec Dvorak, on a l'âme slave à New York. Et puisqu'on a quitté les bords de la Moldau et du Danube pour le fleuve Hudson et l'Atlantique autant y rester pour deux bis. Scott Joplin tout d'abord. Et puis, le concert en duo étant programmé à 16h, quoi de plus normal que de finir avec un délicieux Tea for Two !
Michel Lambert
Théâtre de Namur, le 6 juillet 2014

 

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